Titre original : « The Dirty Dozen »
Pendant la Seconde Guerre mondiale, peu avant le Débarquement de Normandie, un major un peu rebelle se voit confier une mission très particulière : prendre douze criminels condamnés à des peines très lourdes et les entrainer en vue d’une mission suicide en échange d’une amnistie. Il s’agit d’aller attaquer un château en Bretagne où se réunissent de nombreux généraux allemands et d’en tuer le plus possible… Les Douze Salopards est adapté d’un roman d’E.M. Nathanson paru en 1965. Aucun élément ne permet d’avancer qu’une telle mission ait pu exister même si l’on pense plus ou moins certain que les armées ont utilisé des délinquants militaires pour des missions suicide. Le propos de Robert Aldrich est de montrer le vrai visage de la guerre, que la guerre ne peut être propre. Les Douze Salopards est donc un film profondément antimilitariste (rappelons que le film a été tourné en pleine période de la guerre du Vietnam), ce qui ne l’a pas empêché Aldrich d’être accusé d’avoir fait un film fasciste et hyper-violent. Assez paradoxalement, c’est la conséquence de la réalisation très efficace d’Aldrich : le film peut effectivement être perçu au premier degré, c’est à dire comme un film de guerre classique, malgré le cynisme du commandement, malgré les scènes censées provoquer le rejet, malgré la cruauté affichée. Il paraît même certain que ce fut le plus souvent le cas. Sur la forme, Aldrich prend son temps, décrivant assez longuement tout le processus de conditionnement mais il est servi par un remarquable plateau d’acteurs, d’où se détachent nettement Lee Marvin, John Cassavetes, Charles Bronson et Donald Sutherland. Le film connut un très grand succès.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Lee Marvin, Ernest Borgnine, Charles Bronson, Jim Brown, John Cassavetes, Richard Jaeckel, George Kennedy, Ralph Meeker, Robert Ryan, Telly Savalas, Donald Sutherland
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Aldrich sur le site IMDB.
Voir les autres films de Robert Aldrich chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Robert Aldrich…
Remarques :
* The Dirty Dozen parait assez proche de The Secret Invasion de Roger Corman (1964).
* The Dirty Dozen a connu trois suites sous forme de téléfilms.
* Un remake serait en cours.
Lee Marvin dans Les douze salopards de Robert Aldrich.
Aldrich tente de montrer la guerre telle qu’elle est : sale. Cela en fait-il un film antimilitariste, je ne le crois pas. Réaliste ? Même pas vraiment : il ne parvient pas réellement à montrer l’horreur de la violence armée: le film, à ce titre, est un échec. Spielberg y parviendra, quant à lui, beaucoup mieux (le début du Private Ryan)… si tant est que cela était l’intention d’Aldrich.
Cela reste un assez bon film de guerre, mais pas exceptionnel non plus, et on a le droit d’être déçu et de trouver son caractère « culte » foncièrement usurpé, car cela n’a pas toujours bien vieilli.
La guerre, ont est pris dedans, elle vous marque à vie, pour le pire, le plus souvent. Le Capitaine Conan de Tavernier, est bien plus éloquent à ce sujet, par exemple, sans vraiment insister outre mesure sur les combats, ce qui est une force du film.