Titre original : « Dodesukaden »
Alors que le Japon est en plein boom économique, Akira Kurosawa adapte un roman de Shûgorô Yamamoto qui met en scène les habitants d’un petit bidonville en bordure d’une grande métropole japonaise. Kurosawa pense que « le miracle économique ne durera pas car il prend appui sur la misère morale et l’injustice ». Loin d’être un film rebutant ou misérabiliste, Dodes’Ka-den est un très beau film, d’une humanité rare. Dodes’Ka-den est une onomatopée que les enfants japonais utilisent pour imiter le bruit du train sur les rails. C’est le bruit que fait l’adolescent Rokuchan en conduisant son tramway imaginaire. Il ouvre et clôt le film qui est centré sur une douzaine de personnages. Il y a beaucoup de choses dans Dodes’Ka-den : des drames, de l’humour, du rêve, de la poésie, de la beauté. Le film est d’ailleurs très beau plastiquement parlant : pour son premier film tourné en couleurs, Kurosawa a repeint tous les objets, même les plus anodins et a tout filmé en studio. Même le ciel est peint. Cela accroit ce sentiment d’être à côté du monde réel. Le dénuement des personnages permet à Kurosawa de mieux pénétrer les profondeurs de l’âme humaine. Il ne faut surtout pas se laisser effrayer par le sujet, Dodes’Ka-den est un film superbe, d’une très grande humanité.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Yoshitaka Zushi, Tomoko Yamazaki, Yûko Kusunoki, Kunie Tanaka
Voir la fiche du film et la filmographie de Akira Kurosawa sur le site IMDB.
Voir les autres films de Akira Kurosawa chroniqués sur ce blog…
Remarques :
Entre Barberousse (également adapté d’un roman de Shûgorô Yamamoto) et Dodes’Ka-den, Kurosawa a été pressenti dans le cadre de plusieurs projets à Hollywood mais aucun n’a abouti.
Voir une critique plus complète de Dodes’Ka-den sur Dvdclassik…
ce film m’a consternée; jevoulais le voir depuis 30 ans, mais les situations sont ridicules et grotesques, même en comprenant ce côté japonais de la théatralisation; les couleurs sont atroces – les dialogues consternant, et bref, ce film, tourné en 1930 en Allemagne, en 1950 en Italie serait acceptable, mais en 1970 !!!!
Ce film m’a enchanté. Je ne le connaissais pas dans la filmographie de Kurosawa, Je me suis laissé porter et j’ai découvert un bijou d’humour, de tendresse et de poésie. Film rare, par le traitement des couleurs – il peut y avoir par moment un côté kitsch et démodé, mais on trouve aussi des plans d’une grande beauté plastique, très impressionnants. Rare aussi par le scénario, extrêmement riche (il n’y a pas une seule mais une dizaine d’histoires, dont le seul lien est qu’elles se déroulent les une à proximité des autres, dans ce bidonville japonais…). On passe du burlesque au tragique, et inversement, ce qui peut dérouter ou sembler maladroit, mais entre la présence magnifique de tous ces (grands) acteurs, le talent et la sensibilité de Kurosawa, ce film très original est à découvrir pour qui veut continuer à s’émerveiller de la beauté du cinéma.