Délégué syndical depuis toujours, Michel est licencié avec 19 autres personnes par un tirage au sort qu’il a lui-même institué. Grâce à sa femme, à sa famille et ses amis, il surmonte plutôt bien cette épreuve. Mais un soir, deux hommes masqués pénètrent chez eux, les frappent et les attachent pour s’enfuit avec leurs cartes de crédit… Robert Guédiguian met en relief le dilemme d’un homme qui a consacré toute sa vie aux autres et qui se retrouve confronté à une violence qu’il ne comprend pas. Pire, par son origine-même, elle remet en cause son engagement passé, ses choix de vie, sa satisfaction et sa bonne conscience. Cela se double d’un conflit de génération, ces syndicalistes de longue date ne comprennent pas une génération totalement désenchantée et sans repères. Guédiguian filme tout cela avec beaucoup d’humanisme et sans le dogmatisme qu’il a parfois montré, comme s’il partageait les interrogations et le désarroi de ses personnages. Malgré le sujet, son film est chaleureux, simple et sincère, foncièrement humaniste.
Elle:
Lui :
Acteurs: Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan, Marilyne Canto, Grégoire Leprince-Ringuet, Anaïs Demoustier
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Remarques :
* Les Neiges du Kilimandjaro, surtout sa fin, est librement inspiré du poème humaniste de Victor Hugo Les Pauvres Gens (un pêcheur et sa femme recueillent les enfants de leur voisine qui vient de mourir dans le plus grand dénuement). Lire le poème …
* Le film Les Neiges du Kilimandjaro de Robert Guédiguian n’a aucun lien avec le livre homonyme d’Ernest Hemingway.
Très joli film, humaniste, comme vous dites. Loin d’Hemingway, mais tout près d’Adamo, sauf erreur de ma part. J’en garde un souvenir poignant.
Je me souviens l’avoir apprécié également pour sa jeune distribution, à la date de laquelle je place la jolie Anaïs Demoustier, largement confirmée depuis. Robert Guédiguian étend sa « famille » de cinéma. J’ai hâte de voir son prochain film.
Si ma mémoire est bonne, il s’agirait plutôt de pascal Danel, encore plus oublié qu’Adamo. Dans ce très beau dernier film de la « famille Guédiguian » (comme il y avait une « famille Resnais ») on peut également découvrir dans sa (savoureuse) première apparition le jeune Pierre Niney en garçon de café « accroché »
Surtout la chronique de l’échec d’une vie militante des années 60/70/80. La lutte pour le maintien de l’emploi ou pour la victoire d’un programme commun de la gauche de toute une génération est, en fin de compte, finement analysée et critiquée de l’intérieur et dans l’action. Surtout en ces lendemains d’élections, notamment à Marseille. Pas, et de très loin, le meilleur Guédiguian (ils sont, en effet, très loin les meilleurs, à l’exception de Lady Jane, référence à un autre « tub » des sixties) mais une belle et tragique oeuvre lucide et salutaire