Elle :
Comme toujours, Wong Kar-wai fait une mise en scène éblouissante et novatrice. Du jamais vu ailleurs. Ses personnages féminins sont splendides tout comme ses musiques. Toutefois, la forme visuelle et esthétique prend le pas sur le fond et génère de l’ennui. Il est bien difficile de se laisser happer par les aventures avortées de cet écrivain de science-fiction. Je me sens constamment maintenue à distance par cet esthétisme un peu maniéré et excessif.
Note :
Lui :
Sur le thème, très classique, d’un romancier qui repense aux femmes qu’il a aimées, Wong Kar-wai livre un film qui est tout sauf classique. Empreint de lyrisme et d’esthétisme, il fait la part belle à la forme, au détriment du récit qui apparaît assez déstructuré et même un peu abscons parfois. La forme, elle, est exubérante dans ses recherches artistiques et frise le maniérisme : les images sont vraiment superbes et Wong Kar-wai travaille ses cadrages, avec un partage de l’image assez étonnant et une utilisation assez poussée des champ-contrechamps. On retrouve aussi sa fascination pour les ralentis et accélérés et, bien entendu, son attrait pour ses actrices féminines qu’il met tout particulièrement en valeur. Tout serait parfait si l’on parvenait à s’intéresser à l’histoire car l’ensemble reste trop froid et peu communicatif en émotions. Son film est un beau spectacle pour les yeux, mais hélas juste un peu ennuyeux.
Note :
Acteurs: Tony Leung Chiu Wai, Gong Li, Faye Wong, Zhang Ziyi, Carina Lau
Voir la fiche du film et la filmographie de Wong Kar-wai sur le site IMDB.
Voir les autres films de Wong Kar-wai chroniqués sur ce blog…
Avez-vous vu In the Mood for Love?
Oui, et nous avions plutôt mieux aimé. Autant que je me souvienne (en fait, je ne m’en souviens pas vraiment mais je viens de relire ce que nous avions écrit… (je ne l’ai pas encore publié sur ce blog)), l’équilibre global esthétisme/scénario semblait plus réussi.
2046 est la suite..
affiche de Cannes, l’avez-vous vue? ..plan chaloupé de In the Mood, je crois…
On ne pouvait rêver plus jolie montée des marches, non?
C’est sûr que « In the mood… » est plus réussi, mais je suis d’accord avec vi : il faut l’avoir en mémoire pour apprécier 2046. Il y a dans ce second film une ambiance prenante. Ceci dit, les passages de SF m’ont plutôt ennuyée.
2046 est tout sauf une suite d’In the mood for love. Même si de nombreux plans sont les mêmes, que l’on retrouve certains personnages, 2046 n’est pas une suite, wng Kar Waï l’a bien fait entendre.