Titre original : « Man’s favorite sport? »
Lui :
Sur une trame très similaire à celle de son Impossible Monsieur Bébé, Howard Hawks nous a concocté une comédie dans la droite ligne des « screwballs » (comédies américaines des années trente). Le sport favori en question est la pêche à la ligne mais ce sont aussi les filles comme nous le précise la chanson du générique de début (on notera d’ailleurs la présence d’un point d’interrogation dans le titre original, subtilité qui a disparu à la traduction). Un vendeur, expert reconnu en pêche à la ligne, est en réalité totalement néophyte en la matière ; il se retrouve forcé de participer à un concours à la suite de l’intervention d’une jeune femme auprès de son patron. Le thème global repose donc bien comme dans les screwballs sur l’opposition des sexes, on retrouve ici le face à face de l’Impossible Monsieur Bébé entre un homme simple, innocent et gauche, et une jeune femme futée qui a tendance à provoquer des catastrophes dans la vie du premier. Sans être parfait, le film comporte de très bons moments, surtout dans ses deux derniers tiers. C’est aussi un film qui gagne à être revu. Une fois de plus, Rock Hudson tire vers le bas, inexpressif, pataud, encore plus balourd que le rôle ne l’exige. Nous sommes hélas très loin d’un Cary Grant. En revanche, face à lui, la jeune Paula Prentiss est pétulante, avec un jeu extrêmement varié ; elle donne au film toute sa vitalité. Les seconds rôles sont plus effacés mais on appréciera un amusant faux indien interprété par Norman Alden. Finalement, avec Le Sport favori de l’homme, Howard Hawks parvient à un ensemble très relevé et surtout amusant, où l’on retrouve à la fois son style et ses thèmes favoris.
Note :
Acteurs: Rock Hudson, Paula Prentiss, Maria Perschy, John McGiver, Roscoe Karns, Norman Alden
Voir la fiche du film et la filmographie de Howard Hawks sur le site IMDB.
Voir les autres films de Howard Hawks chroniqués sur ce blog…
Remarque :
Parmi les points communs avec l’Impossible Monsieur Bébé, ou les clins d’oeil, on remarquera entre autres une scène d’accrochage automobile au début (ici l’accrochage est verbal ceci dit) et la scène de la robe déchirée dans le dos à l’entrée d’un restaurant.
Ah ah… Rock Hudson.
Il a pourtant fait tourner les têtes et les coeurs en son temps!!!
Rock Hudson est pour moi une énigme… 🙂 J’ai un peu du mal à comprendre comment il a pu tourner tant de film…
Je comprend son effet de séduction physique, mais c’est tout de même rare de voir un acteur jouer si…(bip). C’est une catastrophe. Je crois que c’est Tavernier qui a dit de lui qu’il « était aussi expressif qu’une bûche »… :-)) C’est tout à fait ça.
Certains historiens du cinéma disent (poliment) que Rock Hudson avait besoin d’être étroitement dirigé par un metteur en scène qui exige le meilleur de lui. C’est une façon de voir la chose, mais Howard Hawks (d’accord ici sur la fin de sa carrière) en a vu défiler des acteurs devant sa caméra, il sait diriger les acteurs.
Pour une fois, c’est un acteur qui doit gagner au doublage car le doubleur doit forcément être meilleur que lui sinon il se serait fait virer. :-))
Je ne suis pas d accord sur l inexpressivitee du pecheur… Ce sont les elements naturels qui l expriment, a sa place ou en sa direction… voir le pourquoi de sa peche reussi malgre son inexperience. On pourrait raprocher les forces naturelles, dans ce film un peu serie B a ce que fait Tarkovski sur ces films dits plus intellectuels !