Titre original : « Arsenic and old lace »
Elle :
C’est toujours un grand plaisir de revoir ce film de Frank Capra, une petite merveille d’humour souvent délirant où Cary Grant fait tout un jeu de mimiques pour notre plus grand plaisir.
Note :
Lui :
Rendant visite à ses vieilles tantes pour leur annoncer son mariage, un célèbre critique new-yorkais découvre un cadavre dans un meuble du salon. Ce n’est pourtant que la première surprise de la journée qui va être passablement mouvementée… Arsenic et vieilles dentelles est une comédie d’humour noir adaptée d’une pièce de Joseph Kesselring jouée à Broadway. La pièce et le film eurent tous deux un énorme succès populaire ; il est assez étonnant qu’une telle comédie assez macabre eut un tel succès en pleine période de guerre car on y rit de la mort et des cadavres. L’histoire est complètement farfelue et joue la carte de la surenchère. Cary Grant surjoue à l’extrême, avec moult mimiques et regards écarquillés (1). Les personnages sont très typés et l’enchaînement des évènements tourne presque au délire. Cette exagération peut gêner (2) mais il suffit de se laisser aller. Tous les seconds rôles sont excellents (3). Arsenic et vieilles dentelles est un petit bijou d’humour noir.
Note :
Acteurs: Cary Grant, Priscilla Lane, Raymond Massey, Peter Lorre, Josephine Hull, Jean Adair, Jack Carson, John Alexander, Edward Everett Horton
Voir la fiche du film et la filmographie de Frank Capra sur le site IMDB.
Voir les autres films de Frank Capra chroniqués sur ce blog…
(1) C’est dans Arsenic et Vieilles Dentelles que Cary Grant joue le plus avec ses étonnements aux yeux ronds et la technique de l’étonnement en deux temps, dite du « double take » : Cary Grant ouvre négligemment un coffre en bois, le referme et tout à coup réalise ce qu’il vient de voir. Il écarquille les yeux et ré-ouvre la coffre pour mieux regarder et là manifeste un étonnement encore plus fort.
(2) Le film est souvent méprisé ou, dans le meilleur des cas, ignoré par les cinéphiles. Certes il est assez différent des autres films de Capra, il a été tourné assez vite (en 1941) et ce n’est pas un film qui a marqué le cinéma… mais ce n’est pas une raison pour bouder notre plaisir!
(3) A noter que c’est Raymond Massey qui interprète le frère qui ressemble à Boris Karloff. Dans la pièce, Boris Karloff tenait lui-même le rôle. Josephine Hull et Jean Adair jouaient déjà les deux tantes dans la pièce.
I’m not a Brewster !!!!!
A noter que Cary Grant a jugé son interprétation dans ce film déplorable. Je ne peux que lui donner tort car si il surjoue à l’extrême, il est excellent et hilarant à souhait.
En disant cela, Cary Grant portait un jugement d’acteur sur son jeu d’acteur.
C’est sûr qu’il ne donne pas dans la nuance et que son jeu est excessif, mais c’est cela qui fait le charme du film…
Bonjour ! Et bonne année !
J’attendais de pouvoir analyser une de vos chroniques pour vous le souhaiter, mais tous les derniers films que vous avez analysés sont inconnus de moi. Ce qui ne veut pas dire qu’ils le resteront 😉
Bref, ce titre sonne bien à mes oreilles, mais j’ignorais qu’il s’agissait d’un film drôle. J’y voyais plutôt un policier à la Agatha Christie. Tout faux, Martin ! Jugement à revoir et film… à voir, donc.
Enfin voilà, tout ça pour dire « bonne année à vous deux ! » et vous remercier, encore une fois, de nous aider à aimer le(s) cinéma(s).
A bientôt !
Bonne année Martin…
Oui, non seulement Arsenic… est un film drôle mais (à mes yeux) c’est l’un des plus drôle qui soit. Il y a bien un fond d’intrigue policière, mais c’est complètement farfelu, il ne faut pas trop compter y croire une seule seconde. C’est plutôt du Grand Guignol.
Il faut le voir !
Bonne Année, Martin et merci de votre fidélité 😉 Je suis passablement absente en ce moment mais c’est pour mieux revenir, enfin j’espère;-)
Cary Grant en fait des tonnes. Ce qui rend ce film assez pénible à regarder à chaque fois qu’il est à l’écran.
Un film surcoté.
Je comprends que le jeu excessif et outrancier de Cary Grant puisse gêner certains spectateurs. J’avoue qu’au début cela m’a choqué — d’autant que les autres acteurs sont beaucoup moins outranciers (les deux tantes, en particulier, sont remarquables !). Mais ce jeu permet aussi de structurer la dimension burlesque de cette farce (car c’est une farce), et il en fallait bien un qui se dévoue pour cela ;-). Et puis, bon, le spectateur s’habitue peu à peu aux différents personnages, y compris à celui surjoué par Cary Grant, non ?
Ce film est daté de 1944, alors qu’il est sorti en 1941. Je l’ai vu PERSONNELLEMENT, en 1941 dans un cinéma de Montluçon, en zone non-occupée par les allemands tandis que le gouvernement de Vichy avait des relations avec les Etats-unis qui n’étaient pas encore en guerre. J’y ai vu à la même époque Le signe de Zorro avec Tyrone Power, ma découverte de Zorro.
Ah, voilà qui est étonnant ! Je dois vous avouer que ma première réaction a été de penser que non… mais ce n’est pas impossible, en effet!
Le film a bien été tourné en 1941 mais la date de sortie aux Etats-Unis est le 1er septembre 1944 (la critique dans le New York Times date du 2 septembre 1944). La date de sortie officielle en France serait le 20 décembre 1946.
La Warner a en effet attendu la fin des représentations à Broadway (janvier 1941 – juin 1944) pour le sortir.
Certaines copies auraient-elles été envoyées à l’étranger un peu prématurément ? Les distributeurs français auraient-ils préparé la version française et l’auraient diffusée sans savoir qu’il était trop tôt (ou bien pour tester le public) ? Ce n’est pas impossible… et vos souvenirs indiqueraient que oui.
C’est, en tous cas, très étonnant !
Merci pour ce souvenir.