Titre original : « Così dolce… così perversa »
Jean est un industriel parisien dont le mariage s’est affadi rapidement. Lorsque qu’une jeune femme emménage dans l’appartement situé juste au-dessus de celui du couple, il est intrigué et rapidement attiré par elle… Umberto Lenzi est un réalisateur italien qui a tourné de nombreux films de second ordre dans des genres très différents. Avec un titre très racoleur tel que Si douces, si perverses, il ne fait nul doute que nous sommes en plein dans le genre giallo (1) mais ce film-ci bénéficie à priori d’un bon casting. Il s’agit d’un film policier dont l’intrigue est fortement inspirée de Les Diaboliques (1955) de Clouzot (2). L’histoire n’est pas très bien traitée, le climat créé n’est pas très fort ; il ne faut surtout pas chercher à deviner ce qui va suivre car on y arrive un peu trop facilement. Le film utilise le charme de Carroll Baker et d’Erika Blanc avec tenues courtes (nous sommes en 69) et déshabillés vaporeux. On peut se demander ce que Trintignant (affublé d’un grand coup de soleil pendant tout le film) est venu faire ici. Le film n’est pas déplaisant en soi mais franchement anodin.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Carroll Baker, Jean-Louis Trintignant, Erika Blanc, Horst Frank
Voir la fiche du film et la filmographie de Umberto Lenzi sur le site IMDB.
Remarque :
Impossible d’avoir une version sans doublage : dans la version française, nous avons la voix de Trintignant mais les deux femmes sont doublées. Dans la version italienne, Trintignant et Caroll Baker sont doublés (sans compter que Horst Frank est allemand !)
(1) Le giallo est un genre cinématographique, essentiellement italien, qui eut son heure de gloire dans les années soixante et soixante-dix. Ce sont le plus souvent des films policiers teintés d’un peu d’érotisme avec parfois une dose d’horreur (« giallo » en italien signifie « jaune » et fait référence à la couverture d’une collection de romans policiers publiée par les éditions Mondadori).
(2) Il faut noter que Les Diaboliques est basé sur un roman de Boileau et Narcejac « Celle qui n’était plus », roman dont Alfred Hitchcock avait tenté d’acheter les droits. Or Umberto Lenzi tente ici de reproduire (entre autres) l’ambiance et la tension des films d’Hitchcock.
Pas trés bon et pas inoubliable, mais, comme c’est le seul film de Umberto Lenzi chroniqué chez vous, parlons quand même un peu de ce film .
Aujourd’hui estampillées giallo , mais sans vraiment l’être alors que le genre n’existe pas encore – les recherches esthétiques du Bava de « Six femmes pour l’assassin » sont commercialement passées inaperçues, » L’oiseau au plumage de cristal » n’ a pas encore éclaté le box-office italien- les » douces perverses » de Lenzi évoluent plus dans un no man’s land policier / drame psychologique . Il y a de la machination à la Hitchcock ou à la Clouzot des Diaboliques, de l’étude de moeurs à la Chabrol , un peu d’érotisme pour faire rentrer le public et parce qu’on vient de passer mai 68 ( je signale que la copie vue par moi-même en salles il y a quelques années ne contient pas les scénes plus chaudes dont les images furent publiées dans la presse à fin de publicité ) , des têtes d’ affiche disparates ( un saugrenu Trintignant venant assurer ses impots entre un Lelouch et un Rohmer ), Caroll Baker pour la caution internationale…
Bref, pour Umberto Lenzi, une ennuyeuse commande comme il en a fait beaucoup. Heureusement le bonhomme fera preuve de beaucoup plus de personnalité et d’apreté dans ses films de guerre (les chiens verts du désert , la légion des damnés ) ou ses polars des années de plomb.
Allez , chiche, vous nous en chroniquez un , un de ces jours ????
Oui, pourquoi pas… Je ne pense pas en avoir vu d’autres (avant que je démarre ce blog car après c’est visiblement non).