Mamma Roma, prostituée romaine d’une quarantaine d’années, tente de refaire sa vie et reprend avec elle son fils Ettore, âgé de seize ans, qui ignore son passé et a grandi à la campagne. Elle travaille désormais comme vendeuse sur un petit marché et nourrit beaucoup d’espoir pour son fils. Elle est prête à se sacrifier pour qu’il ait une vie meilleure…
Mamma Roma est le deuxième long métrage de Pasolini. C’est un film très ancré dans le sillage du courant néoréaliste, c’est le film le plus néoréaliste de sa filmographie. Il dresse un portrait de ces faubourgs pauvres de Rome et met en relief la difficulté de se sortir de son milieu social. Le cinéaste montre déjà des traits qui marqueront ses films ultérieurs : une lumière très blanche et une approche personnelle et artistique de sa façon de filmer (1). On ne peut que remarquer ses longs mouvements de caméra, les plus spectaculaires étant les travelings-arrière d’Anna Magnani arpentant le pavé tout en se lançant dans un long monologue et accompagnée par des personnages successifs. Anna Magnani fait ici l’une de ses prestations les plus mémorables.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Anna Magnani, Ettore Garofolo, Franco Citti
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Remarques :
* Mamma Roma n’est sorti en France qu’en janvier 1976, peu après l’assassinat du cinéaste en novembre 1975.
* Mamma Roma a été tourné dans le quartier Don Bosco à Rome, alors en pleine « modernisation ». Dans le terrain vague, ce sont les vestiges antiques du Parc des aqueducs et de l’aqueduc de l’Aqua Claudia. Le dôme que l’on aperçoit au loin, symbole tutélaire, est celui de la basilique San Giovanni Bosco.
(1) La scène de mariage du début évoque la peinture murale de La Cène de Vinci, la scène finale christique évoque le tableau La Lamentation sur le Christ mort d’Andrea Mantegna. La musique est également très présente, souvent en contraste avec la scène.
Ettore Garofolo et Anna Magnani dans Mamma Roma de Pier Paolo Pasolini.
J’adore ce film que je considere comme un chef d’oeuvre, Anna Magnani y est absolument extraordinaire. Cela commence en effet par la Cene et finit par la Crucifixion. C’est une bien belle histoire que Pasolini nous a offert. Il est vraiment dommage pour lui que sa carriere commence par « Mamma Roma » et finisse par ce navet tellement surestime qu’est « Salo ou les 120 journees de Sodome », film qui preterait a rire aujourd’hui tellement il est pretentieux si il n’y avait pas ces images carrement degueulasses qu’il a inflige aux pauvres spectateurs de 1975. Heureusement qu’entretemps, il avait fait « Theoreme », qui continue a rester interessant a voir 52 ans plus tard.
Il me semble que Salo n’est pas vraiment représentatif de la filmographie de Pasolini. C’est un extrême. J’en ai personnellement un souvenir qui ne m’encourage pas à tenter de le revoir.
Mais je reverrais volontiers d’autres films de Pasolini (car je me suis aperçu qu’il en manquait beaucoup sur le ce blog : Le Decameron, les Contes de Canterbury, Mille et une nuit, Médée, Orphée, Oedipe Roi, Accatone).