Pour venir à bout du village des irréductibles gaulois, César a l’idée de construire à proximité une résidence de luxe : la civilisation romaine pourrait triompher là où les armes ont échoué… Astérix: Le domaine des dieux est le dix-septième album de la série du petit gaulois ; il est sorti en 1971. Le scénario du film homonyme de Louis Clichy et Alexandre Astier est fidèle à celui créé par René Goscinny et Albert Uderzo. Hélas, il n’est pas aussi enthousiasmant qu’espéré : s’il y a de très bons passages, d’autres semblent bien longs et l’humour paraît parfois trop appuyé… Pourtant, cette production mérite d’être louée. Tout d’abord, le choix d’utiliser l’animation en 3D plutôt que des acteurs en chair et en os est le meilleur qui soit, cette technique permettant de bien coller à l’esprit de la bande dessinée. Ensuite, l’option d’enregistrer les voix avant de créer l’animation visuelle est excellente : la façon dont voix et images s’harmonisent est assez stupéfiante et chaque personnage a une personnalité plus marquée. Toutes les voix sont très bien faites (hormis celle d’Obélix toutefois, un peu ratée). Enfin, la réalisation est parfaite, sans défaut, prouesse technique française dans un domaine dominé par quelques grands studios américains. Alors pourquoi est-on un peu déçu ? Sans doute, est-ce la difficulté du passage du support écrit à l’écran, le fait de devoir tout expliciter alors que le nombre limité de bulles de la bande dessinée laissait notre imagination parachever l’humour, l’adapter à chacun en quelque sorte.
Elle:
Lui :
Acteurs: (voix) Roger Carel, Lorànt Deutsch, Laurent Lafitte, Alain Chabat, Elie Semoun
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Astérix: Le domaine des dieux de Louis Clichy et Alexandre Astier.
Pourquoi souligner que l’enregistrement des voix a été fait avant le travail d’animation ? C’est la démarche normale lors de la création d’un dessin animé ou d’un film d’animation.
Les voix originales sont enregistrées en amont du travail d’animation. Les comédiens qui prêtent leurs voix se basent en général sur des croquis des personnages qu’ils interprètent, parfois sur quelques ébauches d’animation ou même des études préparatoires. Cette façon de faire permet aux acteurs de saisir les caractéristiques de leurs personnages et s’en inspirer pour leur jeu.
Les voix ainsi enregistrées servent de base aux animateurs pour dessiner les personnages ou les créer informatiquement. Ils peuvent ainsi cerner au plus près les intonations et les mouvements de bouche. Et si le film comporte des chansons, elles sont presque toujours enregistrées avant les dialogues.
Ah, je dois dire que vous m’en bouchez un coin… et je suis interloqué!
J’étais persuadé que les voix étaient habituellement enregistrées après achèvement des animations principales (seul le « lipsync » pouvant rester à faire ensuite) et donc cette mention dans le dossier de presse détaillant cela comme une nouveauté ne m’a pas étonné. De plus, on voit dans certains making-of des acteurs doublant des personnages animés de façon classique, c’est à dire face à un écran (mais j’ai bien conscience que cela peut être une scène reconstituée pour des besoins promotionnels).
Il est courant aux States de faire enregistrer les voix destinées à l’animation par des acteurs peu connus, pour ensuite refaire le travail avec des stars sur les images animées. C’est ce travail de finition qui est montré dans les making-off, promotion oblige…