Elle :
Comédie dramatique basée sur un fait divers réel (c’est du moins ce qu’annonce le film). Un directeur commercial organise l’enlèvement de sa femme par deux malfrats afin de soutirer de l’argent à son beau-père. Malheureusement, cette machination vire au drame et s’enfonce dans l’horreur. Dans Fargo, les frères Coen ont cette particuliraté de camper des personnages ordinaires avec des tronches caricaturales, un langage simpliste et des comportements déréglés. On vire du loufoque à la tragédie qui glace le sang. On passe du chaud au froid tout comme les paysages désolés et enneigés du Middle West. Du beau travail !
Note :
Lui :
C’est avec plaisir que j’ai revu Fargo, ce petit bijou des frères Coen qui nous fait pénétrer en plein coeur de leur North Dakota. La galerie de personnages est assez extraordinaire et ils sont dépeints avec beaucoup d’humour. Il se dégage une simplicité et une force tranquille du personnage de la femme policière, tranquillité qui s’oppose vraiment à cette quasi démence des plans foireux incontrôlés de cet escroc, père de famille respectable. La mise en scène est parfaite. Remarquable.
Note :
Acteurs: William H. Macy, Steve Buscemi, Peter Stormare, Kristin Rudrüd
Voir la fiche du film et la filmographie de Joel Coen sur le site IMDB.
Voir les autres films des Frères Coen chroniqués sur ce blog…
Une perle que ce film!
Encore un scénario et un casting béton à mettre à l’actif des frères Cohen 🙂
Ce n’est pas moi qui vais médire de ce film… (Mais on peut préférer « Blood simple = Sang pour sans » des mêmes frères Coen)
On peut effectivement préférer Blood Simple, mais de peu.
Signalons que dans les bonus du DVD, on apprend de la bouche d’un des deux frères que le « tiré d’un fait divers réel » est en fait une intox.
Gasp… Donc ce n’est pas tiré d’un fait divers réel.
Merci de cette précision.
Répétons-le, les frères sont des grands Cinéastes! Et leurs scénarios n’ont d’importance que s’ils produisent des Images! Une fois, ils se sont écartés de cette loi et ont produit No Country for Old Man.
Ils ont récolté un prix, je me suis endormi à la fin…
Fargo est sans doute leur meilleur film.
En plus, filmer le blanc, d’un point de vue photo, c’est limite provoc’.
Du très très grand art.
J’ai énormément aimé ce film, l’écriture, le jeu des acteurs, la photographie, tout quoi. Sauf une chose que je n’ai pas apprécié du tout. Je ne comprends pas ce qu’amène l’intox d’entrée de dire que le film raconte des faits réels. Pourquoi cette espèce d’escroquerie intellectuelle, d’ailleurs démentie à la toute fin du générique de fin (mais qui regarde jusque là…): s’excuser par avance d’être capable d’imaginer ces horreurs? Titiller le voyeurisme du spectateur? On dirait un bobard enfantin…je trouve cette manipulation du spectateur pour le moins inélégante, très loin de celles, superbes, du Maître Alfred.
Les frères Coen ont tenté de s’expliquer sur ce point :
Il y a un style, ou un genre, à Hollywood que l’on appelle « True Story Movie » et les frères Coen voulaient installer le film dans ce genre. Ils ont une phrase pour se justifier : « Vous n’avez pas besoin de partir d’une histoire vraie pour faire un True Story Movie ». De cette affirmation un peu bizarre, je déduis qu’ils voulaient surtout s’attacher au style (plus que de faire croire).
Ils ajoutent aussi que certains éléments sont basés sur des histoires vraies (dont l’un des plus horribles d’ailleurs…)
Lu sur https://www.huffpost.com/entry/coen-brothers-fargo-true-story_n_56de2c53e4b0ffe6f8ea78c4
Merci de ce complément d’info, mais je ne retire rien de mon commentaire! Je trouve l’explication de Coen est un peu courte; ça me rappelle un peu (en nettement moins drôle) le canular d’Orson Welles en 1938.
On sait bien que les horreurs imaginées sont souvent dépassées par la réalité. A propos d’un des 2 éléments véridiques cités par l’auteur, je me souviens d’avoir lu il y a bien 40 ou 50 ans dans un Readers-Digest une de ces horribles histoires illustrant typiquement le battant américain: un bûcheron tombé dans un broyeur à troncs, le temps que son collègue coupe le moteur, il ne restait rien de ses deux jambes… et il s’en était sorti cul-de-jatte… pire que Fargo, non? Mais tellement moins romanesque…