30 juillet 2017

Stardust, le mystère de l’étoile (2007) de Matthew Vaughn

Titre original : « Stardust »

Stardust, le mystère de l'étoileDans l’Angleterre du XIXe siècle, un petit village est situé au bord d’un mur qui sépare le monde des humains du royaume magique de Stormhold. Rares sont ceux qui osent le franchir mais c’est le cas du jeune Tristan Thorn bien décidé à aller chercher une étoile tombée du ciel pour l’offrir à sa belle. Au moment, le roi mourant de Stormhold lance une compétition entre ses fils pour lui succéder… Stardust, le mystère de l’étoile est un beau conte de fée adapté du roman Stardust écrit par l’anglais Neil Gaiman. L’histoire est à la fois simple et riche en évènements et mêle habilement le fantastique, l’humour et le spectaculaire. L’ensemble est très britannique et cela nous permet d’avoir des personnages beaucoup moins lisses que dans les productions hollywoodiennes. La réalisation est fastueuse avec juste ce qu’il faut d’effets spéciaux, sans aucun excès. Les paysages (tournés en Ecosse et en Islande) sont également de toute beauté.  Stardust, le mystère de l’étoile se démarque du courant récent de l’heroic-fantasy au cinéma pour retrouver un certain classicisme du conte, tout en étant assez novateur dans le ton.  Tout le monde ne sera pas séduit mais il suffit de se laisser emporter pour plonger dans un émerveillement délicieux.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Charlie Cox, Claire Danes, Michelle Pfeiffer, Mark Strong, Robert De Niro, Peter O’Toole
Voir la fiche du film et la filmographie de Matthew Vaughn sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

StardustClaire Danes est une étoile tombée du ciel dans Stardust, le mystère de l’étoile de Matthew Vaughn.

StardustClaire Danes et Charlie Cox dans Stardust, le mystère de l’étoile de Matthew Vaughn.

StardustSarah Alexander, Michelle Pfeiffer et Joanna Scanlan dans Stardust, le mystère de l’étoile de Matthew Vaughn.

 

Stardust
Le Quiraing sur l'île de SkyeImage du film Stardust, le mystère de l’étoile et image réelle du Quiraing sur l’île de Skye en Ecosse. Michelle Pfeiffer se tient au niveau où la route fait une boucle à droite de l’image.

 

Stardust
Bealach na BàImage du film Stardust, le mystère de l’étoile et image réelle du passage Bealach na Bà en Ecosse (un peu au nord de l’île de Skye). L’image du film a été inversée et le port (en haut du piton rocheux) et le vaisseau des pirates ont été ajoutés par ordinateur.

8 réflexions sur « Stardust, le mystère de l’étoile (2007) de Matthew Vaughn »

  1. Heureux de vous voir chroniquer cet excellent film… et de voir que vous l’avez autant apprécié que moi ;-).

    J’ai juste deux étonnements (de pure forme) :

    — Vous ne citez pas le rôle très original joué par Robert De Niro, qui incarne un chef des pirates… disons… très spécial ! Outre le fait qu’un vaisseau volant (et non pas navigant) est déjà original, le personnage du chef est truculent et fort particulier. Comme souvent, De Niro excelle. Michelle Pfeiffer en méchante sorcière est également un joli rôle.

    — Je ne vois pas vraiment pourquoi vous citez Tolkien à la fin ! Il n’est pas responsable de tout ce que l’heroic-fantasy est devenue, d’autant que ce genre est en fait postérieur à sa mort… Regretter les codes un peu lourds et très peu variés de l’heroic-fantasy, bien sûr, mais les imputer à Tolkien est un total contresens. Le pauvre, il serait catastrophé : si vous (re-)lisez The Hobbit (plutôt en VO, car la traduction française est assez piteuse et plate, trahissant l’écriture de Tolkien… sauf peut-être une éventuelle nouvelle traduction récente ?), vous y trouverez nombre de facéties, dérisions et autres traits d’humour (les premières lignes donnent le ton, et les premiers chapitres sont totalement burlesques). C’est encore plus vrai si vous lisez les premiers contes écrits par Tolkien (Le fermier Gil de Ham, par exemple), qui étaient des farces qui jouaient avec les codes des contes de fée tout en embarquant le lecteur dans l’histoire, un peu comme ce film. Stardust, le mystère de l’étoile ne « se démarque pas du courant récent de l’heroic-fantasy à la Tolkien », il se se démarque du courant récent de l’heroic-fantasy ayant trahi Tolkien, et renoue justement avec l’esprit de la majorité des écrits de Tolkien *

    * Sauf, certes, Le seigneur des anneaux qui est de facture épique et qui a inspiré, à son corps défendant, les dérives de l’heroic-fantasy, et Le Silmarillion qui est complètement autre chose, un récit mythique n’ayant même guère de rapport avec ce que les auteurs de fantasy ont fait ensuite. Disons que Tolkien a écrit dans plusieurs styles, mais jamais aussi lourdement que ses successeurs, et une partie de ses écrits étaient totalement en phase avec l’esprit de Stardust.

    ————–

    Et puis sinon, j’ajoute que j’ai beaucoup aimé comment ce film détourne le code du « héros qui fait un exploit pour conquérir sa belle ». Un film bien réjouissant, en somme, qui s’inscrit dans la lignée de Princess Bride : détourner les codes tout en les appliquant quand même (pour nous embarquer et nous faire rêver), mêlant ainsi aventure et humour (au second degré la plupart du temps).

  2. Oui, le personnage de De Niro est haut en couleur… 🙂 Je ne voulais pas trop en parler pour laisser la surprise mais cela fait partie de ce qui est « novateur dans le ton » à mes yeux.

    Pour Tolkien, vous avez tout à fait raison. C’est une maladresse de formulation : je voulais faire référence aux adaptations récentes de Tolkien au cinéma (depuis le Seigneur des Anneaux) et non aux écrits de Tolkien. Je vais changer ma phrase : « courant récent de l’heroic-fantasy au cinéma » suffira je pense.
    Merci de ce rappel.

  3. Vous avez raison, il ne faut pas trop dévoiler du film — j’espère que j’ai réussi à ne pas trop en dire ;-). J’ai tâché d’évoquer personnages ou ressorts sans en révéler le contenu.

    NB : Je constate que vous n’avez pas chroniqué Princess Bride, ce qui est dommage.
    J’en profite pour vous inviter également à (re-)voir (puis chroniquer) La Rose et la Flèche, suite remarquable de Robin des Bois, où les combats et cavalcades sont incroyablement réalistes et réussissent le tour de force de nous tenir en haleine malgré un rythme ralenti. Aucun rapport avec ce conte, c’est juste une association d’idée à propos de films majeurs non-chroniqués ici (quoique : l’humour est un train commun, également).

  4. Princess Bride je ne pense pas l’avoir déjà vu. La Rose et la flèche, je pense l’avoir vu mais cela fait si longtemps que je ne m’en souviens pas vraiment.
    Ok, je le note…

  5. Ah, Princess Bride mérite le détour ! Ce qui est dommage si vous le voyez maintenant (ce qui est mieux que jamais ;-)…), c’est qu’une partie des répliques-cultes ou des inspirations d’autres films vous seront déjà familières, et donc « interprétées » à l’envers. En l’occurrence, il est clair que Stardust doit une partie de sa tonalité et de son second degré à Princess Bride, canon du genre. Je suis toujours étonné de voir à quel point, même 30 ans après sa sortie, ce film reste jubilatoire et prenant. Ce qui est significatif est que son succès a été un « bouche à oreille » sans matraquage et sans que ses auteurs ne s’y attendent. Mais je ne dois pas trop en dire, car cela fausserait votre spectacle : on est toujours déçu par un film dont on attend trop. Vous risquez donc d’être déçu, ce qui serait tragique.

    Pour ce qui est de La Rose et la Flèche, je l’avais vu il y a très longtemps (enfant, en fait, et l’avais totalement oublié à part le sujet et la fin), et l’ai revu il y a un an ou deux dans un festival. Je ne m’en souvenais guère, et j’ai été subjugué. Je n’en dis pas plus, mais je le classerai très haut dans une liste de films injustement négligés. Et dans le genre atypique ou multifacettes, il fait fort.

  6. Venant de revoir Stardust, toujours avec autant de plaisir voire de jubilation, j’ajoute que la musique d’Ilan Eshkeri contribue aussi à sa réussite. Elle donne régulièrement un élan assez enthousiasmant (je laisse de côté la musique du générique de fin, chanson pop sans intérêt, et c’est dommage d’ailleurs de ne pas finir sur un rappel des excellents thèmes musicaux qui scandent le film).

    Et je viens seulement de remarquer (dans le générique de fin) que c’est Ian McKellen qui est le narrateur.

  7. Je reviens (encore) sur ce film, mais cette fois-ci pour une anecdotique précision quant à certains lieux de tournage.

    En effet, il se trouve que je suis allé randonner sur l’île de Skye il y a quelques semaines, et que (sans y prendre garde — ou par réminiscence inconsciente) je me suis précisément rendu dans le massif que vous montrez en photo. Or il ne s’agit pas du Quiraing mais du Bioda Buidhe

    La photo avec Michelle Pfeiffer est effectivement prise au niveau de la boucle de la route, mais plus exactement depuis le promontoire qui surplombe ladite boucle. Celle « en vrai » est prise un tout petit peu plus au Nord mais à peu près à la même hauteur en altitude, depuis les contreforts du Quiraing. C’est sans doute ce qui vous a induit en erreur : le Bioda Buidhe est vu ici « depuis le Quiraing ». Mais le Quiraing n’apparaît pas sur vos deux photos comparatives, il est dans le dos du caméraman et du photographe.

    La route dont votre deuxième photo montre une boucle (route au demeurant fort étroite et dont le revêtement laisse souvent à désirer : toute une aventure en soi) monte vers la droite de la photo, passant par un col entre le massif du Quiraing (autoroute à touristes) qui est dans le dos au Nord et le massif du Bioda Buidhe (beaucoup moins emprunté) et que l’on voit ici au Sud.

    Je précise que le célèbre Quiraing est toutefois visible dans le film, mais dans une autre scène. Tout à la fin, lorsque Tristan et Yvaine marchent vers The Wall après avoir quitté le vaisseau volant du capitaine Shakespeare, ils croisent une borne leur indiquant « The Wall – 60 miles ». Eh bien juste avant cela, le massif que l’on voit derrière eux pendant qu’ils marchent et plaisantent est cette fois-ci le Quiraing. D’ailleurs, lorsqu’ils reprennent leur marche après avoir parlé près de la borne et l’avoir dépassée, la caméra pivote pour les suivre pendant un instant… et l’on voit à nouveau le Bioda Buidhe très brièvement. Dans cette scène-là, il est vu d’un peu plus loin (mais ça ne change pas grand chose) car la scène avec la borne est tournée sur les contreforts du Quiraing (plus ou moins de là où est prise votre photo « image réelle »), alors que la scène avec Michelle Pfeiffer est prise depuis les contreforts du Bioda Buidhe. Entre les deux : quelques centaines de mètre, une descente, la route du col et une remontée. Une broutille à cette échelle.

    Incidemment et pour l’anecdote, le promontoire où se trouve Michelle Pfeiffer et le flanc du Bioda Buidhe proprement dit que l’on voit derrière elle sont parcourus de moutons (ce qui est moins fréquent sur le Quiraing car il est trop fréquenté et trop abrupt, là où le Bioda Buidhe est en pente relativement douce bien herbagée – bien que casse-pattes). C’est un autre plaisir des randonnées à Skye de passer régulièrement au milieu des moutons — mais une nécessité d’attention supplémentaire sur les routes étroites, où ils passent en liberté.

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    En restant dans ce registre anecdotique et géographique, j’ajoute que la scène où Michelle Pfeiffer rencontre pour la première fois l’autre sorcière (celle qui retient prisonnière la mère de Tristan) et déjeune avec elle, se situe également sur l’île de Skye, dans les Fairy Glen (collines au plissé typique).

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    Mes précisions sur la scène de la borne et celle du bivouac entre sorcières constituent un aveu : j’ai pris prétexte de vérifier ces photos de retour de Skye pour voir une nouvelle fois ce film. Et j’y toujours pris autant de plaisir.

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