Titre original : « Brokeback Mountain »
Elle :
Ce film aux trois oscars a bien des atouts : des paysages somptueux, une belle musique veloutée, des acteurs au jeu assez authentique, le traitement sobre de l’homosexualité entre deux cow-boys dans l’Amérique profonde des années 70. Et poutant, c’est la déception. Je ne suis pas submergée par l’enthousiasme et l’émotion qui furent quasi unanimes. L’histoire de Brokeback Mountain met un temps fou à se mettre en place et le film souffre vraiment de longueurs. On se sent davantage spectateur voire même un peu voyeur dans cette histoire d’amour impossible car le réalisateur aborde ce mélodrame de l’extérieur. J’aurais aimé des portraits psychologiques plus fouillés qui auraient davantage permis de s’impliquer. La toute fin du film est plus réussie car on entre enfin dans la pensée intérieure d’ Ennis Del Mar.
Note :
Lui :
En parvenant à combiner deux thèmes plutôt à la mode, le retour à la nature et l’homosexualité, le film s’est révélé être un très bon gibier pour les oscars… L’histoire est très simple, restant au niveau du mélodrame un peu trop appuyé. Les personnages sont, somme toute, assez peu développés. Le rythme est vraiment très lent. Si Le secret de Brokeback Mountain a rencontré un tel succès, cela signifie que l’histoire a du toucher un grand nombre de gens… Ce ne fut pas notre cas, non pas à cause de la forme mais plutôt à cause du fond qui me paraît un peu vide.
Note :
Acteurs: Heath Ledger, Jake Gyllenhaal, Randy Quaid, Michelle Williams
Voir la fiche du film et la filmographie de Ang Lee sur le site imdb.com.
Autre titre (Canada) :
Souvenirs de Brokeback Mountains
Voir les autres films de Ang Lee chroniqués sur ce blog…
je ne sais pas si quelqu’un lira ce commentaire si longtemps après la parution de cette critique, mais j’ai été si contente de la lire (la critique !) que je laisse quand meme un commentaire. Quand ce film est sorti et que je suis allé le voir j’ai eu l’impression d’etre toute seule à penser comme vous, je n’ai ressenti aucune émotion à part un vague ennui et je me suis inquiètée tellement les gens étaient dythirambiques !étais-je normale ? je vois maintenant que oui ! super!
Oui, oui, votre commentaire sera lu… car en fait un blog comme celui-ci a beaucoup plus de lecteurs sur les notes anciennes que sur les plus récentes.
Merci pour ce commentaire amusant 😉
je suis tout à fait d’accord avec vous… j’ai été aussi un génée de ne pas avoir été boulversée par le l’histoire ni vraiment par la fin d’ailleurs.
La finalité s’annonçait ainsi, disons que cela tombait sous le sens.
j’ai longtemps attendu avant de regarder le film que j’avais enregistré. Trés déçue car en le visionnant , la cassette s’est arrétée avant la fin du film.
Quelqu’un peut il m’en dire la suite à partir du moment où l’acteur apprend au téléphone, la mort de son ami.
par avance merci.
Ce film ne peux toucher que des personnes ayant eues une histoire d’amour problématique, ou des personnes en manque d’amour pour des raisons, disons, personnelles. L’histoire est très simple, banale, mais elle dégage une émotion surpuissante quand on perçoit son sens véritable. Ang Lee a volontairement fait un film classique, froid dans sa beauté, mais regardez bien chaque scène, elle vous raconte en filigranne une toute autre histoire, regardez bien, surtout les arrières plans. Et la morale de cette histoire nous laisse bien peu d’espoir d’une vie réellement voulue par chacun.
Je suis d’accord avec vous, ce n’est clairement pas un des meilleurs Ang Lee.
Je pense que les oscars ont recompense le « tour de force » d’avoir reussi un film comme celui-la dans l’Amerique de Bush…
Et bien… j’ai adoré.
L’histoire, le contexte (rural)… l’absence de voyeurisme (à part la scène d’amour dans la tente, mais bon… peut-être top explicite : on sait ce qui se passe sous la couette…).
J’ai notamment été bouleversé par la fin du film, la pudeur des personnages, celle d’Ennis en particulier, sa visite chez les parents de Jack après la mort de ce dernier, la pudeur qui se dégage de cette scène, exempte, elle, de tout voyeurisme, l’attitude du père, de la mère, tout en contrastes, en silences…
La scène finale, l’évolution de la relation d’Ennis avec sa fille (je pleure !), les dernières images sur la photographie de Jack, avec une note malgré tout positive… Je pleure encore… qu’est-ce qu’une vie, qu’en retient-on, une photographie jaunie et froissée sur la porte intérieure d’un placard en , dans une caravane minable ? Ennis… tout en pudeur, en retenue, être intraverti au possible, au contraire de Jack… Ennis qui craque enfin, en larmes, il a « raté sa vie »… qu’est-ce qu’une vie ratée, une vie réussie : un enfant, des souvenirs ? Nous sommes tous renvoyés ici à l’examen de notre propre parcours…
Je ne suis pas particulièrement progressiste, comme garçon (plus Ethan que Ennis, si vous voulez … The Searchers…) mais ce film m’a touché, m’a ouvert les yeux. Je me suis senti solidaire avec les deux personnages principaux, au-delà de cette histoire d’homosexualité d’ailleurs… car c’est un film sur le manque, l’acte manqué, l’exil (amoureux, géographique), l’absence de certitudes. Le thème abordé est en cela universel.
Un de mes films favoris. Le défunt Ledger aurait, à mon avis, mérité un Oscar pour sa performance.
Merci pour ce commentaire qui apporte une vision différente de la nôtre. Peut-être devrais-je revoir le film ? En dix ans, on a le temps d’évoluer…
Peut-être. Vous me tiendrez au courant de votre impression ?
Merci par avance.