Titre original : « Ride the High Country »
Au début du XXe siècle, un ex-shérif et ex-aventurier vieillissant accepte de convoyer un chargement d’or d’une petite bourgade minière jusqu’à la banque de la ville. Pour cela, il s’adjoint les services de l’un des ses anciens partenaires et ami sans savoir que celui-ci a l’intention de s’emparer de l’or… Coups de feu dans la Sierra est le deuxième long métrage de Sam Peckinpah. C’est un film qui est, assez unanimement, tenu en très haute estime : il est alors décrit comme se situant à une période charnière pour le western, celle où le western classique va céder la place à un western plus iconoclaste et violent, parfois appelé « western crépusculaire ». La violence n’est toutefois pas trop présente ici mais j’avoue avoir eu bien du mal à m’intéresser à cette histoire, les personnages manquant d’épaisseur à mes yeux. Les héros sont fatigués et les grandes valeurs morales ont laissé la place à un pragmatisme désabusé. Peckinpah s’attache à nous montrer l’Ouest sous son vrai jour et comme on ne l’a jamais vu, ce qui donne des scènes baroques du plus bel effet, telle toute la scène d’introduction ou cette tout aussi surprenante vision d’un cortège nuptial à cheval.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Randolph Scott, Joel McCrea, Mariette Hartley
Voir la fiche du film et la filmographie de Sam Peckinpah sur le site IMDB.
Voir les autres films de Sam Peckinpah chroniqués sur ce blog…
Pour une présentation plus enthousiaste, lire l’article sur DVDClassiks…
Voir les livres sur Sam Peckinpah…
Randolph Scott et Joel McCrea dans Coups de feu dans la Sierra de Sam Peckinpah (à l’arrière plan : Ron Starr).
Vous êtes complètement passé à côté de ce chef-d’oeuvre. Sans aucune doute le plus beau western des années 60.
Oui, c’est possible que je sois « passé à côté »…
Maintenant, je vais commencer à croire que j’ai un problème avec les films de Peckinpah car quand je vois les notes que j’ai mises à ses autres films…
Je ne m’en étais pas rendu compte, c’est un peu bizarre. 😉
Ajoutons aux commentaires ci-dessus que l’on a quand même le droit de passer à côté de films considérés comme très importants. Tout simplement parce qu’il est impossible de tout percevoir et apprécier de la même manière. Un film, comme n’importe quelle oeuvre d’art, ne s’adresse pas à tout le monde. A chacun d’y trouver son bien ou non. Personnellement, « Coups de feu dans la sierra » (dont le tout premier titre était « Guns in the afternoon ») m’a toujours plu et touché. Rares sont les westerns aussi bien filmés dans un cadre automnal qui s’accorde très finement à la tonalité élégiaque de l’oeuvre. Hormis dans quelques westerns signés Boetticher, Randolph Scott n’a jamais paru aussi émouvant (c’est son tout dernier film). Idem pour Joel McCrea. Deux habitués des westerns série B reprenant ici du service au crépuscule de leur carrière pour une ultime chevauchée qui se termine par un baroud d’honneur – et par la réaffirmation de certaines valeurs (honneur, intégrité, courage…) bien plus présentes dans les westerns de Peckinpah qu’on ne l’a prétendu un peu à la légère.
Sam Peckinpah n’a pas été le fossoyeur du genre mais son dernier auteur d’envergure à l’écran. Bien plus qu’un Clint Eastwood, à mon sens. On n’est pas obligé de partager mes opinions.
On pourra également évoquer le thème musical principal du film, signé George Bassman, qui constitue l’un des plus beaux de l’histoire du Western (et du cinéma…), renforçant ainsi le message du film : nostalgie d’une époque révolue, inadaptation aux nouvelles normes sociales, vieillissement des anciens héros, respect des valeurs de fidélité et d’amitié… Le tout sans sensiblerie excessive et surtout sans manichéisme.
Le film est servi par une interprétation magnifique, et comporte des dialogues finement ciselés et parfois très subtils, tout en étant teintés d’humour : du grand art (confère notamment les joutes verbales des personnages lors de leur premier passage dans la ferme des Knudsen : un régal !) !
Précisons également que la photographie de Lucien Ballard est très belle, les paysages automnaux constituant un écho au fait que les deux héros sont, eux aussi, à l’automne de leurs vies.
Un grand classique. Superbe et émouvant.