Titre original : Shadow of a doubt
Elle :
Grand Hitchcock au climat angoissant. Le ton joyeux du début du film où les bons sentiments de la famille américaine moyenne sont mis en avant, devient progressivement grinçant et inquiétant. L’oncle angélique incarné par Joseph Cotten révèle par petites touches son passé trouble et ses pulsions meurtrières. La nièce adorée est vite prise au piège et est écartelée entre la protection de sa famille, la crainte des policiers et cet oncle devenu diabolique.
Note :
Lui :
Hitchcock développe le thème du diable sympathique et séduisant, interprété avec grande maestria par le troublant Joseph Cotten. Le maître du suspense réussit à faire monter la tension, en partant d’un quotidien sans histoires. Il est juste peut-être dommage qu’il nous montre, dès le début du film, l’ambiguïté du personnage. Hitchcock aimait à dire que c’était son film préféré.
Note :
Acteurs: Teresa Wright, Joseph Cotten, Macdonald Carey, Henry Travers, Patricia Collinge
Voir la fiche du film et la filmographie de Alfred Hitchcock sur le site imdb.com.
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Une petite anecdote pour un grand film : la maison où se déroule l’intrigue, à Santa Rosa, avait été repérée par Alfred Hitchcock pour son allure défraîchie qui correspondait à ce qu’il avait prévu. Quand l’équipe a débarqué, la maison était pimpante ! Les propriétaires de la bicoque étaient tellement fiers d’avoir été choisis, qu’ils avaient fait repeindre la façade… Il a fallu resalir la maison et le tournage a pris 3 jours de retard.
Je rejoins la remarque de « Lui », avec une anecdote.
La première fois que j’ai vu L’ombre d’un doute, j’ai raté les premières minutes. Mais je ne le savais pas ! Le film commençait pour moi dans la famille avec l’annonce de la venue de l’oncle.
Par conséquent, jusqu’aux deux-tiers du film, j’avais, très précisément, « l’ombre d’un doute » ! Je ne savais pas si l’oncle était ou non le tueur qu’il était soupçonné d’être, ou si tout cela n’était que le résultat d’une confusion et de la personnalité atypique de l’oncle.
J’ai alors goûté avec délice le doute, le doute croissant, puis la prise de conscience, la peur, etc.
La deuxième fois (après avoir acheté le DVD), j’ai découvert la scène introductive… et j’en ai été très surpris, car je trouve que cela supprime une grande partie de ce que j’avais adoré en l’ayant ratée ! Bien sûr, il reste le thriller de la dernière partie du film. Mais dommage : comme « Lui », je trouve le film bien plus puissant sans cette scène introductive, qui ne s’imposait pas.