28 mai 2025

Le Vampire noir (1953) de Román Viñoly Barreto

Titre original : « El vampiro negro »

Le Vampire noir (El vampiro negro)A Buenos-Aires, une chanteuse de cabaret aperçoit furtivement un homme dans une ruelle jeter le cadavre d’une fillette dans les égouts. Par peur du scandale, elle ne dit rien à la police qui manque cruellement d’indices pour traquer ce meurtrier en série…
Le Vampire noir est un film argentin réalisé par Román Viñoly Barreto. Bien que classé (à tort) dans les films d’horreur, il s’agit en réalité d’un remake non déclaré du chef d’œuvre de Fritz Lang M le Maudit (1931). L’histoire est très proche sans toutefois avoir la richesse de son modèle qui était un véritable portrait de l’Allemagne en pleine montée du nazisme. L’acteur qui interprète le tueur a un petit air de Peter Lorre et siffle même le même air (Dans l’antre du roi de la montagne, extrait de Perr Gynt de Grieg). Même s’il manque d’intensité dans son interprétation, le film a d’indéniables qualités, ne serait-ce que sur le plan de la photographie avec des éclairages nocturnes travaillés et des scènes dans les égouts qui ne sont pas sans rappeler Le Troisième homme de Carol Reed (1949). Les tentatives d’enrichir le scénario avec le personnage du procureur et de sa femme infirme ne sont pas hélas totalement abouties. Le film est plus qu’une curiosité, il vaut la peine d’être découvert. Quasiment inédit en France, il est récemment sorti en version restaurée.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Olga Zubarry, Roberto Escalada, Nelly Panizza, Mariano Vidal Molina, Nathán Pinzón
Voir la fiche du film et la filmographie de Román Viñoly Barreto sur le site IMDB.

Voir les autres films de Román Viñoly Barreto chroniqués sur ce blog…

Gogó et Nathán Pinzón dans Le Vampire noir (El vampiro negro) de Román Viñoly Barreto.
Roberto Escalada et Gloria Castilla dans Le Vampire noir (El vampiro negro) de Román Viñoly Barreto.

22 février 2025

Que la bête meure (1952) de Román Viñoly Barreto

Titre original : « La bestia debe morir »

Que la bête meure (La bestia debe morir)Le jour de ses quarante ans, un auteur de romans policiers perd son jeune fils, renversé par un chauffard qui a pris la fuite. Après un bref séjour dans une maison de repos, il va tout mettre en œuvre pour retrouver le meurtrier…
Avant d’être magistralement adapté par Claude Chabrol en 1969, le roman de Nicholas Blake (pseudonyme du poète britannique Cecil Day-Lewis) Que la bête meure avait déjà été porté à l’écran par l’argentin Román Viñoly Barreto en 1952. Hélas, cette première version n’était pas sortie en France et, même, n’avait que peu franchi les frontières de son pays d’origine. C’est un vrai bonheur de pouvoir le voir aujourd’hui, après restauration. La construction est totalement différente : la narration passe en flash-back après une bonne vingtaine de minutes (la transition n’est d’ailleurs pas très nette) pour nous révéler toute une histoire dont nous connaissons déjà l’issue. Malgré cela, le récit reste étonnamment puissant par la force de ses personnages. Comme chez Chabrol, c’est un portrait mordant de la bourgeoisie mais c’est aussi une réflexion sur le bien et le mal que la citation tirée de l’Ecclésiaste, montrée au début et à la fin du film, éclaire sous un jour fataliste (« La bête doit mourir mais l’homme bon aussi, les destins sont les mêmes… »). Belle photographie en noir et blanc. L’interprétation est adéquate. L’actrice d’origine roumaine Laura Hidalgo, louée à l’époque pour sa beauté et comparée à Hedy Lamarr, n’a que peu tourné. Cette première adaptation vaut la peine d’être découverte.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs : Narciso Ibáñez Menta, Laura Hidalgo, Guillermo Battaglia,
Voir la fiche du film et la filmographie de Román Viñoly Barreto sur le site imdb.com.

Remarque :
• L’argentin Román Viñoly Barreto a réalisé 26 longs métrages entre 1947 et 1965.

Laura Hidalgo et Narciso Ibáñez Menta dans Que la bête meure (La bestia debe morir) de Román Viñoly Barreto.
Guillermo Battaglia (« la bête », au centre) dans Que la bête meure (La bestia debe morir) de Román Viñoly Barreto.

Autre adaptation :
Que la bête meure de Claude Chabrol (1969) avec Jean Yanne et Michel Duchaussoy.