22 décembre 2008

La belle de Moscou (1957) de Rouben Mamoulian

Titre original : « Silk stockings »

La belle de Moscou Elle :
(pas vu)

Lui :
La Belle de Moscou est la seconde adaptation à l’écran du roman de l’hongrois Melchior Lengyel et il est inévitable de la comparer à la version que Lubitsch avait tourné presque 20 ans plus tôt, le merveilleux Ninotchka. La comparaison n’est pas du tout à l’avantage du film de Mamoulian. Certes, Cyd Charisse n’a pas le magnétisme de Greta Garbo mais ce n’est pas sa performance qui pose problème :  elle se tire très bien de ce rôle à deux facettes, une femme soviétique rigide et froide qui va peu à peu succomber aux charmes de Paris. On lui doit même les meilleures scènes. La transformation en comédie musicale est, en revanche, loin d’être réussie (1) : d’une part, Fred Astaire avait alors 57 ans et donc montrait tout de même moins de grâce dans son jeu et ensuite, les numéros musicaux ne sont dans l’ensemble pas franchement réussis, souvent précipités et assez fades. La belle de Moscou Le clou du film est incontestablement le numéro de danse Silk Stockings où Cyd Charisse effectue une véritable mutation, passant de son habit austère à une robe de soirée du plus bel effet, scène qui a flirté de très près avec les limites de la censure. Au chapitre des curiosités, on pourra noter un Peter Lorre empâté en apparatchik empoté et un numéro musical rock’n roll de Fred Astaire, le seul de sa carrière (numéro pas très convaincant, assez poussif). On pourra aussi s’amuser de l’anticommunisme caricatural, à prendre au second degré. La Belle de Moscou sera le dernier film (achevé) de Rouben Mamoulian. Les meilleurs réalisateurs ne finissent pas toujours en beauté…
Note : 1 eacute;toiles

Acteurs: Fred Astaire, Cyd Charisse, Janis Paige, Peter Lorre
Voir la fiche du film et la filmographie de Rouben Mamoulian sur le site IMDB.
Voir les autres films de Rouben Mamoulian chroniqués sur ce blog…

(1) Le film de Mamoulian est en fait l’adaptation à l’écran d’une pièce à succès de Broadway qui était elle-même une transposition chantée du Ninotchka de Cole Porter (500 représentations à l’Imperial Theater avec Hildegarde Neff et Don Ameche).

Une réflexion sur « La belle de Moscou (1957) de Rouben Mamoulian »

  1. Bonjour,

    Je vous trouve quelque peu sévère pour ce film: j’ai trouvé qu’il con-tenait des réparties amusantes, et de très belles chorégraphies. Si l’on est certes un peu gêné pour P. Lorre, je trouve néanmoins ce film autant, voire plus agréable à regarder que Tous en scène, visionné juste après, que j’ai estimé souvent brillant, mais un peu apprêté et dénué d’humour.
    Et j’ai trouvé Cyd Charyssse encore plus élégante dans La Belle de Moscou, (sans oublier, il est vrai, son pas de deux « dans le square »
    de Tous en scène), notamment la fameuse scène qui propose, dixit la bande annonce, « les plus belles jambes du monde ».
    En fait, il suffit juste de ne pas trop faire le rapprochement avec Ninotchka (que j’ai jugé d’ailleurs formidable dans sa première
    partie mais qui « tombe » un peu ensuite. Sic.)
    Continuez!…

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