Elle :
C’est au travers des yeux de Liam, un petit garçon souffrant de difficultés d’élocution quand il a peur, que Stephen Frears a choisi de filmer la décomposition d’une famille anglaise pauvre frappée par le chômage dans les années 30. Ce regard d’enfant témoigne des terreurs et des châtiments que l’éducation religieuse lui inflige, de la détresse de sa mère qui surmonte courageusement les obstacles, de sa jeune soeur embauchée par une riche famille juive qu’elle envie, de la dérive de son père qui s’engage chez les fascistes pour éradiquer les juifs et irlandais qui lui ont pris son argent et son travail. C’est avec intelligence et émotion que le réalisateur aborde les problèmes de la montée du nazisme et de l’antisémitisme, de la toute puissance de l’église sur ces pauvres âmes désespérées.
Note :
Lui :
Stephen Frears est vraiment un très grand cinéaste. Le film dépasse largement le cadre du thème social vu par les yeux d’un enfant. Il traite de plusieurs graves problèmes de l’Angleterre des années 30 et aussi celui de l’exclusion. Ce qui est remarquable, ce qui le singularise (car après tout, ce n’est pas un thème nouveau), c’est la force des sentiments qu’il parvient à faire passer, et aussi une authenticité assez rare. Stephen Frears réussit là un film poignant, sans jamais tomber dans les travers du genre. Tout au plus peut-on lui reprocher d’avoir forcé le trait sur l’anticléricalisme. Un beau film.
Note :
Acteurs: Ian Hart, Claire Hackett, Anthony Borrows
Voir la fiche du film et la filmographie de Stephen Frears sur le site imdb.com.
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