Appelé du contingent, le jeune Adrien Dufourquet arrive à Paris, bien décidé à passer ses huit jours de permission avec sa fiancée Agnès. Au même moment, un mystérieux voleur dérobe une statuette maltèque au Musée de l’Homme. Peu après, Agnès est enlevée sous les yeux d’Adrien qui se lance à la poursuite des ravisseurs… On peut raisonnablement affirmer que L’homme de Rio est la plus belle réussite du cinéma français dans le cinéma d’aventures de divertissement. Directement inspirée des aventures de Tintin (1), cette histoire montre une perfection dans son écriture et dans son déroulement. Elle est très cohérente avec un mélange idéal de péripéties haletantes et d’humour. La légèreté prime d’ailleurs sur la tension. Il n’y a aucun temps mort et la richesse des situations est époustouflante. En perpétuel mouvement, Jean-Paul Belmondo (alors dans sa meilleure période) est parfait dans ce rôle de risque-tout pour les beaux yeux de sa belle, la délicieuse Françoise Dorléac, lumineuse, pétulante, espiègle, absolument craquante. Philippe de Broca utilise merveilleusement les décors naturels de Rio et surtout de Brasilia, ville alors en chantier et quasiment vide. L’homme de Rio a eu une forte influence sur de nombreux films, en France et au-delà. C’est un film qui se revoit toujours avec grand plaisir.
Elle:
Lui :
Acteurs: Jean-Paul Belmondo, Françoise Dorléac, Jean Servais, Adolfo Celi
Voir la fiche du film et la filmographie de Philippe de Broca sur le site IMDB.
Voir les autres films de Philippe de Broca chroniqués sur ce blog…
Remarques :
* Le scénario a été écrit par Philippe de Broca et Jean-Paul Rappeneau avec l’aide de Daniel Boulanger et Ariane Mnouchkine.
* L’homme de Rio a inspiré Steven Spielberg pour Les Aventuriers de l’Arche perdue. C’est particulièrement net quand on voit la scène des statuettes à la source du fleuve.
* Françoise Dorléac avait 21 ans au moment du tournage de L’homme de Rio. Avec son jeu légèrement en rupture, sa vivacité, sa voix grave, son naturel, elle développe un charme auquel il est difficile de rester insensible. Sans cet accident de voiture qui lui a coûté la vie peu après en 1967, il ne fait nul doute que la popularité de l’actrice aurait égalé sinon dépassé celle de sa soeur (Catherine Deneuve).
* Jean-Paul Belmondo a réalisé lui-même la plupart des cascades dont celle, assez spectaculaire, sur la façade de l’hôtel de Copacabana.
* Le tournage a été fait dans l’esprit Nouvelle Vague : équipe assez réduite, scènes de rue tournées in situ, …
Françoise Dorléac et Jean-Paul Belmondo dans L’Homme de Rio de Philippe de Broca.
(1) Philippe de Broca avait été pressenti pour réaliser Tintin et le mystère de la Toison d’Or (Jean-Jacques Vierne, 1961) mais il avait préféré refuser, craignant d’être enfermé par le carcan imposé par le personnage. Il aspirait à plus de liberté dans l’écriture d’un grand film d’aventures. En outre, il n’aimait guère le côté asexué de Tintin et l’absence de personnage féminin.
C’est un bonheur de revoir (ou, en ce qui me concerne, voir, d’ailleurs) enfin le film dans une version digne de ce nom, après des années de rediffusions d’une copie exécrable.
J’adore tout simplement ce film, qui est pour moi la seule mise en images réussie de l’esprit d’Hergé à l’écran, avec justement ce mouvement permanent que vous soulignez : le personnage qui saute sur une moto et démarre au quart de tour pour se lancer à la poursuite des ravisseurs, par exemple. Les citations, bien que nombreuses, sont intelligentes.
Mais qu’il s’agisse d’une transposition réussie ou non, ce qui n’est finalement pas le plus important, le film est par ailleurs enthousiasmant à tous points de vue. Je l’ai découvert enfant et, n’ayant jamais traversé l’Atlantique, je ne peux m’empêcher d’imaginer le Brésil comme il y est représenté, notamment Brasília et ses bâtiments arides, neufs et encore déserts, qui doivent pourtant avoir bien changé aujourd’hui.
Belmondo est excellent, et fait preuve d’une très grande précision dans son jeu, notamment comique, ce que souligne le montage économe et sobre de de Broca. Je trouve que l’on retrouve cette qualité dans Les tribulations d’un Chinois en Chine, même si je partage pleinement vos réserves sur ce film.
Le film prouve que le cinéma d’aventures français pouvait ne rien avoir à envier à ses concurrents, et avait sa spécificité propre.
Je ne me lasse pas, enfin, de la réplique finale de Belmondo… « Quelle aventure ! »
Oui, effectivement, comme vous le dites, L’Homme de Rio se compare très favorablement à ses concurrents américains. Il est même en avance sur eux car le film qui est le plus comparable avec lui est sans doute Les Aventuriers de l’Arche perdue (et encore, le film de Spielberg n’a pas de personnage féminin!)
@ Lui :
Heu, ben si, il y a bien un personnage féminin dans Les Aventuriers de l’Arche perdue. Elle n’est pas présente dans l’intro, certes, mais elle accompagne ensuite Indiana Jones pendant presque tout le film.
C’est uniquement dans La dernière croisade qu’il n’y a pratiquement pas de personnage féminin (sauf très anecdotiquement) et que l’acolyte d’Indiana Jones est… son père. Mais dans les deux premières aventures, il y a à chaque fois un personnage féminin aux côtés du héros.
Oui, vous avez raison !
C’est amusant, je l’avais totalement oublié.
J’ai toujours eu envie de recenser les emprunts de l’Homme de Rio aux aventures de Tintin… J’ai fini par en faire un « quiz » accessible ici : http://bgrabot.wix.com/tintin-homme-de-rio
Un film qu’on peut voir et revoir.. En plus des péripéties et des cascades de Bébel, j’apprécie beaucoup ses tirades autant lyriques que marrantes : quand il débarque chez la fiancée et essaie de se débarasser de Daniel Ceccaldi en flic abasourdi, à Brasilia quand il descend en caleçon de sa voiture à étoiles …et d’autres : non seulement les dialogues sont trés amusants mais Belmondo nous fait tourner la tête ! Quel panache !
Ce film est une merveille j ai toujours autant de plaisir à le redécouvrir les 2 acteurs principaux sont irresistibles ainsi que les seconds rôles je pense à Jean servais et Simone renant que l on retrouvera des années plus tard dans tendres poulets de de Broca encore.j ai une pensée particulière pour ce petit héros brésilien cireur de chaussures qui s asume seul dans la vie et trinque au whisky avec
Ce film m’a fait rêver quand j’avais 10 ans. Il m’a donné envie de voyager. De parcourir la planète, ce que je fais professionnellement maintenant mais toujours avec le désir de découvrir l’insolite. Merci au réalisateur et aux acteurs. Une merveille ! Nostalgie…