23 janvier 2007

Forty shades of blue (2005) de Ira Sachs

Forty shades of blue Elle :
Un beau film émouvant, primé au festival de Sundance et porté par la fragilité, la grâce de Diana  Korzon. Elle interprète le rôle d’une jeune femme russe exilée à Memphis aux côtés d’un mari producteur irascible et vulgaire (sauf avec elle toutefois). Avec sobriété et délicatesse, le réalisateur dépeint le déracinement, la sensation de ne pas être à sa place, la dépendance à l’argent. Une musique envoûtante et éthérée enveloppe tout le film d’une atmosphère un peu suspendue comme si cette belle jeune femme n’était que de passage dans ce monde un peu fruste. Va-t-elle oser reprendre sa liberté ?
Note : 5 étoiles

Lui :
Une jeune femme d’origine russe vit avec un producteur de musique à Memphis. Elle est blonde, jolie, fragile ;  lui est deux fois plus âgé et un peu rustre… Ce qui est remarquable dans ce film d’Ira Sachs, c’est qu’il porte en lui toute cette fragilité, nous propulsant dans la peau de cette jeune femme si frêle qu’elle semble toujours être sur le point de se disloquer, autant physiquement que moralement. Il en est de même de la situation et de la nature des rapports des principaux personnages entre eux : tout semble comme en équilibre, suspendu au dessus du vide, prêt à basculer et à se briser en milles morceaux. Il est assez rare de voir un film faire ainsi un ensemble parfait avec son sujet.
Note : 5 étoiles

Acteurs:  Dina Korzun, Rip Torn, Darren E. Burrows
Voir la fiche du film et la filmographie de Ira Sachs sur le site IMDB.

21 janvier 2007

La vérité nue (2005) de Atom Egoyan

Titre original : « Where the truth lies »

La vérité nueElle :
(Abandon)
Note : pas d'étoiles

Lui :
Après une mise en place un peu confuse et précipitée, ce film policier d’Atom Egoyan parvient à s’imposer de plus en plus sûrement à mesure qu’avance l’enquête de la jeune journaliste. Le fait que la scène se passe dans le milieu de la télévision des années 50 n’a que peu d’importance ; il s’agit plus d’un film policier pur, où la notion de mensonge a une certaine importance et pour lequel le réalisateur a visiblement décidé de soigner l’emballage. Une fois finie l’utilisation d’un voile blanc un peu irritant au début, l’image est assez satinée et les mouvements de caméra amples et doux ce qui donne un caractère soyeux à l’ensemble. Un scénario plus solide aurait certainement propulsé le film beaucoup plus haut, car le dénouement, la « vérité nue », est un peu décevante. Après un début difficile, Alison Lohman parvient à magnifiquement imposer son personnage et devient le pivot central du film, réalisant ainsi une convaincante prestation.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Alison Lohman, Kevin Bacon, Colin Firth
Voir la fiche du film et la filmographie de Atom Egoyan sur le site imdb.com.

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20 janvier 2007

La ravisseuse (2005) d’ Antoine Santana

La ravisseuseElle :
Malgré quelques maladresses dans la mise en scène et le jeu des acteurs, c’est un regard intéressant sur le statut de la femme dans une famille bourgeoise du 19ème siècle. Les femmes sont destinées au mariage, à faire des enfants, à tenir leur intérieur et obéir à leur mari. Le réalisateur évoque la misère et le problème des nourrices qui sont obligées d’abandonner leur propre bébé pour nourrir les enfants des bourgeois. Isild Le Besco aux cotés d’Emilie Dequenne est lumineuse et émouvante. Ces deux très jeunes femmes au destin tout tracé et au milieu social très différents se retrouvent dans leurs émois de jeune fille, leur désir de liberté et d’émancipation.
Note : 3 étoiles

Lui :
Dans cette histoire de jeune nourrice parachutée au sein d’un jeune couple bourgeois du XIXe siècle, Antoine Santana s’est surtout intéressé à la relation qui se noue entre les deux jeunes filles. Bien que tout les sépare sur le plan de l’échelle sociale, elles ont les mêmes désirs, les mêmes aspirations si difficiles à exprimer dans le carcan du milieu bourgeois de cette époque. Il  s’agit presque d’un huis clos. Le réalisateur parvient bien à installer un climat un peu étrange, presque ambigu, formidablement magnifié par le jeu délicat d’Isild Le Besco, actrice qui a vraiment une forte présence, et aussi par une photographie dans des lumières assez naturelles. Le choix du titre du film est tout de même un peu étonnant dans le sens où il nous donne à l’avance le dénouement, mais laisse supposer que le réalisateur a voulu surtout montrer les raisons qui amènent cette jeune fille à cet acte ultime. C’est un film assez délicat qui a malheureusement été jugé rapidement par la critique comme trop académique.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Isild Le Besco, Émilie Dequenne, Grégoire Colin, Anémone, Frédéric Pierrot
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18 janvier 2007

Le temps qui reste (2005) de François Ozon

Le temps qui resteElle :
Un film court et intense sur la quête d’un jeune homme de 31 ans qui s’apprête à mourir d’un cancer d’ici quelques semaines. Melvil Poupaud interprète ce photographe avec émotion et sobriété. Du monde factice de la mode, il revient peu à peu vers son passé, se débarrasse de son ancienne peau pour revêtir celle d’un condamné qui garde son secret de mort pour lui, essaie de réparer ses excès vis-à-vis de ses proches, retrouve sa grand-mère elle aussi proche de la mort, cherche à laisser des traces. Une quête spirituelle émouvante dans laquelle cet homme essaie de goûter les petits bonheurs minuscules de la vie. François Ozon parvient à faire passer son message de vie. Il ne donne pas une vision morbide de ce cheminement vers la mort.
Note : 4 étoiles

Lui :
Apprenant subitement qu’il ne lui reste que quelques semaines à vivre, un photographe se retourne sur lui-même et cherche à retrouver des notions fondamentales de vie : l’amour, les proches, les petits plaisirs simples, laisser une trace, tout ce qu’il avait un peu laissé de côté jusqu’à présent. François Ozon réussit à faire un film presque minimaliste, avec peu de paroles et sans trop charger le côté émotionnel qui est presque absent, sauf dans la scène avec sa grand-mère. Son personnage principal choisit de faire seul cette recherche de l’essentiel. On ne peut qu’être ému par l’interprétation sobre de Melvin Poupaud.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Melvil Poupaud, Jeanne Moreau, Valeria Bruni Tedeschi
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17 janvier 2007

Kirikou et les bêtes sauvages (2005) de Michel Ocelot et Bénédicte Galup

Kirikou et les bêtes sauvagesElle :
(pas vu)

Lui :
Ce nouveau volet des aventures de Kirikou n’est pas vraiment la suite du premier film d’animation sorti en 1998 mais plutôt quelques histoires en marge de celui-ci. Si l’ensemble paraît nettement plus décousu, ce film parvient à garder une grande fraîcheur dans ces petites histoires qu’il raconte, à tel point que cela est presque regardable avec plaisir par les adultes… mais le cœur de cible reste tout de même le tout petit n’enfant. L’animation n’est pas le point fort mais le dessin, avec ses lignes pures et claires, contribuent à rendre l’ensemble attachant.
Note : 3 étoiles

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16 janvier 2007

Crazy kung-Fu (2005) de Stephen Chow

Titre original : « Kung fu »

Crazy Kung-FuElle :
(pas vu)

Lui :
Le kung-fu permet à Stephen Chow de faire un film totalement débridé et loufoque où il pousse très loin la satire. Les effets sont toujours plus ou moins basés sur des gens d’apparence simple ou modeste qui ont des talents et des pouvoirs cachés. Les combats sont assez extravagants et font montre de virtuosité et de grande précision technique. Beaucoup d’humour, pas d’hémoglobine, l’esprit est celui de la bande dessinée ou même du dessin animé (la scène de la poursuite est un petit bijou). Les clins d’œil sont nombreux, allant de la comédie musicale à Tarantino en passant par Kubrick. Un film de divertissement pur qui fait passer un bon moment.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Stephen Chow, Xiaogang Feng, Wah Yuen
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11 janvier 2007

Tenja (2005) de Hassan Legzouli

TenjaElle :
Un road-movie émouvant et incongru pour Nordine, ce marocain émigré qui remonte à la source de ses racines en ramenant le cercueil de son père dans son village natal. Hassan Legzouli filme ce voyage initiatique avec une grande sobriété, beauté et émotion. Il nous propose des rencontres étonnantes et pleines de tendresse tout au long du chemin celle de ce marocain lunaire ou de cette jeune femme mal à l’aise dans son pays. Dans le même temps, il nous fait découvrir le Maroc des grands espaces et du grand Atlas avec ses paysages somptueux. Roschdy Zem et Aure Atika portent le film avec délicatesse et vérité.
Note : 4 étoiles

Lui :
Tenja est à la fois un film sobre mais assez riche, un peu à l’image de son personnage principal qui fait, non sans réticence, un retour forcé aux sources de sa famille jusqu’à un minuscule village dans les montagnes du Maroc. La réussite du film doit beaucoup à son acteur principal, Roschdy Zem, un acteur qui dégage une forte présence à l’écran tout en ayant un jeu assez retenu. Face à lui, Aure Atika montre les mêmes qualités pour interpréter cette jeune marocaine moderne. Pour son premier long métrage, Hassan Legzouli sait éviter tout excès de dramatisation ou d’ostentation. Un film simple, qui ne fera sans doute pas de bruit, mais qui est chargé de sentiments.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Roschdy Zem, Aure Atika, Abdou El Mesnaoui
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11 janvier 2007

Star Wars : épisode III – La revanche des Sith (2005) de George Lucas

Titre original : « Star Wars: Episode III – Revenge of the Sith »

Episode III - La revanche des sith Elle :
(pas vu)

Lui :
Ce troisième épisode constitue le dernier chaînon manquant à la saga des six Star Wars. C’est assez amusant de voir comment les morceaux se recollent avec l’épisode 4, le premier qui fut tourné en 1977, même si l’on peut être un peu déçu. De la même façon que pour l’épisode précédent, la magie a un peu disparu… Deviendrait-on un peu blasé de ces vastes cités dont le ciel est sillonné sans cesse de vaisseaux ? Sans doute. Mais surtout il manque quelques scènes fortes ; il y a un peu beaucoup de combats au sabre, qui ne peuvent nous faire frémir puisque que l’on connaît l’issue à l’avance. D’ailleurs, on ne sait plus pour qui nous devons vibrer puisque le héros d’hier est en train de devenir le méchant de demain. L’émotion et le rêve, qui ont fait le succès de Star Wars, sont donc un peu trop absents de cet épisode chargé de faire la jointure.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Ewan McGregor, Natalie Portman, Hayden Christensen, Ian McDiarmid, Samuel L. Jackson
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8 janvier 2007

Ma vie en l’air (2005) de Rémi Bezançon

Ma vie en l’airElle :
(pas vu)

Lui :
Certes le thème n’est pas neuf, une comédie autour d’un trentenaire qui ne veut pas grandir, mais Rémi Bezançon réussit à faire un film qui ne manque pas de charme. Son histoire est amusante et il sait la filmer avec une certaine délicatesse, sans jamais grossir le trait, à l’image de cet humour parsemé par petites touches dans les dialogues ou les situations. Le film repose aussi beaucoup sur Vincent Elbaz, qui trouve sans problème son personnage, un Vincent Elbaz assez enjôleur, sorte de Hugh Grant à la française. Marion Cotillard a un jeu un peu plus retenu mais charme avec son sourire. L’ensemble est amusant et léger, peut-être trop léger aux yeux de certains mais c’est une comédie, une séduisante comédie à la française dont les ingrédients sont parfaitement dosés et qui profite d’une mise en scène  particulièrement soignée.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Vincent Elbaz, Gilles Lelouche, Marion Cotillard, Didier Bezace, Elsa Kikoïne, Tom Novembre
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5 janvier 2007

L’enfant (2005) de Jean-Pierre et Luc Dardenne

L'enfantElle :
Les frères Dardenne nous entraînent dans une dérive pathétique avec un bébé échoué dans les bras d’un jeune couple à peine sorti de l’enfance. Un film réaliste social émouvant. Des êtres en marge sans aucun référent parental qui vivent au jour le jour. Petites combines mais aussi choses irréparables pour ce père interprété magistralement par Jérémie Rénier, l’acteur fétiche des Frères Dardenne. Le film monte progressivement en intensité dramatique avec une incroyable course poursuite qui renforce cette idée de lente plongée vers le néant. Quelques étincelles de bonheur éphémère, d’espoir et de pardon pour ce couple qui s’aime malgré tout mais qui ne choisit pas toujours les bons moyens pour s’en sortir. Un film fort devant lequel il est difficile de rester insensible.
Note : 5 étoiles

Lui :
N’étant pas toujours un grand amateur des films des frères Dardenne (étant plus gêné sur le plan de la forme que sur le fond), je dois bien avouer eu quelques craintes avant de voir « L’enfant ». Mais la forme ici est plus posée : nul besoin de mettre une caméra à l’épaule très près des personnages pour exprimer leur rage car le personnage central n’en a pas. Bruno vit à l’instant présent, il prend et il jette, jouissant de chaque parcelle de petits bonheurs dès qu’il le peut. Il est toujours un enfant, incapable de vraiment se représenter le changement que lui impose l’arrivée du nouveau-né de Sonia. Sans excès, le scénario joue habilement avec le cercle vicieux dans lequel s’enferme Bruno avec ses dangereuses petites combines, tout en lui laissant toutes les portes ouvertes : il a le choix mais ne le sait pas forcément. Les frères Dardenne utilisent leur camera de façon extrêmement riche, alternant les plans larges avec des séquences serrées plus dynamiques, toujours au service des personnages qui ont ainsi beaucoup de force. Tout en étant particulièrement puissant, le film n’a pas (du moins à mes yeux) l’austérité de certains de leurs films précédents.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jérémie Renier, Déborah François
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