Titre original : « The affairs of Anatol »
Lui :
(Film muet) Un homme de la haute société qui trouve sa vie conjugale un peu ennuyeuse ne peut s’empêcher de venir en aide à quelques jeunes femmes prétendument en détresse… Le cœur nous trompe est la libre adaptation d’une pièce du dramaturge autrichien Arthur Schnitzler qui faisait scandale depuis de nombreuses années. Le personnage de la femme légitime est ajouté et confié à une grande vedette. Cela permit certainement d’adoucir le propos mais les aspects licencieux de la situation restent bien présents ; ils sont contrebalancés, de façon assez amusante, par des intertitres moralisateurs qui vont jusqu’à citer la Bible. Les robes et les mises en scène (notamment l’antre satanique de Babe Daniels) ont frappé les esprits. S’il manque un peu de rythme et souffre de longueurs, le film de Cecil B. DeMille n’en est pas moins plaisant. Il préfigure la légèreté des comédies du début des années trente. C’est l’un des derniers films de Wallace Reid, dont la célébrité était alors immense (1).
Note :
Acteurs: Wallace Reid, Gloria Swanson, Wanda Hawley, Bebe Daniels, Theodore Roberts
Voir la fiche du film et la filmographie de Cecil B. DeMille sur le site IMDB.
Voir les autres films de Cecil B. DeMille chroniqués sur ce blog…
(1) La vie de Wallace Reid fait partie des grands destins tragiques d’Hollywood. Alors qu’il est une très grande star, adulé par toutes les femmes, Wallace Reid est grièvement blessé à la tête lors du tournage de la Vallée des Géants (1919). Pour qu’il puisse continuer à jouer, le studio fait venir un docteur avec de la morphine. En quelques mois, il devient totalement dépendant de la drogue. Par ailleurs, il abuse de l’alcool et mène une vie tapageuse (quand Will Hays dresse en 1922 une liste des 117 personnalités les plus scandaleuses d’Hollywood, le premier de la liste est… Wallace Reid). Placé dans un sanatorium où il est brutalement sevré, il entre en dépression et sa santé décline rapidement. Il meurt en janvier 1923, à l’âge de 31 ans.
Remarque :
Les chutes de The Affairs of Anatol (scènes non utilisées entre Wallace Reid, Gloria Swanson et Elliott Dexter) auraient servi pour monter le film Don’t Tell everything de Sam Wood (1922), film mineur qui semble aujourd’hui perdu. Cette pratique n’était pas inhabituelle à cette époque.