Lui :
Au lendemain de l’intervention américaine en Irak, un officier a pour mission d’aller inspecter les sites censés cacher des armes de destruction massive. Intrigué de ne jamais rien trouver, il doute de la validité des informations fournies. Outrepassant les ordres de sa hiérarchie, il mène sa propre enquête… Green Zone est adapté du livre d’un journaliste envoyé spécial sur le terrain à cette époque. Il n’est donc pas étonnant que le film de Paul Greengrass dresse un portrait qui semble assez authentique de la confusion qui a suivi l’intervention militaire à Bagdad. Même si les faits sont largement connus aujourd’hui, le film a le mérite de montrer du doigt la manipulation des informations faite par les américains pour justifier la guerre. La fin est plutôt idyllique toutefois, très américaine. Green Zone est à la fois un thriller et un film de guerre que Paul Greengrass mène à un rythme d’enfer avec, comme toujours chez ce cinéaste anglais, un usage immodéré de la caméra à l’épaule.
Note :
Acteurs: Matt Damon, Amy Ryan, Greg Kinnear, Brendan Gleeson, Khalid Abdalla
Voir la fiche du film et la filmographie de Paul Greengrass sur le site IMDB.
Voir les autres films de Paul Greengrass chroniqués sur ce blog…
Remarques :
* Le livre « Dans la zone verte : les américains à Bagdad » (« Imperial life in the Emerald city: Inside Iraq’s green zone ») est signé par Rajiv Chandrasekaran, journaliste américain d’origine indienne. Il a été l’envoyé spécial à Bagdad pour son journal le Washington Post en 2003 et 2004.
* La Green zone (zone verte) correspondait à une zone sécurisée par l’armée américaine au centre de Bagdad. Le reste de la ville était désignée par le terme de Red zone (zone rouge).
Il faudrait que je le revoie, car je n’ai pas souvenir d’une fin si idyllique que ça. J’ai en tout cas bien aimé ce film où les soldats prennent conscience qu’on leur fait prendre des risques pour remplir une mission… impossible, les armes n’existant pas.
Matt Damon n’est pas mauvais dans le rôle de cet officier dont les illusions s’effacent, je trouve.
Bonne journée à vous deux 😉
La fin est idyllique (à mes yeux) dans le sens où l’on a cette image, très classique, du « petit » qui envoie un rapport explosif à toute une liste de journaliste pour faire tomber le « gros ». C’est idyllique dans le sens où (autant que je sache) cela ne s’est pas passé comme ça et cela renvoie à l’habituel « nous sommes le plus beau pays du monde »… Le thème du « petit contre le gros » (David vs Goliath) est d’ailleurs l’un des préférés du cinéma américain et de la société américaine (on en a un bel exemple dans l’actualité… ;-), il fait partie du ciment de leur civilisation.
Oups… je vous ai amené à dévoiler une partie de la fin ! Désolé ! J’avais souvenir d’un autre élément qui complexifie l’affaire, mais je n’ose en parler ici de peur de gâcher définitivement la surprise de vos autres lecteurs.
Enfin, un assez bon film quand même, pas vrai ? Même si, effectivement, le beau rôle de Damon n’est que peu conforme à la réalité. Il faut que je lise le bouquin, qui est plus une enquête, en fait, qu’un récit de fiction.