Titre original : « I Am Legend »
Le docteur Robert Neville, officier de l’armée des États-Unis, est le seul survivant d’une pandémie. Le jour, il erre dans les rues désertes de New York chassant les animaux, la nuit il se barricade dans sa maison pour rester hors d’atteinte d’humains mutants…
Le classique de la littérature de science-fiction de Richard Matheson, Je suis une légende, ferait-il partie de ces romans inadaptables à l’écran ? Cette troisième tentative n’est guère plus intéressante que les deux premières. L’accent est une fois encore mis sur l’effroi engendré par les créatures alors que le roman est une réflexion sur la monstruosité, l’anormalité et le renversement possible de ces notions. Rien de tout cela dans ce film qui se réduit à une bataille contre des mutants avec effets spéciaux réglementaires. Le dénouement et la signification-même du titre ont été modifiés pour rentrer dans le moule hollywoodien (une fin alternative a toutefois été tournée un peu plus dans l’esprit dans du livre). Tout cela n’a pas beaucoup d’intérêt pour les amateurs de science-fiction.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Will Smith, Alice Braga
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Will Smith et la chienne Kona dans Je suis une légende de Francis Lawrence.
Précédentes adaptations :
* Je suis une légende (The Last Man on Earth) de Sidney Salkow et Ubaldo Ragona (1964) avec Vincent Price. Richard Matheson avait contribué au scénario (sous le pseudonyme Logan Swanson).
* Le Survivant (The Omega Man) de Boris Sagal (1971) avec Charlton Heston en roi de la gâchette.
Un bon blockbuster : efficace, ne demandant pas trop de réflexion : le bon film du samedi soir, qui plaira aux parents comme à leurs ados (une bonne soirée en perspective).
Ceci étant dit, le papa cinéphile se dira, après coup, que ce film souffre de la maladie du cinéma américain contemporain, où l’action passe avant la réflexion, via une débauche d’effets spéciaux qui prennent le pas sur le reste.
Mais enfin, rien de rédhibitoire non plus : celui-ci n’est pas le pire dans le genre et l’ensemble reste, finalement, tout à fait recommandable.
Malgré toute ma « bonne volonté », je n’arrive pas à trouver cela mauvais… j’ai presque envie de dire qu’il s’agit, même, d’une manière de classique, au final… non, c’est un bon film… une espèce de western moderne, où les méchants Indiens sont remplacés par les vilains zombies.
Moderne, efficace, parfois émouvant (hé oui !) : c’est du bon, qui passe le cap des années avec une certaine réussite (déjà 10 ans !).
Le problème de ce film n’est pas dans une supposée mauvaise réalisation : en tant que film de zombies, d’action et post-apocalyptique (sans aucune distance particulière ni réflexion notable), il est réussi.
Le problème est que c’est tout simplement une trahison du roman qu’il est censé adapter. Pourquoi partir du roman de Matheson si c’est pour produire un scénario totalement banal, linéaire et vu-et-revu ? Il est probable que le roman Je suis une légende soit inadaptable au cinéma, comme tout texte jouant sur les points de vue et surtout jouant l’effet de surprise lié à cette dimension (il en serait de même pour la magnifique nouvelle d’Asimov Youth ou des interludes du roman original La planète des singes). Mais dans ce cas, que les scénaristes, producteurs et réalisateur n’aille pas prétendre adapter le roman, ce qu’ils ne font PAS.
@ Jacques C.
Je crois que vous en demandez trop à l’industrie cinématographique hollywoodienne contemporaine !
Revu hier soir.
Les effets spéciaux ! Ils sont déjà totalement dépassés (images de synthèse grossières et inesthétiques). Ah, magnifiques toiles peintes du cinéma d’antan, comme votre poésie me manque !