Dans un appartement vaste et froid, Elena vit avec Vladimir, un homme âgé et riche. Elle rend visite régulièrement à son fils sans emploi, auquel elle donne de l’argent, et à ses petits enfants. De son côté, Vladimir a une fille très libre d’esprit qu’il voit de temps à autre… Elena est une fable sur l’argent : bien qu’ils soient (re)mariés, les rapports entre Elena et Vladimir sont fortement marqués par l’argent, ils sont même très proches de rapports employeur à employée. C’est aussi un film sur la coexistence de deux mondes, celui de la réussite et celui de l’assistanat. Elena est en équilibre instable entre ces deux mondes, tentant de garder le lien avec l’un et l’autre. Le plus surprenant est qu’Andrei Zvyagintsev ne prend pas parti, il renvoie dos à dos riches et pauvres. Le film prend ainsi une connotation assez sombre. Finalement, le seul personnage estimable est sans doute celui de la fille (pourtant très antipathique au premier abord). Le réalisateur égratigne au passage la société russe actuelle, gangrénée par la corruption. Andrei Zvyagintsev traite son sujet en partant du quotidien, lentement, avec de très longs plans. Cette lenteur pourra dérouter mais c’est graphiquement très beau, avec une belle utilisation du format large dans les cadrages, et la musique de Philip Glass magnifie l’ensemble.
Elle:
Lui :
Acteurs: Nadezhda Markina, Andrey Smirnov, Elena Lyadova
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