Titre original : « Memoirs of a geisha »
Elle :
Cette adaptation du best seller d’Arthur Golden a misé sur une certaine beauté qui transparaît dans la mise scène en dépit des images faciles sur le monde des geishas et des clichés sur l’univers japonais traditionnel. Le scénario est franchement trop inégal pour maintenir notre intérêt en éveil. Il y a aussi cette désagréable sensation d’entendre parler américain ces acteurs japonais et chinois. Hollywood est passé par là! Je vois là le type même du film à oscars dont les américains raffolent. J’ai de sérieux doutes sur la véracité de cette histoire et suis persuadée qu’un réalisateur japonais aurait eu un tout autre regard, plus authentique sans aucun doute.
Note :
Lui :
Long et ennuyeux. En nous apparaissant pourtant sous de jolis atours, Mémoires d’une geisha ne parvient pas à nous intéresser vraiment. Le monde japonais des geishas ressort totalement aseptisé de ce traitement très hollywoodien. Assez typique du produit taillé sur mesure pour gagner des oscars, Mémoires d’une geisha a seulement quelques beaux plans et de jolies actrices pour nous maintenir en éveil : Gong Li surjoue toutefois son personnage (*) et paraît éclipsée par le jeu plus délicat de Zhang Ziyi.
Note :
(*) Il serait toutefois plus juste de dire que c’est l’actrice américaine qui double Gong Li qui surjoue puisque tous les acteurs chinois ou japonais sont doublés en anglais… pas toujours très bien d’ailleurs.
Acteurs: Zhang Ziyi, Ohgo Suzuka, Ken Watanabe, Kôji Yakusho, Gong Li, Michelle Yeoh
Voir la fiche du film et la filmographie de Rob Marshall sur le site imdb.com.
Voir les autres films de Rob Marshall chroniqués sur ce blog…
Il s’agit d’un film, un film n’est pas un documentaire mais une fiction… Le regard authentique sur le monde des geishas n’est donc pas un réquisit suffisant, ni même nécessaire, pour que ce film soit de qualité ! Vous parlez du jeu surjoué de Gong Li (je ne suis pas vraiment d’accord… son rôle étant de jouer une femme absolue) et oubliez par exemple le jeu superbe de Ohgo Suzuka… Quant à l’américanisation du film, c’est à croire que la critique de l’occidentalisation du Japon par les militaires est passé à la trappe ? Sans doute 2h20 de film ont dû être trop soporifiques à vos yeux critiques pour que ceux-là, passées les deux premières minutes d’attention histoire de conforter le préjugé de départ, aient pu le remarquer… Que dîtes-vous de la qualité du décor, des restitutions quasi parfaites de l’art de la danse, et surtout du merveilleux jeux de regard de Gong Li ? Un film en toute subtilité, magnifique, qui parle au coeur avant de parler critique cinématographique.
Merci d’avoir fait partager votre enthousiasme sur ce film.
A propos du jeu de Gong Li :
Comme je je le précisais en petite note, les acteurs sont doublés en américain, il est donc effectivement très difficile de juger le jeu réel d’un acteur quand il est doublé… J’ai donc peut-être eu tort de dire cela mais le résultat apparent est tout de même là…
J’ai confondu Gong Li avec Zhang Ziyi, toutes mes excuses. Je voulais simplement dire que l’actrice principale était à mes yeux d’une délicatesse inouïe : rares sont les actrices de cinéma qui jouent aussi bien, qui détiennent une telle densité corporelle dans leur jeu, et qui de fait ressemblent bien plus à de véritables comédiennes de théâtre qu’à des actrices de cinéma.