Titre original : « Faccia a faccia »
Autre titre français : « Il était une fois en Arizona »
Atteint de tuberculose, Brad Fletcher, un enseignant de la Nouvelle-Angleterre, quitte son travail pour aller s’établir au Texas. Là, il est pris en otage par un hors-la-loi blessé, Solomon Bennet dit Beauregard. Fletcher l’aide à se soigner et tente de lui inculquer quelques principes moraux. Fasciné et intrigué par cette vie de hors-la-loi, il décide de rejoindre la « horde sauvage » de Bennet…
Le Dernier Face à face ou Il était une fois en Arizona (bien que l’histoire se déroule au Texas !) est un western spaghetti coécrit et réalisé par Sergio Sollima. Le cinéaste italien est surtout connu pour avoir réalisé trois westerns ; celui-ci est le deuxième, suivant Colorado (1966) et précédant Saludos hombre (1968). Avec Leone et Corbucci, Sergio Sollima fait partie des « trois Sergio du western italien ». Le film utilise beaucoup de clichés, se montre souvent basique et le montage paraît très brouillon. Si le film retient l’attention, c’est principalement du fait de son scénario que le réalisateur a écrit avec Sergio Donati, scénariste qui a travaillé également pour Leone. Ils ont créé une situation originale pour mettre face à face un professeur, qui a une forte éthique et insiste sur l’importance du libre choix entre le bien et le mal, et un bandit rustre qui ne croit qu’en la force mais est impressionné par l’intelligence du professeur. Cette situation peut paraître classique mais c’est son évolution qui réserve des surprises. Gian Maria Volontè, ici à la fin de sa période western, montre une belle présence et donne de l’étoffe à son personnage. William Berger a également beaucoup de présence. Le film n’est pas parfait, loin de là, mais constitue une belle curiosité.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Gian Maria Volontè, Tomas Milian, William Berger, Jolanda Modio
Voir la fiche du film et la filmographie de Sergio Sollima sur le site IMDB.
Remarque :
• Le personnage de Charlie Siringo travaillant pour l’Agence Pinkerton a réellement existé.
• Tomas Milian et William Berger sont doublés dans la version italienne.
• Les relations entre Gian Maria Volontè (membre du Parti Communiste italien) et Tomas Milian (cubain qui a fui son pays à l’accession de Fidel Castro au pouvoir) ont été houleuses sur le tournage.
• Une version réduite à 93 minutes a longtemps été la seule visible. La version complète de 112 minutes est maintenant rétablie (dans la version vue ici, les scènes récupérées sont facilement identifiables car la police des sous-titres est différente).
Tomas Milian et Gian Maria Volontè dans Le Dernier Face à face (Faccia a faccia) de Sergio Sollima.
Pour ma part, ce western est formidable en ce qu’il vous prend aux tripes, notamment dans la séquence finale dont je ne divulguerai rien pour ne pas gâcher le plaisir de ceux qui ne l’auraient pas encore vu.
Et ce qui est remarquable, c’est l’évolution des personnages: le sauvage Bennett ( Milian) s’humanisant au contact de Fletcher (Volonté) et le timide Fletcher découvrant l’ivresse du pouvoir. Le discours qu’il tient à un policier qu’il torture est tout ce qu’il y a de fasciste.
Alors, le western véhicule-t-il des messages politiques? Certains, assurément.
Quoi qu’il en soit, ce film se hisse sans problème au niveau des Leone et merci à vous de l’avoir présenté. Mais, personnellement, je ne le trouve pas brouillon, loin de là!
Amicalement.
Ce film est admirable et la version de 112 minutes rend justice au travail de Sollima que les distributeurs, à l’époque de sa sortie en salles, avaient honteusement charcuté. Mais c’était l’époque où le cinéma était permanent et dans les salles de quartier, projeter un film long, cela faisait une séance en moins par jour, donc un manque à gagner.
Le titre « Il était une fois en Arizona » est apparu dans les années 80, pour sa sortie en vidéo K7…
Pour finir, à l’origine, le film devait durer un peu plus de 2 heures. J’ignore si certaines séquences de cette version intégrale ont été tournées et si elles ont été post-synchronisées. Mais j’en doute…Peut-être y avait-il Nicoletta Machiavelli dans certaines de ces scènes et peut-être aussi le rôle de Linda Veras y était-il plus étoffé? Il est vrai aussi qu’il y a des ellipses dans la dernière 1/2 heure qui peuvent s’expliquer par le fait que le montage prévu par Sollima n’a pu être retenu…Tout cela n’est bien sûr que pure spéculation!