Titre original : « Seven years bad luck »
Lui :
(Muet, 62 mn) Après avoir été, avant la guerre de 14-18, le plus grand comique au monde, Max Linder émigra aux Etats-Unis où il tourna des courts-métrages tout d’abord puis trois longs-métrages, vraiment remarquables. Sept ans de malheur, c’est ce que craint Max le dandy après avoir cassé un miroir. C’est la première apparition à l’écran de la fameuse scène du miroir cassé (1) qui sera reprise par les Marx Brothers douze ans plus tard dans La Soupe aux canards (1933). Beaucoup d’autres scènes suivent, toutes plus désopilantes les unes que les autres. Le niveau reste élevé tout au long du film, la richesse des gags est assez incroyable. Tout le passage pour échapper au contrôleur dans le train est absolument hilarant, tout comme l’incroyable scène dans la cage aux fauves, scène qui a inspiré Chaplin pour Le Cirque (1927). Max Linder a un style bien à lui, montrant par certains côtés de son personnage (le flegme, la débrouillardise, les poursuites) une parenté avec Buster Keaton, mais on peut trouver également un air de famille avec Chaplin et Harold Lloyd ; ces trois grands comiques ont en effet été inspirés par Max Linder qui a commencé à tourner près de dix ans avant eux (2). Sept ans de malheur permet en tout cas de mesurer toute l’étendue de son talent comique qui était alors parvenu à un haut degré de maturité. C’est le film idéal pour découvrir ce très grand comique.
Note :
Acteurs: Max Linder, Alta Allen, Ralph McCullough, Betty K. Peterson
Voir la fiche du film et la filmographie de Max Linder sur le site IMDB.
(1) Ayant brisé le grand miroir, le valet de chambre demande au cuisinier de mimer les gestes de Max en train de se raser afin qu’il ne s’aperçoive de rien.
(2) Des trois, seul Chaplin a reconnu avoir été inspiré par Max Linder.
Homonyme :
Sept ans de malheur (Come persi la guerra) de Carlo Borghesio (1947), film qui fut très populaire en Italie mais qui n’a aucun lien avec le film de Max Linder (c’est l’histoire d’un italien balloté par la guerre).
Il est indéniable que Max Linder a aussi inspiré Buster Keaton et Harold Lloyd. Par exemple, Max Linder a toujours ce personnage de dandy qu’Harold Lloyd a souvent adopté.
Bravo pour cet hommage mérité, Pascal.