Titre original : « The Bourne ultimatum »
Lui :
Troisième volet de l’histoire de l’agent Jason Bourne, La Vengeance dans la Peau est une réelle épreuve pour les spectateurs qui, comme moi, ont du mal avec les caméras à l’épaule. Paul Greengrass pousse ici le principe à l’extrême en associant une caméra parkinsonienne à un montage trépidant où les plans descendent couramment en dessous de la seconde. Evidemment une telle construction ne permet pas vraiment d’exposer un récit et le scénario n’est donc qu’une chasse à l’homme, plus haletante que passionnante. Personnellement, je reste perplexe face au succès populaire de ce film : s’il reflète un tant soit peu l’avenir du cinéma, c’est inquiétant. Ce n’est plus vraiment un film, c’est de la bouillie d’images.
Note :
Acteurs: Matt Damon, Joan Allen, Julia Stiles, David Strathairn, Scott Glenn
Voir la fiche du film et la filmographie de Paul Greengrass sur le site IMDB.
Voir les autres films de Paul Greengrass chroniqués sur ce blog…
Lire nos commentaires sur La Mémoire dans la Peau et sur La Mort dans la Peau
De la bouillie? Je pense au contraire qu’on va vers une épure, ayant revu les trois films récemment, le premier que j’avais beaucoup aimé à sa sortie pour sa façon de renouveler le film d’action, paraît nettement plus conventionnel. Les Bournes, c’est un peu comme le Boléro de Ravel, on reprend le même thème à chaque fois plus fort que dans l’opus précédent.
Sauf erreur de ma part, Greengrass a utilisé les mêmes effets dans Vol 97, où je trouve que cette manière de tourner colle particulièrement bien à l’action.
Je n’ai pas vu la trilogie des Jason Bourne. J’ai une question, vu que votre appréciation décline au fil des épisodes: le premier peut-il être vu indépendamment des deux autres ? Ou bien reste-t-on sur sa faim en se « contentant » de celui-là ?
Le premier volet est le seul qui ait un scénario élaboré (c’est une adaptation d’un roman de Ludlum). Les 2 et 3 sont des chasses à l’homme, ce ne sont pas vraiment des suites à proprement parler.
Nous n’avons pas vu le meme film…ce troisième volet peut surprendre par la caractere virtuose de sa photo et la nervosité de sa mise en scéne, tres maitrisée au contraire de votre avis . C’est au final un film interessant aussi parce qu’il est sans happy end véritable et donne du monde une vision brutale, triste et désenchantée…Ce qui me semble hautement juste, à vrai dire…et assez rare dans les productions américaines depuis les années 70.
Bouillie d’images ? certainement pas …votre jugement me rappelle celui des critiques academiques du XIX sur les impressionnistes.
On peut ne pas apprécier le montage ou les prises de vue caméra à l’épaule, mais de là à dire que c’est de la bouillie ou qu’il n’y a pas de scénario … ou encore qu’ils ne se suivent pas … Dans une rédaction (au collège), ce serait un zéro pointé pour contresens!
Je viens de revoir les 3 épisodes en DVD … en VO et sans oublier les extras 🙂
1 – L’épisode 3 commence à la seconde même ou le 2 finit! (on ne peut pas faire plus « suite » que cela). Et le 2 se situe 18 mois après le 1er (c’est même précisé dans le film)
2 – L’absence de scénario? Du 1 au 3, J. Bourne est à la recherche de son identité. Et si il y a adaptation on retrouve les éléments principaux de Ludlum: Perte de mémoire et complot. Et ces 2 éléments initiés dans le 1er épisode trouvent leur explication dans le 3ème.
3 – Des plans « seconde et un film « caméra à l’épaule »?: Si vous aviez jeté un coup d’oeil sur les extras, vous auriez noté les « trouvailles » utilisées par Greengrass dans le 2 et le 3. Alors oui, peut être que le résultat donne cette impression! Mais c’est le genre, non.
Et je trouve que ces trouvailles « rajeunissent » le genre. Regardez le dernier James Bond après le Bourne 3 et vous le trouverez trop … convenu et aseptisé. Quand au scénario …
Merci pour tous ces arguments (même si je ne suis pas très convaincu…)
Le problème du scénario, fourni ou pas fourni, me paraît secondaire. Si j’ai un rejet au niveau de ce film, c’est essentiellement sur deux points :
1. Les mouvements outranciers de caméra, le terme de « caméra à l’épaule » n’est même plus approprié, on est au delà… (sur ce point, je me demande si le fait que de plus en plus de personnes regardent un film sur un petit écran n’a pas une incidence sur le niveau d’acceptation (d’acceptitude?) de ces mouvements désordonnés)
2. Le montage ultra speed de plans durant entre 0,5 et 2 secondes. Ce ne sont plus des plans, ce sont des flashs,… un peu à la manière des clips. C’est d’ailleurs ce point en particulier que je trouve le plus inquiétant (surtout quand j’entends l’argument « cela rajeunit le genre »). Si le cinéma va dans ce sens, on ne va pas rigoler tous les jours…
Je vous en prie 😉
En ce qui concerne cette façon de tourner, je ne chercher pas à en faire l’apologie (les points 1, 2 et 3 ne sont pas des arguments que j’ai développés, mais des faits que j’ai exposés. Il suffit de revoir et les films et les extras pour le vérifier).
Et si je n’aspire pas -ou pas plus que vous- à ce que « Le » cinéma (tout le cinéma) aille dans « ce » sens, je dois dire que « Ce » genre de cinéma utilise « ces » techniques ne me dérange pas, au contraire.
Tout comme le fait d’avoir vu ces films en DVD, ne signifie pas « petit écran ». « Home cinéma » + projecteur = Grandes sensations. Et quand en plus les films sont tournés de cette manière, alors on a vraiment la sensation d’être dans l’histoire.
Et n’est-ce pas l’essentiel?