Elle :
Un film qui ne m’a pas convaincue et qui m’a laissée insensible par excès de tout. Trop de bruit, de cris et de fureur, trop d’effets d’ambiances contrastées, trop de femmes plus répulsives qu’attachantes, trop de misérabilisme, trop d’effets à oscars/césars. Je n’ai pas aimé ces constants allers et retours entre gloire et déchéance de la vieillesse. La première partie sur l’enfance de Piaf est franchement ennuyeuse.
Note :
Lui :
Dès les quinze premières minutes, La Môme pêche par excès avec une surenchère dans le misérabilisme appuyé par une pléïade d’effets d’éclairages surcontrastés… et cela va durer tout le film. Olivier Dahan n’a visiblement pas choisi le registre de la nuance ou de la subtilité pour retracer la vie d’Edith Piaf ; il appuie lourdement sur la pédale pour dramatiser au maximum une histoire qui n’en avait nul besoin car elle l’est suffisamment par elle-même. En faisant cela, il gomme tout sentiment, rien ne passe, et l’on assiste d’un œil extérieur à une suite de scènes et d’images-chocs dont on finit par se désintéresser. Marion Cotillard est tout à fait dans le ton de son metteur en scène en faisant une interprétation démonstrative, du type « habitée par son personnage ». On peut se demander quel est le but de La Môme : s’agissait-il de faire du spectacle à base de misérabilisme ou tout simplement de casser une icône ?
Note :
Acteurs: Marion Cotillard, Sylvie Testud, Pascal Greggory, Emmanuelle Seigner, Jean-Paul Rouve, Gérard Depardieu
Voir la fiche du film et la filmographie de Olivier Dahan sur le site imdb.com.
Voir les autres films de Olivier Dahan chroniqués sur ce blog…
(Presque) homonyme :
Le môme d’Alain Corneau (1986) avec Richard Anconina, film noir à la façon de Jean-Pierre Melville.
Absolument d’accord! j’ai pourtant une grande sympathie pour l’actrice Marion Cotillard, mais effectivement dans ce film tout est poussé à l’extrème; Après l’avoir vu au cinéma (là il a été plus facile de se laisser faire !!), je l’ai revu en DVD …sans aller jusqu’au générique « fin » Trop plombant « trop » tout court!
Vous aimez la nuit ? Oui avec beaucoup de lumière.
Cette question posée en bord de mer résume parfaitement le parcours de cette môme des rues au démarrage plus que catastrophique parachutée dans un désastre social de début de siècle.
La môme Piaf n’est qu’un temporel alternant progression chaotique et gloire vacillante le tout menant au respect par un prénom glané à la dure accompagné d’un carburant sordide, une hérédité de bas fonds constamment entretenue par certains accompagnateurs existentiels.
Edith au gré du vent est exécrable, autoritaire ou exécutante et pleurnicharde, ses caprices sont désordonnés, elle se tient mal à table, sa grammaire est simpliste, sa voix railleuse, ses managers semblent plus soumis aux contraintes procédurières du métier qu’aux limites intellectuelles de leur représentante.
Sur scène ce petit bout de femme semble en croix, une passion régulière envers un public ayant l’aspect de juges impitoyables est entretenue par l’intermédiaire d’une voix poussée au maximum.
Cette alchimie béatifie un mécanisme parallèle orgueilleux de survie et d’auto destruction dont les excès vaporisent une volonté poussée à son paroxysme.
L’amour envers l’autre ne peut être que viril, les coups reçus en jeunesse sont redistribués dans le temps par un sportif représentant la vengeance, Edith subjugué par une machine à frapper découvre la dominance gérée par la force des lois sélectives naturelles.
Une enfant découvre une famille dans l’abattage quotidien d’une maison close, les profils sommaires nivelés par une première guerre mondiale particulièrement meurtrière sont incapables de bypasser des métiers de rues.
Cette Marseillaise boueuse improvisée par une enfant devant palier sur le terrain les faiblesses d’un père est un état des lieux d’esprits vides, de ruelles sordides et de viandes saoules, la cartographie d’un pays contenant une multitude de grands Zampanos en puissance.
Un Paris au look Victorien positionne un visage d’Eléphant sur une jeune fille à la dérive frisant le phénomène de foire faute de solutions et d’encadrements.
La dégradation ventile le renouveau d’un visage en relation avec les époques, Edith anéantie par les déroutes de son existence offre en fonction de l’avancée de sa destruction un visage plus ou moins épargné.
La fin est dure, un fagot effrité implose dans un déconnecté mêlant réalité et fiction.
« La môme » reconstitution rigoureuse et réaliste d’un Paris roteux et ordurier de début de vingtième siècle occulte les sentiments et les devoirs relégués à des années lumières d’une injustice vécue au jour le jour.
La chaleur d’un encadrement enfin offert à une jeune fille en pleine détresse ne suffit pas à corriger une trajectoire héréditaire indélébile, c’est certainement cela le message du film.
Un produit fini avance dans un temps aux moeurs évolutives accompagné d’un catalogue primitif sommaire de base existentiel, un comportement d’enfant à temps complet dont les caprices muselés par les pierres brutes de l’enfance comblent leurs retards en se baladant au coeur d’un sablier existentiel rugueux par ses distorsions internes.
personnellement,je trouve que ce film a été largement « surfait »quant à l’oscar remis à l’actrice,il me semble qu’ils ont surtout voulu récompenser le meilleur maquillage?
Une fois n’est pas coutume, entièrement d’accord avec vous. Un film minable, irritant, un regard grossier et putassier sur le parcours de la môme Piaf ! Sans parler de l’interprétation de Marion Cotillard, qui ne méritait en effet qu’une seule récompense : meilleur maquillage à la truelle !!!
Bonjour,
Comme vous, je me suis interrogée sur la finalité de ce film : rendre « oscarisable » ou « césarisable » une actrice? (un biopic incite malheureusement les acteurs à oeuvrer du côté du mimétisme, alors que les spectateurs que nous sommes ont déjà nourri une image du personnage incarné). Toutefois, j’ai été surprise par le naturel de Marion Cotillard et ce qui m’a surtout impressionnée, c’est son travail sur la voix parlée.
La finalité de ce film? Se complaire dans le chaos de la vie d’une femme? Ne montrer que sa déchéance physique, alors qu’on voit si peu de la genèse des chansons, on voit si peu de son art… Chaque être croisé sur sa route ne semble pas représenter grand-chose (ils disparaissent si vite ou sont totalement gommés au profit des caprices de la Môme…). En gros, on la voit déchue et capricieuse tout au long du film. Sa relation aux autres est caricaturale ou inexistante.
Oui, elle avait besoin de défis. On les a si peu vus!
La montrer dans sa destruction permanente n’était pas le plus bel hommage qu’on pouvait rendre à cette femme pleine de panache…
Certains s’en sont-ils offusqués (familles, amis…)?
Merci
On ne ressent aucune émotion au visionnage de ce film, dans lequel tout semble tellement artificiel et dénué de sincérité. On a l’impression d’un film de commande réalisé par dessus de la jambe. Quant à la prestation de Cotillard, un seul mot me vient : outrancier. On n’est pas loin du navet.