Polisse nous montre le travail quotidien de la Brigade de Protection des Mineurs (BPM), service qui n’est pas considéré comme étant l’un des plus prestigieux de la police mais qui remplit pourtant un rôle très important et indiscutable. Le film de Maïween a un certain parfum de documentaire, interprété par toute une pléiade d’acteurs qui sont à fond dans le sujet. L’ensemble est assez agité. Le scénario a l’intelligence de ne pas se limiter aux « cas » rencontrés et traités par la brigade, il est enrichi par la vie personnelle des policiers qui est, elle aussi, assez mouvementée et plutôt chaotique. On peut cependant lui reprocher d’aligner des situations très typées, trop sans doute, ce qui finalement nuit un peu à l’authenticité et nous rappelle que nous sommes bien devant un film créé de toutes pièces.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Karin Viard, Joey Starr, Marina Foïs, Nicolas Duvauchelle, Karole Rocher, Frédéric Pierrot, Wladimir Yordanoff
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Un film attachant, qui vous secoue, bien que perclus de défauts dans sa réalisation et son montage.
Quelques scènes sont cousues de fil blanc et terriblement surjouées, comme l’épisode du Coran, qui sonne tout à fait caricatural (le bon et le mauvais musulman, très gênant… Et pour tout dire, raté!).
Par ailleurs, on se demande parfois ou Maïwenn veut en venir lorsqu’elle se met tout d’un coup à filmer son nombril au détriment du sujet principal du film, lors de la seconde heure tout particulièrement, ainsi sa romance avec J. Starr, par ailleurs desservie par, il faut l’avouer, le faible niveau de jeu de la réalisatrice qui aurait gagné à rester derrière la caméra.
J. Starr, lui, est plutôt crédible, malgré également quelques scènes surjouées et peu crédibles (le gamin abandonné par sa mère, en particulier, et tout particulièrement la réaction du policier, peu convaincante car en vérité « too much »).
Ainsi, nombre de numéros d’acteurs sont assez souvent peu réalistes, mais il faut toutefois souligner et saluer la justesse et le talent du « duo » Foïs-Viart, qui tire admirablement son épingle du jeu et entraîne réellement ce long métrage vers le haut.
Un bon film, donc, malgré se défauts, car il semble évident que, en dépit des limites soulignées, la réalisatrice et les acteurs se sont réellement renseignés sur le milieu professionnel qu’ils ont tenté d’incarner, même si l’essai n’est pas entièrement transformé. À rapprocher, peut-être bien, du L627 de feu Bertrand Tavernier qui, dans son prosaïsme plus terre à terre, se rapprochait néanmoins davantage de la réalité professionnelle d’un groupe d’enquête de la police. Il y a pire, comme comparaison, n’est ce pas… Même si Maïwenn n’a pas encore le métier de M. Tavernier, loin de là. Il lui faudra travailler pour y parvenir, mais cela n’est pas impossible. On jugera sur pièce.