Titre original : « Far from Heaven »
Elle :
Une famille américaine idéale avec une épouse parfaite (Julianne Moore), un mari publiciste réputé (Dennis Quaid), deux beaux enfants, une belle maison. Quoi demander de plus ? Dès le début du film, on flotte dans le rêve américain des années 50. L’atmosphère aux couleurs chatoyantes de l’automne est irréelle comme dans un conte de fée et Julianne Moore est belle à mourir avec sa voix suave. Mais évidemment le vernis se fendille et les apparences trompeuses laissent place aux problèmes de couple, de voisinage, à la difficulté de vivre en harmonie avec les gens de couleurs. Todd Haynes aborde donc des thèmes tabous comme l’homosexualité, le racisme qui étaient montrés du doigt à cette époque. Il plaide pour le féminisme, l’égalité raciale, le libre choix de sa sexualité. Dans cette belle en scène, cette remise en cause du modèle de société américain engoncé dans ses principes et préjugés est percutante.
Note :
Lui :
Cette histoire m’a globalement paru trop artificielle pour pouvoir y adhérer un tant soit peu. Les images sont trop parfaites, tout comme la nature, les contrastes sont marqués, et cette famille parfaite va bien évidemment basculer et être mise au ban de la société… L’ensemble est trop convenu et agaçant dans sa mise en place.
Note :
Acteurs: Julianne Moore, Dennis Quaid
Voir la fiche du film et la filmographie de Todd Haynes sur le site IMDB.
Voir les autres films de Todd Haynes chroniqués sur ce blog…
Julianne Moore est vraiment une bonne actrice et elle le démontre une fois de plus dans ce film.
En ce qui me concerne,j’ai bien aimé mais sans plus.
Conte de Fée sans Fée ni Prince charmant ni Happy-end
C’est le remake, ou plutôt une variation-hommage de « Tout ce que le ciel permet » de Douglas Sirk, le paradis comme l’enfer, et que la chaîne arte vient de diffuser
Même si le film est de 2002 il se déroule comme son prédécesseur dans les fifties d’une petite ville moyenne américaine et en décalque le générique, panoramique de hauteur sur la ville lumineuse en automne…Too much
Le talentueux Todd Haynes en a repris le principe en poussant plus avant les situations puisque 50 ans ont passé entre les deux films permettant de mieux montrer ce qui n’était que suggéré alors, bien que le film de Sirk se permettait des avancées assez fortes pour l’époque
Ainsi l’héroine à la garde-robe impressionnante , ici plus jeune (Julianne Moore, qui a reçu de nombreux pris pour son interprétation) a des enfants plus jeunes aussi. Elle est mariée à un homme installé confortablement, alors que dans l’autre film elle est veuve. Leur jardinier est noir et veuf avec une petite fille qu’il élève seul. Le rêve bat son plein; on croit que c’est la vie. Mais voilà qu’on découvre que le mari a de forts penchants homosexuels (cachés) que le couple décide de traiter comme s’il s’agissait d’une maladie (honteuse) par des séances de psychothérapie et d’électrochocs
L’héroine vacille et éprouve de l’attirance pour son jardinier consolateur plus érudit et somme toute différent d’elle a bien des égards; ça fait jaser (on murmure dans la ville) et tout le bonheur de l’American way of life affiché au miroir (mirage de la vie) / grande et belle maison blanche et serviteurs noirs de ce couple modèle, se brise
Chacun dans sa boite
Todd Haynes et son chef op (Edward Lachman) reprennent l’esthétique du film de Sirk en la poussant encore plus loin avec des couleurs folles irréelles marquant les états psychologiques ou psychanalytiques des situations et sentiments. les harmonies de tons automnaux où les rues soudain sont bleutées, les intérieurs verts, les enseignes rouges, etc. traduisant les étapes à épreuves de ce conte détraqué
La musique du vétéran Elmer Bernstein reprend même les notes d’Une place au soleil
Je partage tout à fait le point de vue de Elle
Au cinéma on projette « Les 3 faces d’Eve » qui renvoie à la vie tout à coup bouleversée de l’héroine. « Une femme n’est jamais ce qu’elle parait; chacune d’elle a ses secrets »
Le film suit sa voie, son propos critique et sensible qu’aucune embûche ne fait dévier comme celle de ces mélos somptueux des studios hollywoodiens qui faisaient briller en vitrine les apparences et le conformisme pour mieux les dénoncer
Merci pour ce commentaire. Il faudrait que je revoie ce film car mon jugement me semble aujourd’hui à l’emporte-pièce…