Sète, 1994. Amin, apprenti scénariste installé à Paris, retourne un été dans sa ville natale. Il retrouve sa famille et ses amis, comme son cousin Tony et son amie Ophélie. Il passe son temps dans les bars ou sur la plage fréquentée par les filles en vacances…
Mektoub My Love est une libre adaptation du roman La Blessure, la vraie de François Bégaudeau. Il faut un certain temps pour « entrer » dans ce film de 3 heures, déroutant de prime abord par la vacuité de ses dialogues et l’étirement de scènes qui paraissent aussi inutiles les unes que les autres. Une fois franchie cette étape, on peut se laisser happer par l’énergie vitale qui se dégage de l’ensemble. Le personnage principal est pris dans un tourbillon de vie, tout en sachant rester en retrait. Il est en effet le seul à avoir une autre motivation que de draguer les filles. Tous les autres hommes sont des caricatures vivantes du machisme et les femmes semblent issues d’un fantasme masculin : jolies, débridées sexuellement, peu exigeantes, ne refusant aucune avance, même les plus lourdes, n’existant que pour le regard des hommes. Comme toujours, la caméra de Kechiche est très mobile et placée très proche des personnages. La longue séquence de fin, dans une boîte de nuit, est interminable. La critique unanime a encensé le film, le public beaucoup moins.
Elle:
Lui :
Acteurs: Shaïn Boumedine, Ophélie Bau, Salim Kechiouche, Lou Luttiau, Alexia Chardard, Hafsia Herzi
Voir la fiche du film et la filmographie de Abdel Kechiche sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.
Voir les autres films de Abdellatif Kechiche chroniqués sur ce blog…
Remarques :
* Le sens du titre est donné par une phrase du synopsis officiel : « Quand vient le temps d’aimer, seul le destin – le mektoub – peut décider. » (Il est probable qu’il faille voir les suites pour comprendre en quoi cette phrase s’applique au film…)
* Mektoub My Love doit au final comporter trois volets. Le deuxième, Mektoub, My Love: Intermezzo, présenté à Cannes en 2019, a suscité une vive polémique et des commentaires de fort rejet. La majorité de ce film de 3h30 se déroule en effet dans une boite de nuit. [La date de sortie de ce film reste incertaine, la société de production ayant été placée en redressement judiciaire fin 2019.]
Lou Luttiau et Ophélie Bau dans Mektoub, My Love: Canto Uno de Abdellatif Kechiche.
La vision caricaturale de la femme et des rapports hommes-femmes dans ce film semblent n’être que la projection sur l’écran des fantasmes primaires et rétrogrades du réalisateur.
On a envie de lui dire : vas te « calmer » et arrête de gaspiller de la pellicule, ça coûte cher !
Quand on voit de quelle façon la critique a encensé un tel film, on se dit que le machisme a hélas encore de beaux jours devant lui.
Tant qu’il dégotera de jeunes actrices pour faire les pu… dans ses « films », tout ira bien pour lui.