Titre original : « Grand Prix »
Lui :
Tourné en 1966, Grand Prix apparaît avant tout comme une prouesse technique remarquable. Même 40 ans plus tard, alors que ce type d’images a été banalisé depuis par la télévision, il est stupéfiant de mesurer à quel point celles de Grand Prix restent époustouflantes. Le film relate une saison de Formule 1 et la lutte entre les pilotes pour gagner le championnat. A ce côté presque documentaire, John Frankenheimer a ajouté une romance très conventionnelle entre un pilote et une journaliste, romance qui remplit les intervalles, certes, mais empâte sérieusement l’ensemble. Mais, le plus remarquable reste les scènes de course et le générique de début donne le ton avec une utilisation très judicieuse du split-screen (écran partagé) et des effets de mosaïque. Certaines images ont été filmées pendant les véritables courses de la saison 1966 mais celles mises en scène par le réalisateur n’ont rien à leur envier. Tournées à vitesse réelle (aucun plan n’est accéléré) avec des caméras 65mm Panavision, ces images nous placent littéralement au cœur de l’action, avec de longs plans de caméras embarquées qui nous laissent sans voix. A cette époque, les grands prix de Formule Un étaient vraiment plus spectaculaires qu’aujourd’hui,… plus dangereux aussi et les scènes d’accidents sont littéralement frappantes. Grand Prix est en tous cas un témoin de cette époque révolue. Techniquement parfait et en avance sur son temps, le film de Frankenheimer n’a rien perdu de son impact aujourd’hui.
Note :
Acteurs: James Garner, Eva Marie Saint, Yves Montand, Toshirô Mifune, Brian Bedford, Jessica Walter, Antonio Sabato, Françoise Hardy
Voir la fiche du film et la filmographie de John Frankenheimer sur le site IMDB.
Remarques:
* Pilote chevronné, James Garner a réellement piloté dans toutes ses scènes. Il a attrapé le virus et s’est ensuite occupé d’une écurie de course. Yves Montand a commencé par piloter lui-même mais, après avoir eu une grosse frayeur dans un dérapage, se faisait tirer sa voiture par une Ford GT40 à plus de 200 km/h.
* De réels pilotes de l’époque apparaissent ici et là : Phil Hill, Graham Hill, Jack Brabham, Jim Clark, Juan Manuel Fangio, Bruce McLaren, Guy Ligier, Jochen Rindt, Nino Farina, Denny Hulme (qui gagna le championnat en 1966), etc…
* Les noms des écuries sont réels si ce n’est que l’écurie Yamura est en fait Honda, la firme japonaise faisait alors ses débuts en Formule 1.
* Côté pilotes : Pete Aron (James Garner) semble calqué sur Chris Amon, Scott Stoddard (Brian Bedford) est certainement l’extraordinaire Jim Clark (qui se tuera deux ans plus tard à Hockenheim) ou éventuellement le jeune et prometteur Jackie Stewart, Jean-Pierre Sarti (Yves Montand) présente des similitudes avec Jean-Pierre Beltoise (mais son palmarès en 1966 n’était pas aussi prestigieux que dans le film), Nino Barlini (Antonio Sabato) est indubitablement Lorenzo Bandini (qui périra dans un accident l’année suivante à Monaco, à l’endroit où James Garner a son accident dans le film).
Homonyme :
Grand Prix (1975), film d’animation du novégien Ivo Caprino.