Titre original : « Professione : reporter »
Elle :
Profession Reporter fait partie des films les plus marquants d’Antonioni. Le cinéaste pose des questions sur le destin de chaque individu : peut-on échapper à la monotonie de sa trajectoire de vie en en choisissant une autre comme le fait Jack Nicholson, en se faisant passer pour mort et emprunter les habits d’un trafiquant d’armes. Peut-on vivre sous une autre identité totalement différente ? Le nouveau costume se révèle vite difficile et lourd à porter. Cette quête existentielle est une fuite éperdue en avant sans aucun espoir de retour. Le tout dernier plan qui s’échappe de la fiction et de cette vie rêvée par les barreaux de la chambre et revient à la réalité des personnes et de la vie est tout à fait inédit.
Note :
Lui :
Un reporter ressent fortement l’échec de sa vie alors qu’il est en reportage dans un village isolé du désert africain. Profitant du décès accidentel de son voisin de chambre, il décide de prendre sa place, d’échanger sa vie avec la sienne et retourne en Europe avec son identité. Profession Reporter peut donner l’impression de présenter comme un polar mais, en réalité, Antonioni traite une fois de plus de la quête d’identité avec cet homme qui voudrait reprendre le contrôle de sa vie pour laisser libre cours au hasard. Son film est plastiquement assez superbe avec de très beaux plans à Barcelone et dans le sud de l’Espagne. Et bien entendu, il y a ce fameux plan final d’un travelling très lent de plusieurs minutes sur l’extérieur d’une chambre par une fenêtre ouverte où Antonioni suggère l’action qui s’y déroule sans la montrer, un des plus célèbres plans du cinéma.
Note :
Acteurs: Jack Nicholson , Maria Schneider, Jenny Runacre
Voir la fiche du film et la filmographie de Michelangelo Antonioni sur le site imdb.com.
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Bien sur le plan final est des plus beaux, un de ces travellings-plan séquences dont on oublie qu’ils en sont tellement il est malaisé de rester actif devant ce film qui vous emporte vite par une réalisation exemplaire et une esthétique magnifique. Les longueurs dont peuvent souffrir ordinairement les films d’Antonioni sont évitées ici, je pense que, excepté peut-être Blow-up, ce film est le plus plaisant du réalisateur. Le film campe d’ailleurs un Nicholson impressionnant, même l’anecdote que ce dernier relate dans la scène finale, qui aurait pu être des plus convenues, est saisissante et intéressante.