Titre original : The edge of the world
Lui :
Ce film de la première période de Michael Powell nous entraîne sur une petite île au large de l’Ecosse. Bordée de hautes falaises rocheuses, cette île porte une petite communauté totalement isolée du monde extérieur : une île « au bout du monde » (quelle idée saugrenue de traduire The edge of the world par A l’angle du Monde…) L’île a besoin de ses jeunes pour survivre mais l’un d’entre eux désire aller travailler sur le continent. C’est un projet très personnel de Michael Powell. L’histoire lui a été inspirée par l’évacuation de l’île de St Kilda en 1930. Ne pouvant tourner sur cette île, il s’est rabattu sur l’île de Foula, dans les Shetlands, où il s’est isolé avec son équipe pendant plusieurs mois, tournant avec la population locale comme figurants. Ce qui frappe dans A l’angle du monde, c’est la modernité du film, à la fois dans son histoire, dans ses angles de vues parfois étonnants, dans l’utilisation très réussie de superpositions d’images. Et Powell filme magnifiquement l’île, qui devient ainsi pratiquement l’acteur principal, avec des superbes plans des falaises aux rochers acérés, de la végétation qui ondule sous les vents, de la population qui semble faire corps avec la nature. Malgré un aspect documentaire certain, l’histoire nous happe totalement avec une tension qui va grandissante. Le film est assez court, certaines scènes semblent un peu précipitées, mais l’ensemble est vraiment intense et très beau.
Note :
Acteurs: John Laurie, Belle Chrystall, Eric Berry, Finlay Currie, Niall MacGinnis
Voir la fiche du film et la filmographie de Michael Powell sur le site IMDB.
Voir les autres films de Michael Powell chroniqués sur ce blog…
Remarque :
Le film A l’angle du monde eut un impact sur la population de Foula, qui dès lors fut bien décidée à ne pas subir le même sort que celle de St Kilda, forcée à quitter leur île. Elle est à ce jour toujours habitée (30 habitants). L’électricité a même été installée il n’y a pas si longtemps. On peut la visiter…
L’île de St Kilda est vide d’habitants depuis 1930. Elle est maintenant classée au Patrimoine Mondial de l’Unesco.
Le couple de plaisanciers sur un yacht au début du film est joué par Michael Powell lui-même et son amie. A noter aussi que Michael Powell a écrit un livre en 1938 sur le tournage, 200,000 feet on Foula, et que l’impact du film sur Foula a fait l’object d’un documentaire de la BBC en 1978, The Return to the edge of the world.
J’ai bien aimé ce film…ça m’a fait penser très fort à l’homme d’Aran, célèbre documentaire de Flaherty.
Un très beau film de Michael Powell. L’édition française du dvd comporte un docu épatant de la BBC avec un retour dans l’ile 40 ans plus tard.
Je m’intéresse de plus en plus à ce cinéaste dont je recommande très vivement le film Canterbury Tale.
Hmmm… Version française du DVD ? Vous êtes sûr ?
Ne serait-ce pas pas plutôt « la version anglaise » car je ne le vois pas sorti en France.