Titre original : « The Naked Gun: From the Files of Police Squad! »
Le lieutenant de la police de Los Angeles Frank Drebin est aussi incompétent que maladroit. Bien que ses supérieurs hiérarchiques aient tout fait pour l’éloigner, il va se retrouver en première ligne pour empêcher le meurtre de la Reine d’Angleterre en visite dans la ville…
Le trio formé par Jim Abrahams, David Zucker et Jerry Zucker, bien connu pour ses parodies (Airplane, Y’a-t-il un pilote dans l’avion? 1980) s’attaque ici au film de détective et au film d’espionnage. Sans nul doute, le personnage de l’inspecteur gaffeur rappelle celui de l’inspecteur Clouzot mais il ne s’agit point d’une copie car le style est assez différent. Le trio avait créé au départ ce personnage pour la série TV Police Squad! (ABC, 1982), une série bêtement arrêtée après six épisodes (mais très louangée par ceux qui l’ont vue). Les auteurs réutilisent certains codes du film de détective des années quarante (femme fatale, voix-off entre autres). L’humour est très simple mais toujours efficace. Il va aussi se nicher souvent dans les petits détails et les références sont nombreuses. Leslie Nielsen est parfait dans ce rôle qu’il tenait déjà dans la série. Le choix de Priscilla Presley, ex-épouse d’Elvis Presley et ex-actrice de Dallas ici dans son premier rôle au cinéma, est plus étonnant (sa carrière d’actrice sera d’ailleurs courte). Gros succès commercial. Frank Drebin reviendra sur les écrans à deux reprises.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Leslie Nielsen, Priscilla Presley, Ricardo Montalban, George Kennedy
Voir la fiche du film et la filmographie de David Zucker sur le site IMDB.
Voir les autres films de David Zucker chroniqués sur ce blog…
Remarques :
* Le rôle du moniteur d’auto-école est tenu par John Houseman, personnalité d’Hollywood, producteur, acteur (oscarisé) qui fut en début de carrière le proche assistant d’Orson Welles sur Citizen Kane. Ce sera sa dernière apparition à l’écran puisqu’il est décédé quelques semaines avant la sortie du film.
* Le rôle de l’équipier blessé qui se retrouve à l’hôpital est tenu par O.J. Simson (sportif célèbre qui s’illustrera dans un fait divers compliqué et très médiatisé quelques années plus tard).
* La chanson de Randy Newman I Love L.A. a souvent été associée aux évènements sportifs mais, ici, c’est la campagne de Nike pour les jeux de Los Angeles (série d’exploits sportifs sur fond de I Love L.A.) qui est parodiée (à noter que c’est cette campagne de Nike en 1984 qui a véritablement lancé la chanson qui ne décollait pas avant cela).
Leslie Nielsen dans Y a-t-il un flic pour sauver la reine? de David Zucker.
Priscilla Presley dans Y a-t-il un flic pour sauver la reine? de David Zucker.
J’ai vu coup sur coup ce film et « Johnny English contre-attaque » (aussi chroniqué sur ce blog. Je n’ai pas vu d’autres films de ces 2 séries. Je trouve intéressant de comparer les aventures de ces deux gaffeurs, surtout leur mise en scène. Tout n’est pas de haut niveau, ni dans l’un ni dans l’autre. Les différences sont subtiles, mais j’aurais tendance à penser que Johnny English est l’héritier d’une tradition d’un humour britannique tout en finesse, alors que les gags de Frank Drebin donnent dans un humour populaire typiquement américain plus basé sur le spectaculaire et la violence. Un exemple: dans le gag de l’apprentie-conductrice qui se transforme en pilote de rallye, présent dans les 2 films, la voiture anglaise passe sous un obstacle qui arrache le panneau auto-école: la conductrice obtient ainsi symboliquement son permis… avec la voiture américaine, le gag se termine en énorme explosion dans une boutique de feux d’artifice, avec un mort à la clé (il serait d’ailleurs intéressant de compter le nombre de morts dans chacun des films).
J’ai apprécié les références réservées aux cinéphiles cultivés que sont bien entendu tous les habitués de ce blog 😉 en tout cas celles que j’ai repérées: le cow-boy du dr folamour chevauchant sa bombe, la chaise roulante-poussette de Potemkine…
Personnellement j’aurais inversé les notations que « films » a attribuées à ces deux films.
C’est amusant qu’il y ait le même gag de l’auto-école dans les deux films, je n’avais pas remarqué…
Sinon, il est intéressant effectivement de comparer les deux styles d’humour. Usuellement, l’humour anglais est plus subtil que l’amour américain qui donne plus volontiers dans l’outrance et même une certaine violence (comme le montre votre exemple d’ailleurs). L’humour de type « slapstick » qui a fleuri dès les premières années du cinéma (où on se lance des briques en pleine face, par exemple) est toujours un peu présent dans l’humour américain.
Ceci étant dit, je trouve que l’humour du trio Abrahams, Zucker et Zucker est assez à part de l’humour américain : le nonsense si britannique y est en bonne place.
Il y a encore une notable exception dans le cinéma comique américain: Blake Edwards, surtout quand il dirige le vrai british Peter Sellers. D’ailleurs, on se demande qui dirige l’autre. J’ai longtemps cru qu’Edwards était britannique…
Oui, vous avez raison, Blake Edwards est à part…