Titre original : « Reversal of Fortune »
Elle :
Barbet Shroeder nous plonge avec élégance et froideur dans les envers du décor de la détérioration d’un couple richissime interprété par Jeremy Irons et Glenn Close. Claus von Bulow est un mari volage, glacial et cynique ; il est condamné à 30 ans de prison pour tentative d’assassinat sur sa femme qui tombe dans un coma profond. L’enquête vue sous plusieurs angles pénètre dans l’intimité des personnages et laisse à penser que Sunny von Bulow est une femme excessive, en proie à des névroses violentes. Où est la vérité ? Faut-il se fier aux apparences ? Le réalisateur a choisi de ne pas prendre partie ; il maintient constamment l’ambiguïté sur les motivations des personnages et la vérité sur le coma de Sunny. J’ai pris moins de plaisir à revoir ce film sinistre et étouffant. L’enquête fuse dans tous les sens et prend beaucoup de place par rapport à la terrible relation qui existe dans ce couple.
Note :
Lui :
Un dandy est accusé d’avoir tué sa richissime femme et condamné. Il engage un avocat pour prouver son innocence et casser ce jugement. Le Mystère Von Bulow fait partie de ces films judiciaires qui détaille précisément le travail des avocats pour défendre une affaire qui semble perdue d’avance. Il s’inscrit ainsi dans une longue tradition du cinéma américain. Barbet Schroeder joue sur les contrastes : d’un côté, nous avons l’équipe des avocats, jeunes, plutôt épanouis et libérés ; en face, nous avons le couple formé par un Jeremy Irons, strict et digne, très retenu et même austère, et une Glenn Close désillusionnée qui n’attend plus rien de la vie. Si l’histoire en elle-même n’est pas des plus passionnante, Le Mystère von Bulow reste intéressant à regarder pour sa mise en scène très précise, son climat et la belle prestation de Jeremy Irons.
Note :
Acteurs: Jeremy Irons, Ron Silver, Glenn Close, Annabella Sciorra, Felicity Huffman
Voir la fiche du film et la filmographie de Barbet Schroeder sur le site imdb.com.
Le Mystère Von Bulow est inspiré d’une affaire réelle qui défraya la chronique aux Etats-Unis entre 1982 et 1985. Aujourd’hui, Sunny von Bülow serait toujours dans le coma dans un hôpital de New-York. Claus von Bülow a abandonné toute prétention sur la fortune de sa femme en échange de la garantie que leur fille Cosima ne serait pas déshéritée par sa grand-mère pour avoir témoigné en sa faveur au procès. Il vit à Londres et écrit des critiques d’art. Il a en outre pris l’engagement de ne jamais reparler de l’affaire : Barbet Schroeder n’a donc pu le rencontrer lors de la préparation du tournage.
Dernière minute :
Martha von Bülow est décédée le 7 décembre 2008 à New-York d’un arrêt cardio-pulmonaire. Elle était dans le coma depuis le 21 décembre 1980, c’est à dire depuis 28 années à quelques jours près.
Belle impression à la sortie de ce film. Envie de le revoir… 🙂
Maintenant que Martha von Bulow est réellement décédée, la guerre de l’héritage va t-elle commencer ? Cela pourrait faire l’occasion d’un nouveau film.
Trop peu de films de B Schroeder chroniqués : vous n’aimez pas ?
Je vous recommande More, La Vallée et Maîtresse, trois authentiques chef d’oeuvre, proches au début des années 70 du cinéma de L Bunuel des années 60… et souvent avec la remarquable Bulle Ogier, ce qui ne gâte rien !
Oui, c’est vrai qu’il y a trop peu de Barbet Schroeder…
Nous avons vu les films que vous citez dans les années 70 et je ne crois pas que nous les ayons revus depuis. Je me souviens aussi très bien de Idi Amin Dada et aussi de son étonnant Koko (semi documentaire sur un singe qui acquiert un comportement humain). Je n’ai aucun souvenir de Les Tricheurs, je ne suis pas certain que l’ayons vu.
Enfin, vous avez raison, ce sont des films qui méritent d’être vus… et revus. Je vais faire en sorte de les revoir. 🙂