Titre original : « Distant Drums »
Pendant la guerre contre les indiens Séminoles en Floride en 1840, une petite troupe de soldats menée par le capitaine Wyatt est envoyée détruire un fort contrôlé par les indiens. Après avoir réussi, ils sont poursuivis par un groupe de Séminoles dans les marais tropicaux des Everglades… Raoul Walsh utilise une trame très proche de son film Aventures en Birmanie (Objective, Burma !), grand classique qu’il a tourné six ans plus tôt. Le thème de la troupe de soldats poursuivie en terrain hostile par un ennemi est donc transposé d’Asie en Floride. Certes, l’histoire en elle-même est plutôt sans originalité mais Raoul Walsh utilise merveilleusement le décor des Everglades ; il réalise aussi de belles scènes nocturnes lors de l’attaque du fort espagnol et même une belle scène sous-marine. Son héros, interprété avec laconisme par Gary Cooper, est intéressant, personnage assez complexe qui est à la fois en marge de l’armée tout en y étant intégré. Les aventures du capitaine Wyatt est un film assez épuré et droit, sans fioritures ni égarement, très beau à l’oeil.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Gary Cooper, Mari Aldon, Richard Webb, Arthur Hunnicutt
Voir la fiche du film et la filmographie de Raoul Walsh sur le site IMDB.
Voir les autres films de Raoul Walsh chroniqués sur ce blog…
Remarque :
Séminoles est un terme désignant plusieurs tribus indiennes vivant en Floride au XIXe siècle. Après le rachat par les Etats-Unis de la Floride aux espagnols, un traité fut signé avec les indiens leur attribuant une réserve au centre de l’Etat. Peu après, en 1830, le président Andrew Jackson vit voter l’Indian Removal Act, une loi qui prévoyait de déporter tous les indiens à l’ouest du Mississippi. Les Séminoles refusèrent et ce fut le début d’une guerre de type guérilla qui dura 7 ans, la Guerre de Floride (ou Seconde Guerre séminole). Au terme de ce conflit, les indiens obtinrent un nouveau territoire au sud de l’Etat, droit qui leur sera contesté quelque dix ans plus tard. Ce sera la Troisième Guerre séminole qui aura pour résultat la déportation de la majorité des indiens Séminoles plus de 1 000 kms à l’ouest.
Un film que j’ai vu dans les années 70, enfant, à la TV …à une époque où il ne passait que des westerns …car ce type de film ne coûtait pas cher et n’avait aucun contenu hétérodoxe. C’était l’époque du western classique, avec ces héros positifs qui défendaient la veuve et l’orphelin, qui incarnaient l’ordre et l’amour du drapeau, tout ce que balaiera le westen spaghetti !
Personnellement, je vois dans ce film autre chose qu’un western classique…
D’abord, je sais que techniquement parlant, on peut le qualifier de western (il y a des indiens :-)) mais il n’a rien d’un western classique. Je le classerais plutôt dans les films de guerre. Il n’a pas non plus les codes classiques visuels du western : il y a la jungle, une mer à traverser, un fort espagnol…
Quant à défendre la veuve et l’orphelin, je ne pense pas que ce soit la préoccupation principale du personnage joué par Gary Cooper… et l’amour du drapeau… hum…
Non, c’est un film bien plus complexe qu’il ne paraît.
Pour compléter les impressions de « Lui », j’ai constaté de mon côté que ce le scénario de ce western est presque à l’identique celui d’un autre film de Raoul Walsh : « Aventures en Birmanie » avec Errol Flynn, film de guerre celui-là… On a l’impression qu’il s’agit, au niveau du scénario, d’une simple transposition…
Vous rappelez que la trame du film est la même que pour « Objective, Burma !, grand classique qu’il a tourné six ans plus tôt. Le thème de la troupe de soldats poursuivie en terrain hostile par un ennemi est donc transposé d’Asie en Floride. » Mais vous auriez pu , bien plutôt, évoquer ‘La retraite des dix-mille », l’Anabase de Xenophon, qui est le prototype de toutes les « retraites » dans tous les récits de guerre.
Une retraite réussie est sans doute le plus grand fait de gloire d’un chef militaire. Hélas, cet exploit est l’exception : Napoléon fut lamentable, il suffit de mentionner celle de Russie, et même Bonaparte en Palestine démontra une incompétence absolue. Les guerres modernes ne sont pas en reste : Algérie, Vietnam, Afghanistan, Irak, et demain Libye…
L’Anabase (ἀνάϐασις) est, bien avant la lettre, un merveilleux « western ».
Ah, merci de cette précision intéressante, mais je ne sais pas si Raoul Walsh a puisé son inspiration dans l’Anabase (oeuvre littéraire que je ne connaissais pas, merci).
Vous écrivez (à l’heure où j’envoie ce commentaire) : Peu après, en 1930, le président Andrew Jackson vit voter l’Indian Removal Act
Je suppose qu’il faut lire : « Peu après, en 1830, le président Andrew Jackson fit voter l’Indian Removal Act« .
Désolé pour ces détails, mais autant être perfectionniste ;-).
Effectivement, c’est 1830 !
Merci bien de m’avoir signalé cette étourderie, c’est maintenant corrigé (ne vous excusez pas, il ne faut pas hésiter).