Lui :
En mal d’inspiration, un cinéaste (qui serait un alter ego de Bertrand Bonello) est à la recherche de sensations nouvelles. Déprimé, il se laisse entraîner par un inconnu dans une propriété où un petit groupe tente d’atteindre le plaisir et un certain absolu. De la Guerre nous fait vivre cette expérience. Après la mise en place plutôt bien faite d’une atmosphère assez prenante, instable et fragile, le film s’empêtre quelque peu et nous livre un salmigondis de pratiques diverses : retour à l’animalité, zen, transe, vaudou, amour libre, isolement, privations,… tout y passe, le tout saupoudré de vagues références et d’une allégorie guerrière qui vaut son titre au film (interprétation au premier degré d’un axiome qui voudrait que « le plaisir doit se gagner comme on gagne une guerre »). Le seul qui semble s’amuser dans l’histoire, c’est Michel Piccoli qui fait une courte apparition en « vieux sage qui prodigue ses conseils au petit scarabée ». De la Guerre est typiquement le genre de film qui sera apprécié très différemment suivant les spectateurs : soit on réagit à (au moins) l’un de ses éléments soit on trouve tout cela très vain.
Note :
Acteurs: Mathieu Amalric, Guillaume Depardieu, Asia Argento, Clotilde Hesme, Aurore Clément, Laurent Lucas, Michel Piccoli
Voir la fiche du film et la filmographie de Bertrand Bonello sur le site IMDB.
C’est un film-bus (faute d’être pourvu d’effet-bus spectaculaire pour drainer l’adhésion du spectateur).
Un film qui va comme vont les bus, en avant, transitant avec ses soubresauts et sa singulière quiétude le spectateur au-delà d’où il est parti.
Un film qui semble sourdre d’entre les morts (comme le personnage d’Amalric se relève d’un cercueil) avec ce que ça comporte de mélancolie. Bonello conquiert, à travers ce film, une nouvelle lumière qu’embrasse dans le même mouvement le Brisseau d’A l’aventure et la Ferran de Lady Chatterlay.