Titre original : « Die dritte Generation »
Lui :
S’inscrivant dans la série de films de Fassbinder sur la société allemande, La troisième génération traite du terrorisme en cette fin des années soixante-dix, au travers d’une petite cellule d’une petite dizaine de personnes. Fassbinder ne mâche pas ses mots. Tout d’abord, il nous les montre comme des petits bourgeois, sans aucune conscience politique, uniquement attirés par l’excitation de l’action et du risque, ne représentant personne et même insensible au monde qui les entoure : la bande sonore est une superposition continuelle, en bruit de fond il y a toujours une télévision allumée ou une radio qui relate les grands évènements de la planète mais ils n’écoutent pas, totalement accaparés par leurs petites manigances (en plaçant, au début de chaque acte, un intertitre de graffitis obscènes relevés dans les toilettes publiques, Fassbinder montre de manière assez crue à quel niveau il place leurs préoccupations). Ensuite, son deuxième point est de montrer que ces aspirants-terroristes sont manipulés à leur insu par la police et le pouvoir en place. La Troisième Génération est donc un film très direct, Fassbinder ne prend pas de gants pour donner sa vision du terrorisme allemand post-Baader. La forme est très particulière avec notamment ce barrage sonore, les transitions brutales, une forme qui donne beaucoup de force au film.
Note :
Acteurs: Hanna Schygulla, Hark Bohm, Bulle Ogier, Margit Carstensen, Eddie Constantine, Udo Kier
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Sous-titre du film :
« Une comédie en six parties, pleine de tension, d’excitation et de logique, de cruauté et de folie, comme les contes (que l’on raconte aux enfants) pour les aider à supporter leur vie jusqu’à leur mort. »