Elle :
Battle for Haditha est inspiré de faits réels, un attentat contre un convoi de marines en Irak et qui engendra en représailles 24 victimes irakiennes innocentes en novembre 2005. C’est à la fois un film et un documentaire bouleversant d’un grand réalisme car tourné en petite équipe, avec des ex-marines et des irakiens exilés. Sans effets numériques artificiels, Nick Brommfield livre un film intense, brut, parfois insoutenanble et révoltant sur les tragédies et les absurdités d’une guerre engendrée par un président américain quelque peu paranoïaque. D’un côté, les marines dressés comme des machines à tuer, peuvent se retrouver en cour martiale si leurs exactions sont diffusées dans les médias ; de l’autre côté, les terroristes irakiens transforment leur peuple en martyrs pleins de haine prêts à se sacrifier jusqu’au bout. Au milieu, les civils irakiens subissent leur sort ne sachant plus de quel côté se tourner. La folie et la peur s’emparent de tous ces êtres humains en détresse profonde. C’est un film très efficace qui montre clairement la spirale sans issue dans lequel les Etats Unis et l’Irak se sont enfoncés.
Note :
Lui :
Battle for Haditha évoque un épisode dramatique du conflit irakien : juste après un attentat ayant tué et blessé plusieurs d’entre eux, une escouade de soldats américains tue furieusement de nombreux civils irakiens autour du lieu de l’attentat. Le film de l’anglais Nick Broomfield est original dans son traitement sur au moins deux points. D’une part, il s’agit d’une fiction filmée comme un documentaire : le tournage s’est fait en Jordanie avec des acteurs non professionnels, ex-marines ou irakiens exilés, ce qui donne une très grande authenticité au film, et les moyens légers utilisés nous plongent littéralement au cœur des scènes. D’autre part, Battle for Haditha nous fait vivre l’évènement sous plusieurs angles ; le fait de nous faire suivre les différents protagonistes (les Marines américains, les poseurs de la bombe, les civils irakiens) donne une grande force au fond de son propos, la démonstration de l’absurdité de la guerre et de l’engrenage infernal et implacable issu de la situation en Irak. Ce n’est pas tant un film à charge contre les américains ou contre les poseurs de bombe, c’est surtout un film à charge contre la guerre. Battle for Haditha est un film particulièrement efficace que l’on reçoit comme un coup de poing.
Note :
Acteurs: Matthew Knoll, Eric Mehalacopoulos, Nathan De La Cruz, Elliot Ruiz
Voir la fiche du film et la filmographie de Nick Broomfield sur le site imdb.com.
Ils sont quand même forts, ces Américains, pour produire rapidement des oeuvres puissantes sur des thèmes sensibles d’une actualité brûlante. J’ai une forme d’admiration pour ça.
Je n’avais jamais entendu parler de ce film auparavant.
Merci de nous signaler son existence.
Oui, mais euh… c’est un film anglais. 🙂
D’ailleurs on peut se poser la question si le film aurait le même fait par un américain… Sans doute pas, ne serait-ce parce que Nick Broomfield vient du documentaire et il y a cette grande école de qualité du documentaire anglais. Le film est ainsi un film de fiction fait avec les méthodes et les pratiques du documentaire.
Oups… sorry for the confuse 😉
Je ne sais pas si le film serait « identique » fait par un Américain. Je pense toutefois qu’un Américain serait capable d’écrire ce genre de films. « Dans la vallée d’Elah », de Paul Haggis, me laisse croire que les réalisateurs « made in USA » n’ont pas besoin de beaucoup de recul pour signer des oeuvres fortes sur la guerre en Irak. Même s’il est vrai que, dans le cas du film dont vous parler, l’action se déroule surtout sur le terrain du conflit.
Intéressant, en tout cas, ce traitement quasi-documentaire. Il paraît que c’est aussi l’intérêt premier de « District 9 », film sur la cohabitation humains / extra-terrestres, sur fond d’apartheid, actuellement au cinéma.