9 janvier 2014

Drive (2011) de Nicolas Winding Refn

DriveLe jour, il est un brillant cascadeur pour le cinéma. La nuit, il conduit avec grande expertise gangsters et autres cambrioleurs. Mais après avoir fait connaissance avec sa jolie voisine, il va être entrainé dans une histoire qui risque de mal se terminer… Les cinq premières minutes de Drive sont particulièrement réussies, un magistral jeu du chat et de la souris, pratiquement sans une parole ce qui renforce son impact. Le reste du film est loin d’être aussi prenant mais il est indéniable que le danois Nicolas Winding Refn possède un style qui lui est propre qui repose sur une mise en scène et un montage particulièrement maitrisés. Sous une apparence extérieure très stylisée et faite pour plaire, le fond de l’histoire est hélas d’un intérêt bien moindre. Nicolas Winding Refn exploite largement le charme et le charisme de son acteur principal, taciturne à l’excès, créant ainsi de très forts contrastes lors de poussées de violence sauvage inattendues. Le film a été très largement louangé par le public et par la presse…
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Ryan Gosling, Carey Mulligan, Bryan Cranston, Albert Brooks, Oscar Isaac
Voir la fiche du film et la filmographie de Nicolas Winding Refn sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Remarque :
* Le prix de la mise en scène à Cannes a été décerné à Nicolas Winding Refn pour ce film.

Une réflexion sur « Drive (2011) de Nicolas Winding Refn »

  1. A TOMBEAU OUVERT (Vrrrroum!)

    Un film dont le scénario tient sur une feuille de papier cigarette, et ce n’est pas ce qui retient notre attention, c’est sa forme
    Drive, c’est une façon de conduire, donc de se mouvoir dans l’espace, et le driver (découverte de Ryan Gosling, beau gosse mutique au sourire d’ange de mode qui cache bien sa fêlure) est là pour nous véhiculer à travers les routes de Los Angeles, la cité des anges évidemment, de jour comme de nuit. il faut donc se laisser conduire et surprendre. Notre driver sans nom est un taiseux solitaire impassible comme certains personnages de westerns ou de polars (jean-pierre Melville ou sergio Leone). Dans ses déambulations au volant de son bolide à travers les fards et lumières de la ville, il se laisse aller à l’écoute à toute berzingue de chansons pop sucrées nous ouvrant son coeur et ses sentiments intérieurs de midinette. De par ses activité (décrites plus haut par Lui) il ne peut s’attacher sentimentalement à quelqu’un, même pas à sa voisine d’appartement (découverte de Carey Mulligan) accompagnée de son jeune garçon, malgré sa recherche d’amour car, qui n’aurait pas besoin d’amour?
    Les gens qui se taisent paraissent indestructibles et fascinants (demandez donc à Clint Eastwood!)
    Notre driver, à la fois énigme et sphynx, dans sa double vie est aussi un scorpion, à l’instar de celui brodé en fil de feu au dos de son brillant blouson. Il ne s’attache pas, il pique mortellement, c’est un violent rentré, allant bien sur jusqu’à sa propre disparition. Mais on abandonne le driver sans savoir ce qu’il va lui advenir, bien qu’on s’en doute un peu; ce qu’on appelle une fausse fin ouverte
    Alors quand sa violence sort soudain, elle ne nous épargne pas
    Le film est construit sur l’attente, une forme de non montré, une tension qui se distille jusqu’à un climax (de Cat People – la féline – jusqu’à Alien pour citer des réussites de cette méthode). La séquence phare du film illustrant cette théorie est celle dite de l’ascenseur, étrange, insolite, inattendue, qui dans un état d’apesanteur visuel et sonore transitant de l’amour au meurtre dans ce qu’on pourrait appeler « le baiser du tueur », vire de la douceur feutrée à la sauvagerie inouie
    Le petit prodige qui a commis ce film (N W R), né en 1970, ressemblant à un grand étudiant intello à lunettes, déjà auteur de la trilogie des « Pusher », neveu d’un exploitant de cinéma art et essai de Copenhague, grand cinéphile et amateurs de séries B à Z, dit : « Pour moi, l’art est un acte de violence qui a pour but de vous pénétrer »
    Dont acte

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