Titre original : « Forbidden Planet »
Lui :
Planète Interdite est incontestablement l’un des films les plus marquants de toute l’histoire du cinéma de science-fiction. C’est aussi l’un des plus beaux, l’un des plus poétiques, l’un des plus aptes à enflammer notre imagination. Plus que tout autre, il symbolise la richesse, la puissance et l’innocence de la science-fiction des années cinquante. Fred McLeod Wilcox put bénéficier de moyens importants pour réaliser son film et la qualité de la réalisation est visible : le paysage de la planète Altaïr IV, minutieusement créé avec son ciel vert et ses deux soleils, est rendu magique par un très beau Technicolor et les immenses souterrains sont remarquables. Le robot Robby est le robot le plus célèbre de la science fiction. Le thème global de Planète Interdite est assez puissant et ambitieux : l’idée de départ a d’ailleurs été inspirée de La Tempête de Shakespeare (pièce dans laquelle un vaisseau fait naufrage près d’une île habitée par Prospero, la belle Miranda et le serviteur Ariel, dont les équivalents sont ici le Docteur Morbius, Altaïra et Robby). Le film ouvre une voie de réflexion sur la maîtrise de notre subconscient face au progrès technique. La seule faiblesse de Planète Interdite réside dans son intrigue amoureuse qui tient un peu trop de place mais cela ne suffit pas pour diminuer l’attrait de ce film qui reste intact après 50 ans : un petit joyau de la science-fiction dans ce qu’elle a de meilleur, celle qui nous fait rêver.
Note :
Acteurs: Walter Pidgeon, Anne Francis, Leslie Nielsen
Voir la fiche du film et la filmographie de Fred M. Wilcox sur le site IMDB.
Remarques :
* Le robot Robby eut tant de succès avec ce film que la MGM le réutilisa l’année suivante comme personnage central du film Le Cerveau Infernal (The Invisible Boy). Très moyen, le film n’eut aucun succès et cela montre bien que l’attrait de Planète Interdite ne résidait pas en ce seul personnage mais bien en un ensemble.
* La MGM a longtemps laissé planer le doute mais l’on sait maintenant que Robby était bien animé par un acteur (Frankie Darro) à l’intérieur de sa carapace.
* Le musique est l’oeuvre de Bebe et Louis Barron. C’est la première musique de film entièrement électronique de toute l’histoire du cinéma.
Légende : « Le grand vaisseau spatial, capable de dépasser la vitesse de la lumière, survole les paysages désolés de la planète Altair-4, à la recherche d’une zone pour atterrir. »
Légende : « Les terriens sont accueillis par les seuls survivants d’une précédente expédition, le scientifique Walter Pidgeon et sa fille, Anne Francis. »
Légende : « Etonnante merveille de la science, Robby le Robot, à la fois garde et serviteur, a des talents fabuleux. »
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Remakes :
– Le bruit a couru dans les années 90 qu’Irvin Kershner (le réalisateur du 2e Star Wars, L’Empire contre-attaque) cherchait a faire un remake de Forbidden Planet. Plus récemment, certaines rumeurs faisaient état d’un intérêt de la part de Dreamworks. La difficulté d’en faire un remake (vu ce qu’est devenu le cinéma de science-fiction) devrait toutefois nous épargner de voir un tel massacre.
– Il y eut une adaptation en comédie musicale à Broadway : Return to Forbidden Planet, pièce qui a des origines anglaises toutefois (milieu des années 80).
Oui, peut-être aurait-il eu fallu passer par Planète interdite avant que de commencer par la guerre des étoiles. L’une aurait très bien pu générer l’autre, faire basculer un monde du côté obscure. Mais il y aurait eu un rythme à tenir et une histoire des technologies de l’espace à prendre en compte. L’aventure dans l’espace n’est pas toujours celle du « Space Opera ». Elle demande de la patience, un souci du détail et de la couleur, le goût de la différence, un temps de méditation sur le destin des étoiles.
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@Decoopman : 13 EUR sur fnac.com. Mais il y a peut-être moins cher en utilisant n’importe quel moteur de recherche…
Film très surestimé, un bon scénario ne fait pas oublier le peu d’inventivité et de moyens. Le film donne l’impression d’être réalisé dans un grand loft. Une oeuvre très médiocre, même pour l’époque.
La formule « même pour l’époque », utilisée par Marc, est très étonnante et n’est pas vraiment recevable.
Aujourd’hui, oui, la réalisation peut paraître sommaire. Le décor ne m’a pas enthousiasmé, il fait vraiment carton-pâte. Les souterrains sont spectaculaires, oui, mais très froids, très carrés, pas vraiment poétiques je trouve. Le ciel vert et les deux soleils sont une belle idée, mais on a vraiment l’impression de voir un décor peint. Mais toutes ces critiques sont anachroniques : « pour l’époque », c’était réussi, c’était poétique, c’était dans la lignée du cinéma de Méliès presque.
Idem pour tout le début (les manœuvres d’approche dans la soucoupe volante), qui est un sommet de kitch, et qui ressemble malheureusement à une caricature de vieille mauvaise série de SF. Le vaisseau spatial en forme de soucoupe est quand même risible a-posteriori. Il y a indubitablement des points faibles, dus à la distance temporelle : certains aspects ont vraiment mal vieilli — mais ils étaient parfaitement normaux à l’époque et correspondaient à l’imagerie populaire. Il n’y a qu’une chose qui n’est pas conforme à l’époque : l’audace quasi-sexuelle ! Je suis même étonné que les tenues d’Altaïra aient passé la censure, sans parler de la baignade dans le bassin…
Mais le film reste brillant et troublant. Même l’histoire d’amour ne me paraît pas si envahissante que ça, et elle est plutôt, d’une certaine manière, pas assez développée. Je veux dire par là qu’elle aurait pu être plus progressive et surtout mettre plus en évidence l’éveil et la compréhension d’une jeune femme totalement ignare en matière de relations sociales. Cet aspect (vie en ermite, éveil à la relation humaine) est ébauché et constitue l’une des facettes du film, qui aurait pu être plus fouillée.
Bon, une dernière chose : il faut quand même noter tout ce que les histoires de robots doivent à Isaac Asimov. Ce robot qui doit toujours obéir aux humains mais ne peut pas leur faire de mal (et se retrouve en conflit électrique lorsqu’un ordre vise à faire du mal à un humain) est directement copié sur les robots des nouvelles d’Asimov et sur ses fameuses « trois lois de la robotique ». Le patronyme du robot lui-même, Robby, est calqué sur celui de la première nouvelle d’Asimov sur le sujet, Robbie.
Bref, un film avec des points faibles dus à son époque, mais gardant une vraie force et un vrai charme.
Oui, je suis d’accord avec vous : que des yeux modernes puissent trouver Planète interdite désuet et kitsch, je le comprends aisément, mais il me paraît difficile d’affirmer qu’il était « médiocre » à son époque. Le film est assez novateur et a bénéficié d’un budget assez confortable. Il est d’ailleurs en couleurs et le fait qu’il ait été tourné en studio ne signifie pas que le budget ait été réduit, bien au contraire. Bon, mais regarder Planète interdite pour être émerveillé par les décors et les effets spéciaux ne peut sans doute mener qu’à une déception car son grand intérêt n’est pas technique mais dans son contenu, dans sa puissance d’évocation.
Je suis aussi d’accord avec vous sur l’érotisme latent. Je dirais qu’il a passé la censure parce qu’il est intégré avec beaucoup de naturel. Cette simplicité est dans doute due au fait que le film était au départ destiné à un public jeune. C’est aussi pour cette raison que l’on peut dire que le film est assez « charmant » (en ce sens, il est à l’opposé de la science-fiction moderne).
Oui, vous avez raison de le souligner, le comportement du robot doit beaucoup à Asimov, comme toutes les histoires de robots d’ailleurs. Planète interdite est le premier grand film à mettre ainsi en scène un robot, avec les problèmes éthiques induits (faisons abstraction de Metropolis qui est à part).
Planète interdite est un film fondateur de la science-fiction au cinéma, on peut retrouver son influence dans de très nombreux films qui ont suivi. J’adore ce film… (pour la peine, j’ai rajouté des images… y compris de la soucoupe volante ;-).
J’adore ce film, son aspect irréel.
Il a du passer dans « La dernière séance » sur FR3 à l’époque, et il m’a marqué. Je l’ai acheté en DVD, et n’ai pas été déçu. Il a même plu à toute la famille.
Un film magique, hors du temps (mais tout de même très fifties) !!!