Dans la ville d’Arezzo en Toscane, l’écrivain anglais James Miller présente son dernier livre sur la valeur d’une copie en art par rapport à l’original. Une femme laisse son adresse et l’écrivain passe la voir le lendemain. Ils partent ensemble visiter le village de Lucignano… Copie conforme de l’iranien Abbas Kiarostami n’est pas un film qui se livre facilement, il est un peu difficile de démêler le vrai du faux car nous avons des impressions contradictoires (1). Le thème central tourne autour de ces questions : Le faux a-t-il la même valeur que le vrai ? Peut-il faire aimer le vrai ? Ici, la femme prend l’homme à son propre piège en lui montrant le faux pour obtenir le vrai. Abbas Kiarostami filme superbement la Toscane et le village de Lucignano (et un très beau plan où nous voyons les maisons d’Arezzo dans le reflet du pare-brise). William Shimell, chanteur d’opéra baryton, est ici dans son premier rôle au cinéma. Il a un jeu sans doute un peu rigide mais une belle présence.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Juliette Binoche, William Shimell
Voir la fiche du film et la filmographie de Abbas Kiarostami sur le site IMDB.
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Remarques :
* L’homme qui donne un conseil sur la place est interprété par Jean-Claude Carrière.
* Le village de Lucignano en Toscane est effectivement un lieu de mariages du fait de la curieuse légende de l’Arbre de vie et de l’amour. C’est une sculpture datant du XIVe siècle représentant un arbre enchâssé de pierres précieuses au pied duquel on doit faire les promesses de mariage.
(1) Ne pas lire ce qui suit si vous avez l’intention de voir le film prochainement :
Il est assez difficile de démêler le vrai du faux dans Copie conforme. Le plus probable (à mes yeux) est qu’ils se sont rencontrés brièvement à Florence, 5 ans auparavant, et que la femme cherche à le séduire en l’entrainant dans un jeu où ils jouent à être un vieux couple (le vrai basculement intervenant dans le café). L’enfant n’est pas un fils commun (cf. attitude du fils à la conférence et le fait que la femme parle au père au téléphone dans la galerie d’art). Eléments troublants : 1) Comment savait-elle qu’il ne se rasait qu’un jour sur deux ? Probablement, ce détail figure dans son livre. 2) L’histoire de l’assoupissement en voiture (avec peut-être le décès d’un autre enfant) ? Probablement, une invention de James par jeu en réponse à l’histoire inventée de l’endormissement prématuré du mari le soir de leurs 15 ans de mariage. 3) Pourquoi vont-ils si loin dans leur jeu au restaurant ? Lui, sans doute parce qu’il ne sait pas quelle décision prendre, elle, c’est plus étonnant car le jeu est dangereux.
Homonyme :
Copie conforme de Jean Dréville (1947) avec Louis Jouvet et Suzy Delair.