Titre original : « The Plainsman »
Lui :
Au lendemain de la guerre de Sécession, de vils marchands d’armes trouvent de nouveaux marchés en vendent des armes aux Indiens. Des hommes vont aider l’armée à faire cesser ce trafic. Comme l’annonce l’avertissement en début de film, Une aventure de Buffalo Bill condense en un seul récit plusieurs épisodes célèbres du début de la Conquête de l’Ouest. La vérité historique est cependant globalement respectée. On peut regretter l’importance donnée à la supposée romance entre Calamity Jane et Bill Hickock qui est ici le véritable héros du film, plus que Buffalo Bill. Le propos de Cecil B. DeMille est ici d’exalter le courage d’hommes qui forgèrent l’esprit d’une Nation en pleine évolution et, même si l’on peut regretter la simplicité du discours du fait d’un certain manichéisme, il le fait ici sans aucun excès, avec un très grand classicisme qui met en valeur le caractère profondément humain de ces grandes figures de l’Ouest. Une Aventure de Buffalo Bill apparaît ainsi comme un grand western classique : confrontation avec les Indiens, embuscade, arrivée de la cavalerie en renfort, règlements de comptes et chasse à l’homme forment un ensemble toujours efficace 75 ans après sa sortie.
Note :
Acteurs: Gary Cooper, Jean Arthur, James Ellison, Charles Bickford, Helen Burgess
Voir la fiche du film et la filmographie de Cecil B. DeMille sur le site IMDB.
Voir les autres films de Cecil B. DeMille chroniqués sur ce blog…
Jean Arthur est Calamity Jane dans The Plainsman de Cecil B. DeMille
Calamity Jane (Jean Arthur) et le général Custer (John Miljan). Photo (probablement) de tournage de The Plainsman de Cecil B. DeMille
Bonjour ! Content de vous relire !
J’ai beau être vaguement au courant, maintenant, je suis toujours étonné de la longévité du genre western. On en a bien eu à un rythme plus ou moins soutenu pendant près d’un demi-siècle, non ?
Questions subsidiaires:
– le film est-il en noir et blanc ou en couleurs, déjà ?
– où trouvez-vous tous ces vieux films intéressants ?
Amitiés cinématographiques.
Cette longévité me paraît artificielle : je trouve que Peckinpah avait bien nettoyé le sujet avant de le fermer (« La Horde sauvage », puis « Pat Garrett et Billy le Kid »), et seul Clint Eastwood a réussi l’exploit d’avoir quelque chose à rajouter sur le sujet (« Impitoyable »), en montrant justement des personnages aux discours et attitudes enracinés mais passant (presque) tous à côté de la plaque et de leurs certitudes. Tous les autres avatars, de Silverado à Appaloosa (me reste à voir la récente version de 3h10 pour Yuma) sonnent vraiment creux et sans conviction.
Quant à la chromie du Buffalo Bill ci-dessus, un petit coup d’oeil au lien vers l’IMDb fourni indique qu’il est en N&B !
Bonjour Martin,
Oui, nous reprenons après un petit arrêt… 😉
Le film est en noir et blanc. Pour les films tournés en couleurs, il faut encore attendre un an ou 2. Le premier film tourné en Technicolor est Le Grand Passage de King Vidor.
Ce film-ci, c’est sur le satellite que je l’ai vu. Sur le satellite, il y a deux chaines vraiment intéressantes pour tous les films de plus de 20-30 ans : CineCinemas Classics où Jean-Jacques Bernard fait un travail remarquable et fait des présentations de films toujours très intéressantes et TCM (Turner), chaîne assise sur un catalogue assez impressionnant.
Sinon, pour la longévité du genre western, c’est vrai que les grands classiques du western ont une longévité étonnante. C’est, je pense en partie, parce qu’ils font s’exprimer les sentiments dans leur expression la plus brute : l’absence (ou la faible présence) de règles et de lois, une société en pleine formation, la nécessité de survie, tout cela remodèle l’échelle des valeurs que nous avons dans une société plus formée. Bien entendu, cela engendre un certain manichéisme mais il faut savoir le dépasser.
En plus, ce film de Cecil B. DeMille est plus qu’un western : il a une dimension historique qui accentue encore sa longévité.
Fourvin dans son commentaire parle de « longévité » dans le sens de « continuité du genre ». Je suis d’accord pour dire que le western ne peut trouver que difficilement une place dans le cinéma actuel.
Bonjour,
Une petite erreur à vous signaler : le premier film tourné en Technicolor est « Becky Sharp » réalisé par Rouben Mamoulian pour la RKO, en 1935, suivi d’une dizaine de films tournés selon ce procédé par divers studios. « Le Grand Passage » est tout simplement le premier film tourné en Technicolor par la Metro Goldwyn Mayer.
Merci de cette précision.
Je me suis emmêlé les pinceaux…
Je ne pense pas avoir vu ce « Becky Sharp ».
Tiens, tombant au hasard du « choix aléatoire de trois films » sur celui-ci, que je n’ai pas vu, je suis surpris de vous lire regretter l’ajout d’une petite romance entre Calamity Jane et Bill Hickock.
Si vous voulez dire que cette romance casse le rythme du film, c’est possible et la remarque est alors pertinente.
Mais si vous voulez dire que c’est un « ajout » ne respectant pas la vérité historique, vous faites erreur. Il y a bien eu romance entre Wild Bill Hickock et Calamity Jane, puisque… ils se sont même mariés ! Il est donc normal qu’ils se soient rencontrés, séduits, etc., bref, qu’il y ait eu une romance entre eux. Elle est parfaitement conforme à la vérité historique.
En tout cas j’aimerais avoir l’occasion de voir ce western, car je suis émoustillé par le choix de Jean Arthur dans le rôle de Calamity Jane (si c’est bien ça son rôle ici ?). En effet, je trouve que ce personnage historique est souvent très mal incarné, et il me semble que la personnalité à la fois gouailleuse, indépendante et séduisante de Jean Arthur pourrait bien en faire la meilleure Calamity Jane qui soit. J’espère pouvoir l’admirer un jour dans ce rôle qui semble presque fait pour elle.
Merci bien pour ce commentaire.
J’avoue ne plus bien savoir ce que j’ai voulu dire avec cette phrase, que je ne trouve pas très claire d’ailleurs… Je suis allé rapidement vérifier sur Wikipedia (la version anglaise est bien plus complète, comme d’habitude) qui expose que la liaison entre Wild Bill Hickock et Calamity Jane n’est toutefois pas vraiment une certitude. J’avoue ne pas avoir sous la main de source plus fiable pour vérifier cela…
En tous cas, j’ai modifié la formulation de ma phrase.
Jean Arthur est bien Calamity Jane dans ce film… Je vous ai ajouté une photo pour la peine. 😉
Merci :-).
Et la photo confirme mon envie de voir ce film – et même plus exactement de voir Jean Arthur dans ce rôle. C’est même intéressant de voir comment une simple photo (mais vous avez peut-être choisi celle-là intentionnellement ?) parvient à rendre un côté « forte tête », enfin, je ne sais pas comment dire, ce côté « indépendante, libérée », juste par les attitudes corporelles et du visage, en un clin d’œil.
Oui, je l’avais choisie dans cette idée-là… Dans le genre, j’ai même mieux mais je ne l’avais pas retrouvée sur internet (elle figure dans le le livre The Western Encyclopedia de Phil Hardy chez Overlook, c’est une photo issue de la fameuse Kobal Collection).
A priori, c’est une photo de plateau car Jean Arthur regarde directement l’objectif (tout comme deux des figurants à l’arrière-plan)
Je l’ai ajoutée ci-dessus.
Bon mais là, on commence à aller dans le genre « bad girl »… :-))