Le lieutenant de police Frank Bullitt est chargé par un sénateur de protéger un témoin prêt à témoigner contre la Mafia pendant un week-end…
Bullitt est un film que tout le monde connaît pour sa scène centrale de 10 minutes, une poursuite automobile qui a révolutionné le genre. Depuis ses tous débuts, le cinéma a bien moult fois montré des courses-poursuites motorisées de toutes natures mais jamais de façon si spectaculaire. Utilisant avec une certaine maestria la topologie si particulière de San Francisco, l’anglais Peter Yates transforme les bolides en animaux qui bondissent et rugissent de leurs huit cylindres. Il multiplie les angles de vue, adoptant même une vision subjective qui donne des haut-le-cœur dans les descentes, avec un montage particulièrement efficace. Toute cette scène fut tournée sans trucage, sur les lieux réels, comme le restant du film qui offre cependant beaucoup moins d’intérêt. L’histoire n’est guère passionnante. Si Peter Yates sait créer de belles images, avec un certain style d’ailleurs (on le voit dès le générique), il se révèle totalement incapable de donner la moindre épaisseur à ses personnages. Il se contente de les filmer, in situ, parfois au plus près de leur quotidien, dans un esprit presque Nouvelle vague ! Gros succès commercial.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Steve McQueen, Robert Vaughn, Jacqueline Bisset, Don Gordon, Robert Duvall
Voir la fiche du film et la filmographie de Peter Yates sur le site IMDB.
Course-poursuite dans les rues de San Francisco dans Bullitt de Peter Yates.
Steve McQueen pilote lui-même dans certaines scènes de Bullitt de Peter Yates, mais pas toutes. On peut le remarquer à la position du rétroviseur : quand il est plus haut et ne montre rien, c’est Bud Ekins qui pilote. Les vitesses réelles ont été jusqu’à 170 km/h. Pour en savoir plus sur les voitures…
Vous avez raison sur le fait que le film ne vaut quasiment que pour la poursuite en voiture. L’intrigue n’est pas d’une simplicite exemplaire.
Le producteur Philip d’Antoni placait d’ailleurs une poursuite en voitures dans tous ses films suivants, celle tout aussi celebre de « French Connection » et dans « Police puissante 7 », ces deux dernieres etant a New York.
Vous mentionnez le generique mais vous avez oublie de preciser qu’il est signe Pablo Ferro, qui avait egalement signe les generiques de « Docteur Folamour » avec son lettrage si particulier et celui memorable tout en split-screen de « L’affaire Thomas Crown », le premier, le vrai, l’authentique avec Steve McQueen et Faye Dunaway.
Finalement, vous auriez pu mentionner egalement l’excellente musique de Lalo Schiffrin, j’adore le theme jazzy qui precede la poursuite.
Diantre ! Je ne savais pas que le générique était signé Pablo Ferro ! Pas étonnant que je l’ai trouvé bien. Bizarrement, il n’est pas crédité au générique.
Pablo Ferro est effectivement l’un des plus grands créateurs de génériques, il fait partie des dignes successeurs de Soul Bass. Il est d’ailleurs dommage que l’on ne consacre pas plus d’attention aux génériques. Il y a bien un livre qui est sorti il y a 3-4 ans aux éditions La Martinière, très beau livre et très intéressant mais je trouve qu’il est trop centré sur le cinéma français (beaucoup de films Gaumont). Ceci dit, faire un tel livre doit être compliqué à cause des droits…
C’est etonnant, je suis certain que Pablo Ferro est credite au generique du debut. Je viens de verifier sur IMDB et effectivement, il est precise qu’il ne l’est pas comme pour « L’affaire Thomas Crown » d’ailleurs. C’est curieux qu’ils ecrivent cela parce que ce sont des informations que j’ai commencees a retenir lorsque je revoyais plus attentivement les films que j’aimais et bien avant qu’IMDB et Wikipedia existent.
Bizarre autant qu’etrange tout cela.
Vous avez raison ! Je viens de vérifier :
« Titles by Pablo Ferro, Films » figure bien au générique du début (juste au moment où il se passe quelque chose de fort à l’image ceci dit…)
IMDB se trompe (et moi aussi par la même occasion).
Pas vraiment d’accord avec vous. J’ai du voir Bullitt une dizaine de fois, et je ne m’en lasse pas. Il repose sur l’interprétation sans faille de Steve McQueen, mais les seconds rôles aussi sont excellent, comme Don Gordon ou Robert Vaughn, en politicien cynique. La fameuse course poursuite (10 minutes et 53 secondes exactement) des Ford Mustang avec les ronflements des V8 sous pression et les crissements des pneus reste un morceau d’anthologie… souvent imité, jamais égalé, comme dans LE MARGINAL, avec Belmondo ou encore comme vous le mentionnez la fameuse poursuite de FRENCH CONNECTION. C’est un des plus gros succès de l’année 1968.
La poursuite finale dans l’aéroport est aussi à couper le souffle. Quelques lenteurs au début, ensuite le film trouve son rythme, magnifiquement bercé par la musique de Schiffrin. Près de 50 ans après, il n’a pas pris une ride, mais curieusement, pas de remake en vue…