Lui :
Première partie d’un diptyque retraçant le parcours de Jacques Mesrine, L’instinct de mort nous fait assister à la naissance du personnage, celui qui sera plus tard surnommé « l’ennemi public numéro un ». Jean-François Richet a visiblement été fasciné par son sujet mais il nous restitue le personnage sans complaisance. Il met l’accent sur son fonctionnement à l’instinct, sa grande confiance en lui et son jusqu’au-boutisme ; il évite le rocambolesque qu’aurait généré une succession de braquages. L’ensemble est plutôt bien ficelé même si le rythme est assez inégal : le déroulement du scénario est plus enlevé dans la partie canadienne. Vincent Cassel livre une belle prestation, tout de même assez retenue, sans charger le côté psychopathe.
Note :
Acteurs: Vincent Cassel, Gérard Depardieu, Gilles Lellouche, Cécile De France, Roy Dupuis, Elena Anaya, Michel Duchaussoy, Myriam Boyer
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean-François Richet sur le site IMDB.
Les deux parties :
1. L’instinct de mort
2. L’ennemi public numéro un
Autre adaptation de l’autobiographie de Mesrine :
Mesrine d’André Génovès (1984)
Avec un tel sujet, le film a forcément été controversé. Néanmoins, je trouve comme vous qu’il se tient – la deuxième partie du diptyque me paraissant toutefois un peu moins convaincante.
J’ai vraiment été intéressé par la prestation de Vincent Cassel, qui, à mon sens, porte le film sur ses (larges) épaules. Vous dites qu’il n’a pas accentué le côté psychopathe de Mesrine: je suis assez d’accord, et je trouve que c’est bien ainsi. Ce qui m’a interloqué, dans le personnage (ou plutôt dans la vision qu’en donne Jean-François Richet), c’est le fait qu’à chaque occasion de s’en sortir qui se présente, Mesrine écarte tout d’un revers de main.
Je n’ai pas compris ceux qui ont dit que le film en donnait une vision complaisante. Je trouve que la violence du personnage est particulièrement explicite. Et, au départ, force est de constater qu’il est un peu chien fou, se sortant plutôt bien de situations fort tendues.
Je suis assez d’accord avec le commentaire de Martin K., j’ajouterai juste que sans approuver ce type de comportement, nous pouvons nous interroger sur sa survenue.
Le film, finalement, parle d’un symptôme, et, reste donc très commercial, très spectacle, il n’y a pas de mise en perspective. Cependant, psychopathe et intuitif, mouais, romantique peut être, suicidaire sûrement, et, c’est peut être mieux ainsi.
Je n’ai pas trouvé le film complaisant, tout au plus peut-on reprocher au réalisateur de pratiquer un art de l’ellipse sur certains de ses méfaits. Il a visiblement voulu se concentrer sur le personnage plutôt que sur le côté épique de ses braquages.
Pour moi, qui ne connaissait pas particulièrement le parcours de Mesrine, il m’est apparu très erratique. J’imaginais quelqu’un avec un but plus précis en tête.