Dans un futur proche, au Brésil, les habitants du petit village isolé de Bacurau du Sertão, dans la région du Nordeste, enterrent la matriarche de leur communauté. Peu après, les villageois font face à des événements très étranges…
Bacurau est un film brésilien écrit et réalisé par Kleber Mendonça Filho et Juliano Dornelles. Il est difficile de le définir parce qu’il emprunte à plusieurs genres : le thriller, la science fiction, le western, le slasher movie et le film de cangaço (1), un genre typiquement brésilien très lié à l’imaginaire cinématographique du Sertão. L’histoire est assez étrange, surtout dans sa première moitié, et si le film ne réserve pas de grosses surprises, il se révèle très prenant grâce à une tension grandissante. Certaines scènes sont assez violentes dans sa seconde moitié mais sans qu’il y ait toutefois d’insistance excessive sur ces scènes. Bien entendu, le récit est aussi une allégorie politique pour dénoncer les méthodes du gouvernement d’extrême-droite actuel. Le préfet du film ressemble physiquement d’ailleurs quelque peu à Bolsonaro. Le film a été tourné en Panavision en utilisant des objectifs anamorphiques ce qui lui donne une touche cinéma américain des années soixante, originale pour un film brésilien. Grand Prix du Jury à Cannes 2019.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Bárbara Colen, Thomas Aquino, Udo Kier
Voir la fiche du film et la filmographie de Kleber Mendonça Filho et Juliano Dornelles sur le site IMDB.
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Remarque :
* « Bacurau » signifie en portugais « engoulevent », un oiseau crépusculaire et nocturne qui se camoufle très bien quand il se repose sur une branche d’arbre. Juliano Dornelles dresse le parallèle entre l’animal et le village : « Il ne sera remarqué que s’il a lui-même envie d’apparaître. Le village de Bacurau se porte ainsi, il est intime du noir, il sait se cacher et attendre, et préfère même ne pas être aperçu. » (Extrait du dossier de presse)
(1) Le cangaço a été une forme de banditisme social dans le Nordeste de la fin du XIXe siècle et début du XXe. Dans cette région aride où les inégalités sont fortes, de nombreux hommes et femmes sont devenus des bandits nomades, comme une forme de révolte à la domination des propriétaires terriens et du gouvernement. Le cinéma brésilien des années 1950 et 1960 a beaucoup exploré cette figure. (Extrait du dossier de presse)
Bacurau de Juliano Dornelles et Kleber Mendonça Filho.