Lui :
Vers la fin de sa carrière, Julien Duvivier tourne ce film à sketches très léger, bien plus léger (et dans tous les sens du terme) en tout cas que ses autres films. Il n’y a que sept sketches car deux d’entre couvrent plusieurs commandements. Le casting est impressionnant. Côté écriture, il l’est tout autant avec Maurice Bessy, René Barjavel, Henri Jeanson et Michel Audiard. Et pourtant, Le diable et les dix commandements est loin de tenir ses promesses, l’ensemble paraissant très superficiel, assez anodin. Le film se contente de jouer (très) gentiment la carte anticléricale mais reste dans un registre bon enfant. Le moment le plus fort est lors du face à face poignant entre Aznavour et Ventura. Le jeune Alain Delon fait aussi une belle interprétation, pleine de mélancolie. Michel Simon cabotine, Fernandel en revanche est tout en retenue dans le sketch le plus étrange et inattendu, assez fort lui aussi. Très inégal, ce film de Julien Duvivier montre, une fois de plus, à quel point il n’est pas facile de faire un film assez fort avec tant d’acteurs connus. Ce n’était sans doute pas son but toutefois mais, même en tant que pur divertissement, il parait un peu mince.
Note :
Acteurs: Michel Simon, Micheline Presle, Alain Delon, Charles Aznavour, Lino Ventura, Fernandel, Jean-Claude Brialy, Louis de Funès, Danielle Darrieux, Madeleine Robinson, Noël Roquevert, Jean Carmet, Mel Ferrer, Claude Dauphin, Marcel Dalio, Maurice Biraud
Voir la fiche du film et la filmographie de Julien Duvivier sur le site IMDB.
Voir les autres films de Julien Duvivier chroniqués sur ce blog…
Les sketches :
1) Tu ne jureras point avec Michel Simon et Lucien Baroux
2) Tu ne convoiteras point, Luxurieux point ne seras et L’œuvre de chair ne désireras qu’en mariage seulement avec Micheline Presle, Françoise Arnoul, Mel Ferrer et Marcel Dalio (courtes apparitions lors de la soirée de Claude Piéplu et Marie-France Pisier)
3) Tu ne tueras point avec Charles Aznavour, Lino Ventura et Maurice Biraud
4) Un seul Dieu tu adoreras avec Fernandel, Germaine Kerjean et Gaston Modot
5) Tes père et mère honoreras et Tu ne mentiras point avec Alain Delon, Danielle Darrieux, Madeleine Robinson et Georges Wilson (courte apparition sur la scène de théâtre de Dominique Paturel)
6) Tu ne déroberas point avec Jean-Claude Brialy, Louis de Funès, Noël Roquevert, Jean Carmet
7) Les dimanches tu garderas avec à nouveau Michel Simon et Lucien Baroux.
Le diable en voix off est interprété par Claude Rich.
Je crois avoir vu ce film lors de sa sortie mais en dehors du tître il ne m’a laissé aucun souvenir…
Dois-je incriminer mes troubles cognitifs?
En revanche une jeune collègue d’origine roumaine m’a prêté en DVD: « Train de Vie », film que j’ai regardé hier soir.
Beaucoup de sensibilité et de tendresse sur un sujet ô combien difficile.
Ce n’est pas le meilleur Duvivier, mais c’est meilleur que ce que vous avez l’air de le dire. C’est enlevé. Et puis la prestation de Delon et de Fernandel sont excellente, et l’opposition Ventura Aznavour est très forte aussi.
Bon ceci dit comme j’aime beaucoup Duvivier, réalisateur plus que sousestimé par la Nouvelle Vague, j’ai peut-être tendance à lui trouver des excuses.
Tiens, pas d’odyssée de l’espace, aujourd’hui ? 😉
:-)))
Oui, 2001 aurait été tout indiqué comme 2001e film… mais je l’ai déjà dans la base.
Pour le 1er janvier prochain, je pourrais revoir la suite… 😉
(pour le troisième volet (2061), je ne suis pas certain de pouvoir assurer, sans compter qu’il n’a pas encore été adapté au cinéma)
@alexandreClement: Je n’ai pas dit que c’était « mauvais », je trouve l’ensemble anodin, un peu inutile, en tout cas trop anodin pour un film de Duvivier qui nous a habitué à des propos d’un autre niveau.
Par exemple, pour quelqu’un qui voudrait découvrir Duvivier, vous serez certainement d’accord avec moi pour dire qu’il ne faut pas commencer par ce film.
Duvivier fut un réalisateur inégal. À la fois le grand formaliste de La tête d’un homme (Godard s’en est souvenu) et puis le réalisateur de films beaucoup moins intéressants. La bandera ou Pépé le Moko parviennent à être à la fois des grands films populaires qualité française (cimentant quelque chose d’une mythologie française) et des films formellement intéressants. Le diable et les dix commandements n’en fait pas partie, en dépit de son casting haut de gamme.