Titre original : « Di Qiu Zui Hou De Ye Wan »
Luo revient dans sa ville natale et se met à la recherche d’une femme qu’il a jadis brièvement aimée. Durant sa quête, les souvenirs remontent à la surface…
Après Kaili Blues en 2015, Un grand voyage vers la nuit (la traduction littérale du titre original serait « La dernière nuit de la terre ») est le second long métrage de Bi Gan. Le réalisateur chinois va encore plus loin dans sa démarche artistique, s’éloignant encore plus du réel pour offrir une variation hypnotique et sombre sur le rêve et la représentation du passé. Le récit en lui-même reste assez obscur, des lambeaux de souvenirs et de rêves venant s’entremêler au présent. Il n’est sans doute pas nécessaire de tout appréhender, il est préférable de se laisser doucement envahir par la dimension poétique du film et la beauté de ses plans. Bi Gan travaille beaucoup ses images, cadrages et éclairages sont souvent remarquables, tout au plus peut-on reprocher que ce travail soit un peu trop visible à l’écran. De même, la lenteur de ses travelings finit par paraître artificielle. Sa recherche de la virtuosité culmine dans le plan-séquence onirique d’une heure (et en 3D) qui clôt le film(1). Un grand voyage vers la nuit a souvent été décrit comme un croisement entre le cinéma de Tarkovski et de David Lynch. On peut effectivement trouver une certaine similitude avec Stalker par exemple, mais il n’en a pas toutefois la profondeur.
Elle:
Lui :
Acteurs: Tang Wei, Huang Jue, Sylvia Chang, Lee Hong-Chi
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Remarques :
* Bi Gan précise : « J’ai été fasciné depuis longtemps par la peinture de Chagall et les romans de Modiano. Je voulais faire un film proche de leurs œuvres, proche des sentiments et des sensations qu’on y trouve. »
* Le film est articulé en deux parties : « La première partie est intitulée : Mémoire, la deuxième : Pavot, comme dans le titre du poème de Paul Celan : Pavot et mémoire. »
(1) Le plan-séquence débute après 1 heure de film environ, au moment où Luo est (seul) dans un cinéma et chausse des lunettes 3D.
Huang Jue dans Un grand voyage vers la nuit (Di Qiu Zui Hou De Ye Wan) de Bi Gan.