Titre original : « The Great Gabbo »
Lui :
Gabbo le ventriloque est l’un des tous premiers films parlants. C’est le premier pour Eric von Stroheim. Il y interprète un ventriloque particulièrement brillant mais aussi très égocentrique, notamment dans ses rapports avec sa partenaire. Il utilise sa poupée pour exprimer ses côtés les plus humains et sociables. Il s’agit de l’adaptation d’une pièce de Ben Hecht. Eric von Stroheim est l’interprète parfait pour exprimer toute l’arrogance et l’ambigüité de ce personnage. Avec sa diction parfaite et son admirable phrasé lent (qui reste encore aujourd’hui sans égal), il surprit le public américain qui s’attendait à ce qu’il ait un accent autrichien à couper au coupeau. Hélas, pour rajouter de la longueur et attirer le public, plusieurs numéros musicaux ont été plaqués sur l’histoire. Si musicalement, ces ballets peuvent sembler proches de ceux des grands musicals du début des années trente, ce n’est pas le cas sur le plan de chorégraphie qui est ici assez primitive en comparaison. Ils n’offrent finalement qu’assez peu d’intérêt (sauf sans doute le ballet Web of love, franchement acrobatique). Si Gabbo Le Ventriloque reste intéressant, c’est donc surtout pour la remarquable interprétation d’Eric von Stroheim.
Note :
Acteurs: Erich von Stroheim, Betty Compson, Donald Douglas
Voir la fiche du film et la filmographie de James Cruze sur le site IMDB.
Remarques :
* James Cruze est un réalisateur surtout connu pour avoir tourné le premier grand western The Covered Wagon (La caravane vers l’Ouest, 1923). Beaucoup de ses films sont aujourd’hui perdus.
* Le film comportait une scène en couleurs (procédé Multicolor qui sera abandonné en 1932) : un numéro musical The Ga-ga bird qui semble perdu.
* Une version écourtée de 68mn est dans le domaine public (plusieurs numéros musicaux ont été coupés de cette version). La version actuellement la plus complète du film (c’est-à-dire sans la scène perdue en couleurs) dure 92 mn.